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Famidac, l'association des accueillants familiaux
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2012 : Les familles d’accueil ouvrent un nouvel âge

Auteur : Christophe Boutin, la Nouvelle république, 4 avril 2012

Choisir de vivre au sein d’une famille, plutôt qu’en maison de retraite, est un choix de nouvelle vie – en progression – à penser et projeter en famille.

J’ai lu avec intérêt le dossier de « Psychologies » [1], samedi 24 mars, et continue de m’interroger sur l’opportunité de confier ma mère à une famille d’accueil famille d'accueil Terme désuet et imprécis remplacé, depuis 2002, pour l’accueil d’adultes âgés ou handicapés, par l’appellation accueillant familial. Saisir "famille d’accueil" sur un moteur de recherche conduit à des sites traitant de placements d’enfants et/ou d’animaux maltraités : cherchez plutôt "accueil familial" ou "accueillants familiaux" ! .

Entre la maison de retraite qu’elle fuit à tout prix et le maintien à domicile devenu difficile, cette presque vie de famille paraît intéressante. Dans quelles conditions financières, de confort et d’admission cela se passe-t-il ?

Marcel B. de Poitiers

>> Christophe Boutin vous répond

Participer à une vie de famille. C’est l’atout majeur de cette formule d’accueil. L’accueillant familial accueillant familial
accueillants familiaux
Agréés pour prendre en charge à leur domicile des personnes âgées ou handicapées adultes n’appartenant pas à leur propre famille, les accueillants familiaux proposent une alternative aux placements en établissements spécialisés.
s’efforce d’aider la personne âgée (ou handicapée) à préserver ou développer son autonomie, à maintenir et développer ses activités sociales, à réaliser un projet de vie. Pour cela, il doit garantir son bien-être, respecter ses convictions, ses choix (médicaux notamment), être discret, préserver l’intimité des visites.

Les accueillants familiaux sont agréés et contrôlés par le conseil général – ils n’ont été condamnés pour aucun délit –, qui leur attribue un agrément pour cinq ans. Ceci, après visite, contrôle des capacités d’accueil ; formation initiale et continue des accueillants ; et suivi social et médico-social des personnes accueillies.

Pour la famille qui fait ce choix, il faut visiter le logement avec la personne âgée, s’assurer du confort, de l’indépendance et de la proximité « socio-soignante » de la famille. Il s’agit aussi de prendre son temps, pour qu’une relation humaine puisse aussi s’instaurer : il ne s’agit pas d’un placement, mais d’un accueil dans une « autre famille », qui ne peut se substituer à la réelle.

Cette démarche va au-delà de la simple prestation : elle implique un engagement humain réciproque. Un partage qu’il faut ensuite formaliser : un contrat d’accueil de droit privé est librement négocié entre l’accueillant et la personne accueillie ou son représentant légal.

Un relationnel souvent féminin

La personne accueillie doit souscrire un contrat d’assurance responsabilité civile, pour une pièce d’habitation d’au moins 9 m² pour une personne, et de 16 m2 pour un couple. Elle devient employeur de l’accueillant et doit le déclarer dans les 8 jours à l’Urssaf de son nouveau lieu de résidence.

Même si on parle de « famille d’accueil », 94 % des accueillants sont des femmes (moyenne d’âge de 56 ans), et vivent en zone rurale (source : Famidac). Ce sont elles qui consacrent du temps, en continu, à la personne accueillie et en plus d’être référentes, sont aussi relations privilégiées.
Un argument complémentaire, sans préjuger des nécessités de soins, qui ne peuvent être lourdes, le coût moyen mensuel de l’accueil en famille, est estimé à 1.800 €, contre 2.400 € dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).

Pour les familles des personnes âgées, ce choix impose de prendre le temps d’une réflexion profonde, concertée. Pour des « vieux jours » socialement et humainement actifs dans un contexte presque familial.

>> en savoir plus

> Les articles L441-1 et L443-12 du code de l’action sociale et des familles organisent (actualisés en janvier 2002) l’accueil par des particuliers, à titre habituel et onéreux, de personnes âgées ou handicapées adultes (3 maximum).

> Le statut des accueillants est réglementé par la loi du 17 janvier 2002, qui fixe les conditions de délivrance de l’agrément et reconnaît leur statut (rémunération, protection sociale…). Il a été complété par la loi du 5 février 2007 en fixant une rémunération minimum garantie, indexée sur le Smic, ainsi qu’une durée du travail annuelle ne pouvant dépasser 258 jours [2]. Une mission de réflexion a été menée par la députée UMP Valérie Rosso-Debord.

> La personne accueillie à droit à l’exonération des cotisations patronales de sécurité sociale, peut bénéficier de l’allocation logement et de l’aide personnalisée au logement et déduire de ses impôts une partie des rémunérations versées.

> L’association Famidac a envoyé une lettre ouverte aux candidats à la présidentielle réclamant un statut professionnel pour les accueillants familiaux (environ 10.000 en France). www.famidac.fr