Les personnes âgées comme à la maison

Entre rester chez soi et entrer en maison de retraite, existe une troisième voie, celle choisie par 180 personnes âgées ou handicapées dans l’Allier : l’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). .

« Faut y avoir vécu ? », dit-il, pour comprendre pourquoi il a voulu en partir. Daniel a passé quelques années dans une maison de retraite de l’Allier à entendre des gens crier « Au secours » la nuit ou à voir des aides-soignantes courir après une vieille dame « à poil » dans le couloir.

« Un jour, j’ai dit à ma tutelle que j’en avais marre. Elle a trouvé une solution ». Cette solution alternative, entre le maintien à domicile et le séjour en établissement, c’est l’accueil familial.

Selon les chiffres du Conseil général, l’Allier compte 130 accueillants, agréés pour 220 personnes, mais 180 personnes âgées ou handicapées sont actuellement accueillies. Daniel, 70 ans, a trouvé sa nouvelle maison, à Saint-Genest, dans une vaste propriété, semée de statues et d’animaux en tous genres. Et s’y trouve bien. « Croyez-moi, j’ai mon caractère. Si ça n’allait pas ? Mais, ici, je n’ai pas à me plaindre ».

Il aime le site et la gentillesse du propriétaire des lieux, Bruno Denes, vingt ans de moins que son hôte. Il y a trois ans, il quitte Paris, où il travaillait comme cuisinier, pour respirer un peu. « Mais ici, les salaires, c’est pas trop ça ? ». Il change alors de voie pour renouer avec un vieux rêve : « Travailler auprès des personnes âgées », dont il a toujours aimé le contact, peut-être pour ce sentiment de « sécurité », de « savoirs » ?

Sa voisine accueille des ados, mais cet âge lui paraît « plus compliqué à gérer ». Il dépose alors un dossier auprès du Conseil général pour devenir accueillant familial accueillant familial
accueillants familiaux Agréés pour prendre en charge à leur domicile des personnes âgées ou handicapées adultes n’appartenant pas à leur propre famille, les accueillants familiaux proposent une alternative aux placements en établissements spécialisés. et obtient son premier agrément il y a un an et demi, après avoir suivi une formation.

Aujourd’hui, son troisième agrément est en cours. Au sous-sol de sa maison, ont été aménagés trois chambres, avec salles de bain attenantes, un petit appartement pour accueillir son remplaçant lorsqu’il prend des vacances, et une salle de vie avec accès internet, télévision, espace de lecture et de musique, cuisine.

C’est ici qu’ils prennent leur repas « tous ensemble ». Il y tient. Bruno Denes, aux fourneaux midi et soir, voit les choses en communauté. « Le principe, c’est la vie de famille. Les loisirs ne se font pas sans eux, que ce soit dans le jardin ou pour m’accompagner dans les magasins de bricolage ! Ma volonté est qu’ils conservent leurs acquis en matière d’autonomie ».

Le 6 mars, il a perdu sa « petite dame » après onze mois d’accueil. « On sait que ça peut arriver, mais ça fait toujours quelque chose ? On rigolait beaucoup ensemble » ...

La vice-présidente du Conseil général, Marie-Françoise Lacarin et ses équipes s’arrêteront à Cosne-d’Allier le lundi 17 mai, à 14 heures, dans la salle polyvalente, dans le cadre des rencontres "Bien vieillir". Seront présents des sociétés de services à domicile et des représentants d’associations ou de structures dédiées au troisième âge. Ces réunions sont organisées par le Comité départemental des retraités et des personnes âgées (Coderpa), instance consultative du Conseil général regroupant associations et syndicats.