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05 - Accueilli

L’accueilli mineur - L’accueilli adulte

Ainsi désigné, celui pour lequel se met en place l’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). semble passivement participer à son accueil, ce qui est loin d’être le cas tant il en est un acteur exigeant, certes souvent malgré lui.

Par ses besoins, l’attention qui doit lui être portée, les affects qu’il suscite, un enfant mobilise son environnement et particulièrement celui de la famille qui l’accueille, ce d’autant que la scène familiale qui lui est offerte l’amènera à éprouver la résistance de ces nouvelles figures parentales.

Quant à l’adulte accueilli, malgré sa dépendance et ses difficultés, il s’inscrit dans un monde relationnel qui n’est pas sans laisser de traces, d’autant que l’accueil ne peut avoir lieu sans son consentement, ni le plus souvent sans son engagement financier !

Comment donc désigner celui ou celle qui mobilise une famille dite d’accueil et un dispositif d’accueil familial (bénéficiaire, usager, client ?) en dépassant les catégories relatives à l’âge (nourrisson, enfant, adolescent, personne âgée) ou aux troubles (personne handicapée, malade mental ou toxicomane) ?

Pour ce guide, le terme "accueilli" servira à le nommer comme un acteur primordial de l’accueil familial, aux côtés de plusieurs autres que sont les familles d’accueil, les intervenants membres d’une équipe d’accueil familial, et bien évidemment ses parents ou sa parenté...

Cet accueilli va être amené à vivre, et à faire vivre à son entourage, des moments qui l’aident à grandir et à couler des jours heureux dans un bain d’attentions et d’affection qui ne manquent pas d’interroger l’identité et l’appartenance. Mener une vie familiale dans une autre famille que la famille dite naturelle ou biologique, un temps défaillante (au moins le temps de l’accueil), suscite l’interpellation de la nature même de cette famille, parfois qualifiée d’origine, comme s’il en était une de destination...

La famille d’accueil famille d'accueil Terme désuet et imprécis remplacé, depuis 2002, pour l’accueil d’adultes âgés ou handicapés, par l’appellation accueillant familial. Saisir "famille d’accueil" sur un moteur de recherche conduit à des sites traitant de placements d’enfants et/ou d’animaux maltraités : cherchez plutôt "accueil familial" ou "accueillants familiaux" ! , profondément engagée, n’évitera pas ces perturbations, au point d’être envahie par les effets de la répétition ou d’être piégée par les besoins d’attachement et les processus d’appropriation, mouvements auxquels peuvent être également soumises les équipes gestionnaires de l’accueil familial qui ne pourront, malgré leur professionnalisme, éviter d’être affectées.

Cet accueilli, cause d’effets singuliers, est en fait pluriel. Selon son âge et ses besoins, il va mobiliser des dispositifs d’accueil familial différents.

L’âge est en effet le critère déterminant qui contribue à discriminer l’accueil familial d’enfants et l’accueil familial d’adultes, qui ont chacun une histoire, des intentions et des principes de travail ou d’organisation distincts. Dans cette répartition, des dispositifs sociaux, médicaux ou spécialisés, aux missions définies, répondent en principe aux multiples besoins des accueillis.

L’accueilli mineur

En relative stabilité jusqu’à ces dernières années, le nombre des enfants pris en charge en accueil familial est en légère progression pour concerner, tous dispositifs confondus, environ 80000 enfants. Parallèlement à cette évolution, on assiste à une "judiciarisation" des mesures de placement.

Le statut de mineur de l’enfant oblige, selon les circonstances, à le protéger, à l’élever, à l’éduquer, à le soigner, à le rééduquer. Qu’il soit placé parce que ses parents ne peuvent s’en occuper et/ou parce que son état de santé psychique ou physique nécessite des interventions spécialisées, l’enfant demeure le bénéficiaire traditionnel et naturel de l’accueil familial.

Il n’est plus un enfant abandonné, et de moins en moins un enfant dont les parents sont seulement confrontés à des difficultés économiques, ou momentanément empêchés (hospitalisation par exemple) sans pouvoir se reposer sur un entourage familial ou de voisinage.

Les carences parentales et les troubles de la relation parents-enfants, les dysfonctionnements graves conduisant à des situations de maltraitance, l’amènent à être séparé de ses parents, traumatisme qui vient après d’autres ayant justifié la séparation et le placement.

Il est alors un enfant à protéger, à élever, mais aussi à réparer, tout en maintenant ou en construisant des liens avec ses parents déparentalisés, travail confié aux services d’aide sociale à l’enfance ou aux services de placement familial spécialisé dans le cadre d’un accueil provisoire ou sur décision judiciaire.

Si l’accueil familial constitue à priori un dispositif temporaire pour contribuer à faire grandir un enfant, il peut se dérouler sur une longue période. Pour la moitié des enfants pris en charge au titre de la protection de l’enfance, à savoir les plus jeunes, il dure moins de trois ans, mais un quart passe encore la plus grande partie de son enfance en famille d’accueil.

Pour certains, l’accueil familial se poursuit jusqu’à 21 ans révolus, avec leur consentement, dans le cadre d’un « contrat d’accueil provisoire de jeune majeur » qu’ils négocient avec les services de l’aide sociale à l’enfance.

Très marginalement, certains enfants grandissent en famille d’accueil en raison de leur statut de pupille, et sont placés dans l’attente d’une éventuelle adoption.

Dans un autre registre, il peut s’agir d’un enfant souffrant de troubles mentaux avérés (psychose, déficience mentale, autisme, dysharmonie évolutive...). Ses troubles du comportement et de la relation l’ont conduit à un suivi effectué par les services de pédo-psychiatrie, à une éventuelle prise en charge en hôpital de jour, et à l’accueil chez une assistante maternelle dans le cadre d’un projet global de soin.

Enfin, des enfants peuvent être accueillis par des assistantes maternelles en complément de la prise en charge dont ils bénéficient dans la journée, en raison de leur handicap sensoriel ou psycho-moteur. Pour eux aussi se pose la question de la continuité des soins au-delà de 20 ans.

Les accueils familiaux au long cours pour ces différentes catégories d’enfants questionnent le pôle d’appartenance privilégié que sont devenues les familles d’accueil, et surtout les graves carences parentales qui rendent difficiles un retour des enfants, et parfois même un maintien des liens suffisamment structurant.

L’accueilli adulte

Il est un bénéficiaire surprenant de l’attention familiale qui marque l’évolution ou la pérennité d’une dépendance. Pourtant, cette situation concerne environ 15 000 adultes répertoriés selon leur âge, leur handicap ou leur maladie.

Lorsqu’il est désigné par son état (personne âgée), ou par ses défaillances (personne handicapée), le besoin de l’adulte est abordé dans le registre de l’aide sociale appréhendée du côté de l’hébergement.

Sont ainsi bénéficiaires de l’accueil familial social des personnes âgées (même un adulte handicapé adulte handicapé Pour avoir la qualité de personne handicapée au sens de la loi, celle-ci doit avoir soit un taux d’Incapacité permanente partielle (I.P.P.) égal ou supérieur à 80%, soit un taux d’I.P.P. compris entre 50 et 80 % ET une reconnaissance d’inaptitude au travail. entre dans cette catégorie à partir de 60 ans) qui rémunèrent le plus souvent leur accueil grâce à des pensions ou des allocations, et ont quitté leur domicile ou une structure de soin pour un accueil familial à temps plein.

Les autres bénéficiaires sont des handicapés dont le parcours institutionnel les conduit vers l’accueil familial alors qu’ils sont relativement jeunes. Rares sont ceux qui sont accueillis dans le cadre d’un projet plus global que le seul hébergement.

Dans un autre registre, cet adulte peut également voir ses défaillances appréhendées comme un signe de dysfonctionnement psychique. La maladie mentale et son traitement peuvent alors l’amener à rencontrer un service d’accueil familial thérapeutique AFT
Accueil Familial Thérapeutique
Des personnes souffrant de troubles mentaux peuvent être prises en charge au domicile de particuliers formés, agréés et employés par des établissements psychiatriques.
et une famille d’accueil qui participe à une prise en charge soignante.

Enfin, une autre catégorie d’adultes est concernée par l’accueil familial, des toxicomanes qui, au cours de leur parcours chaotique, peuvent également bénéficier de l’aide d’une famille d’accueil travaillant avec des services de soins spécialisés.

bibliographie

Cébula J.C., Horel C. "Le placement familial de l’aide sociale à l’enfance", édition du Service de l’Information et de la Communication du Ministère des Affaires Sociales, de la Santé et de la Ville, 1994

Coppel M., Dumaret A.C. "Que sont-ils devenus ?", Erès 1995

"L’accueil familial des adultes - évaluation des dispositions de la loi du 10 juillet 1989", IFREP, 1998

P.-S.

Avertissement : ce qui précède n’est qu’un des nombreux chapitres du Guide de l’accueil familial, publié en 2000 aux Éditions Dunod, Les textes réglementaires ayant évolué, certaines références aux contrats, rémunérations, lois... ne peuvent servir que de traces ou de repères « historiques ».