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29 - Finistère - Accueillante familiale à Clohars-Carnoët

Auteur : Arthur Le Denn, Ouest-France, 3 mai 2016

Dany est accueillante familiale à Clohars-Carnoët

Dany Brelivet héberge des personnes en situation de handicap. Un vrai métier qu’elle exerce avec coeur. Coup de projecteur sur sa vie au quotidien.

9 h, la maison dort encore, Marie-Françoise descend, prend son petit-déjeuner. "Il fait beau, on va pouvoir aller au marché", espère-t-elle. En situation de handicap, elle vit à l’année, au foyer autonome de Crozon. Pour la première fois, elle loge chez Dany.
Dany ? Danièle Brelivet une accueillante familiale pour des personnes handicapées. "La semaine s’est très bien passée. Dany propose beaucoup d’activités. On va faire des ballades sur la plage, au marché...", poursuit Marie-Françoise, en buvant son café. Bertrand et Gilbert, résidents "à temps plein" chez Dany, la rejoignent. "Ah, ben, vous étiez fatigués", s’amuse Marie-Françoise.

Trouver le juste équilibre

Danièle Brelivet possède trois agréments qui lui permettent d’accueillir deux personnes "à temps plein" et une personne pour un séjour court.
"Le fait d’avoir une personne nouvelle régulièrement apporte une dynamique nouvelle à chaque fois", explique-t-elle. L’accueillante familiale essaie de trouver le juste équilibre entre le partage avec ses résidents et leur autonomie.
Dany prend le repas de midi avec eux. Mais Marie-Françoise, Gilbert et Bertrand dînent le soir dans une pièce aménagée qui leur est destinée. "Si on aime partager des moments ensemble, le but est aussi de leur permettre d’être autonomes et de les inciter à avoir une vie sociale au coeur du village", précise Dany.

"Défendre l’humanisme"

A 11 h, ils partent ensemble à Quimperlé. Le temps maussade ne les arrête pas. "On va acheter des fraises et du cidre, pour que chacun trouve son compte", conviennent Dany et ses résidents.
Il s’est établi entre eux une confiance mutuelle perceptible dès les premiers instants. Gilbert réside chez Dany depuis 11 ans, l’année de son tout premier agrément. Au cours d’une pause au bar "chez Chouchou", "leur repère les jours de marché", il demande le programme à venir. Bowling, visite d’expositions à Pont-Aven, cinéma... Dany donne à ses résidents l’embarras du choix. "J’essaie de leur proposer au moins deux activités par semaine, en plus des ballades", précise -t-elle.

Après sa pause, le groupe remonte la rue commerçante de Quimperlé, Dany prend du temps pour chacun : regarder les vitrines de vêtements avec Marie-françoise, débattre avec "Bébert" des oiseaux annonciateurs de la météo et avec Bertrand, de la cigarette.
Pour l’accueillante familiale, il s’agit de "défendre l’humanisme" dans son métier, encore trop méconnu. "La plupart du temps, on ne prend pas assez en considération leurs envies", estime Danièle Brelivet. "On les met en foyer de vie puisqu’il reste une place à remplir, sans se soucier du fait que ce n’est peut-être pas la solution qui leur correspond le mieux".
Marie-Françoise a eu le courage d’affirmer sa volonté d’être placée en famille d’accueil famille d'accueil Terme désuet et imprécis remplacé, depuis 2002, pour l’accueil d’adultes âgés ou handicapés, par l’appellation accueillant familial. Saisir "famille d’accueil" sur un moteur de recherche conduit à des sites traitant de placements d’enfants et/ou d’animaux maltraités : cherchez plutôt "accueil familial" ou "accueillants familiaux" ! . Au terme d’une semaine d’essai, elle ne regrette pas sa décision. Pour elle, "Dany fait un vrai métier de coeur".

Accueillant familial accueillant familial
accueillants familiaux
Agréés pour prendre en charge à leur domicile des personnes âgées ou handicapées adultes n’appartenant pas à leur propre famille, les accueillants familiaux proposent une alternative aux placements en établissements spécialisés.
 : une profession méconnue

Si jusqu’à peu, les accueillants familiaux faisait le choix de l’être pour l’aspect financier, en complément de salaire, c’est de moins en moins le cas. Les demandes d’agréments se font au cas par cas auprès du Conseil Départemental, le but étant que la famille et l’accueilli se correspondent au mieux.
Dans le Finistère, on recense environ 140 familles d’accueil. Le sud du département fait état d’un renouvellement d’agréments plus important de jeunes couples se lançant dans la profession. Le Nord-Finistère souffre, en revanche, encore de l’image frileuse que renvoie la profession.
Prestataire de services, l’accueillant familial ne bénéficie toujours pas du droit au chômage. Il perçoit [au moins] 46 € par jour et par personne accueillie. Cela représente 1.395 € par mois et par personne, soit pour moitié les indemnités liées aux coûts de la prise en charge et pour moitié le salaire de l’accueillant. La personne en situation de handicap n’a rien à débourser, les aides départementales couvrant la totalité de son accueil en famille.
De courtes formations sont proposées aux accueillants, que ce soit au niveau des soins ou encore de l’encadrement éducatif.
Le métier commence enfin à être considéré à part entière.