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Famidac, l'association des accueillants familiaux
et de leurs partenaires

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2008 : Accueil familial : un sacerdoce

Auteur : Julie PERROT, 16 mai 2008, www.lyon-webzine.com

Dans le Rhône, 77 familles ont fait le choix de devenir accueillants familiaux accueillant familial
accueillants familiaux
Agréés pour prendre en charge à leur domicile des personnes âgées ou handicapées adultes n’appartenant pas à leur propre famille, les accueillants familiaux proposent une alternative aux placements en établissements spécialisés.
. Un forum des accueillants se tient jusqu’à ce soir : l’occasion de découvrir ce métier encore mal connu, qui implique générosité et engagement

A mi-chemin entre le domicile et les institutions, il y a des personnes qui ont choisis d’accueillir, chez elles, des personnes âgées ou souffrant de handicap : ce sont des accueillants familiaux. L’accueil d’adultes peut être de jour, à temps partiel, thérapeutique ou à temps plein.

Toute personne peut devenir accueillant familial dès lors qu’elle obtient l’agrément du Conseil Général, qui fait suite à la visite de votre maison, pour vérifier si elle correspond aux critères d’accueil (superficie des chambres, points d’eau, domicile adapté aux personnes ayant des difficultés pour se déplacer, etc.), et ne peut pas loger plus de trois personnes. Etre accueillant familial, ce n’est pas un métier comme un autre mais un engagement à plein temps.

« Il faut que ça nous apporte autant que ce qu’on donne »

Mireille, qui a sous son toit trois personnes âgées, affirme : « c’est enrichissant, j’aime bien faire ça, il faut aimer les personnes âgées avant toute chose ». En effet, l’accueillant nourrit, soigne, prend soin de la personne tous les jours. Un lien se crée, et la relation est beaucoup basée sur l’échange. Les accueillants prennent le temps de discuter sur tous les sujets qui préoccupent les personnes âgées ou handicapées. Surtout lorsque ces dernières montrent des signes de dépendance envers leur accueillant. « Parfois ça me fait peur. Je suis leur pilier, et quand je ne suis pas là, il arrive qu’elles m’appellent pour savoir où je suis », raconte Marie, qui loge deux personnes en fauteuil roulant, et bientôt une troisième.

D’où la nécessité d’expliquer, au fur et à mesure, ce que l’on fait, où on va, préciser que l’on va revenir. Vivre avec des personnes âgées ou souffrant de handicap, cela implique aussi de poser des limites, de dire ce que l’on ne veut pas faire, ou quelles situations on ne se sent pas capable de gérer, car comme le dit Marie, « Si on ne met pas de limites, on est foutu ». Cela veut aussi dire préserver une certaine distance : « On laisse quand même une barrière, mais on est très proches d’eux. Si on laisse une trop grande place aux sentiments, on prend des claques : je me souviens d’une personne, quand elle est décédée alors qu’elle n’habitait plus chez moi, je ne l’ai pas su, je n’ai pas pu aller à l’enterrement. C’est dur. », avoue Mireille.

Une distance nécessaire donc, pour se protéger, et conserver une relation saine avec les personnes accueillies. Quelques précautions qui ne sont rien en comparaison du bonheur qu’ils en retirent. Tous les accueillants s’accordent à dire que c’est plus un choix de vie qu’un métier, extrêmement enrichissant

Un métier avec ses difficultés

Aujourd’hui, les accueillants familiaux n’ont pas de statut précis, n’ont pas droit au chômage, se heurtent au problème des remplacements s’ils doivent s’absenter, ou encore de la reconnaissance de leur engagement. Pourtant, l’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). est réglementé depuis 2002. Mais selon Bernard Vérité, président de l’association « Un moment de détente », qui vient en aide aux personnes en recherche de structure d’accueil et aux accueillants, « on est face à une absence de volonté des politiques de faire avancer les choses », car, comme il le concède, ils ne représentent que 2% des formules d’accueil. Aujourd’hui, l’association aimerait pouvoir développer les formations initiale et continue, et disposer d’un réseau pour faciliter l’accueil, afin que la marche à suivre soit simplifiée pour l’accueillant comme pour l’accueilli.

Un métier à part entière

L’accueillant familial est rémunéré pour la personne qu’il héberge. Chaque accueilli rémunère la personne qui l’accueille à hauteur de 1 500 euros par mois, en moyenne, pour un accueil à temps plein. De cette somme sont déduites les charges sociales et les frais quotidiens, tels que la nourriture. L’accueillant gagne donc environ 750 euros par mois et par accueilli. Toute personne de plus de 60 ans ou handicapée adulte
 [1]
qui souhaite rompre sa solitude peut bénéficier de l’accueil familial. Un contrat-type de droit privé sur les droits et obligations de chacun est signé.

Informations : association « Un Moment de Détente »,
5 rue Paul Cazeneuve, Lyon 8è
Tél. 06 07 90 87 39 ou 04 78 74 87 79

Notes

[1NDLR : L’accueil familial concerne les adultes handicapés de 18 à 60 ans et les personnes âgées de 60 ans ou plus.