Famidac.fr

Famidac, l'association des accueillants familiaux
et de leurs partenaires

Version imprimable de cet article Version imprimable

56 - Morbihan : CLARPA, UDAF et Conseil Général unis pour développer l’accueil familial

François NIKLY, "Ouest-France", 23 février 2007.

Louis et Sylviane aiment leur famille d’accueil famille d'accueil Terme désuet et imprécis remplacé, depuis 2002, pour l’accueil d’adultes âgés ou handicapés, par l’appellation accueillant familial. Saisir "famille d’accueil" sur un moteur de recherche conduit à des sites traitant de placements d’enfants et/ou d’animaux maltraités : cherchez plutôt "accueil familial" ou "accueillants familiaux" !

Chantal Rouxel (présidente de l’AFA du Morbihan, membre de l’association Famidac) est passionnée par son travail. Qui veut suivre son exemple ? A Lorient, elle est la seule professionnelle à accueillir des personnes âgées ou handicapées dans sa famille.

Louis a 77 ans. il est célibataire et sa santé ne lui permettait plus de vivre seul. Il vit depuis cinq ans au 3, rue des Lilas, dans une grande maison de neuf pièces. Au cœur de la grande famille de Chantal Rouxel. Et ça se passe très bien. Il était grabataire au moment de son arrivée en raison de graves soucis de circulation sanguine. "Il est passé au fauteuil roulant, puis du fauteuil roulant au déambulateur et à présent iI marche avec ses cannes" , se réjouit Chantal.

Louis a toute sa place chez les Rouxel. Il exécute, parce qu’il en a envie, quelques tâches ménagères dans la journée. Il aide à plier le linge, met la table, débarrasse parfois... Tous les jours, il monte dans la voiture de Chantal qui conduit Pauline à l’école, la plus jeune de ses cinq filles. Pas question de rater l’heure, Louis veille.

"Sur un coup de cœur"

Heureux, Louis ? On peut le dire. Sauf qu’il y a un an, il a eu du mal à accepter la venue de Sylviane, une femme de 42 ans, insuffisante mentale cérébrale. Il lui a fallu faire des concessions. Comme dans toutes les grandes familles. "Sylviane déprimait dans un foyer à Lorient. Elle se sent bien mieux à présent."

Sylviane ne peut se déplacer qu’en chaise roulante et Chantal doit lui consacrer du temps dès le matin pour l’aider à se lever, lui faire la toilette, l’habiller... "Ça ne me dérange pas, je me lève tôt le matin, relativise Chantal. Et le soir, c’est mon mari René qui s’occupe du coucher."

La solidarité familiale ne suffit pas. Sylviane est aussi suivie par un médecin, un kinésithérapeute. Mais elle a quand même sa part d’autonomie. Hier après-midi, comme chaque jeudi, elle a pris un minibus aménagé pour se rendre au foyer Soleil. De même, tous les vendredi, Chantal conduit Louis et Sylviane au foyer du Polygone, où les deux pensionnaires exercent des activités manuelles.

"Louis et Sylviane sont appréciés par nos enfants et tous les deux participent à nos fêtes de famille, complète Chantal. Nous accueillons ces personnes après une période d’essai. Pour moi, il faut que l’accueil se fasse sur un coup de cœur. Ce travail demande de la résistance, de la souplesse, un sens de la relation. Mais c’est un réel métier qui apporte un vrai salaire, pas seulement un complément."

Arrivée à Lorient en 1999, Chantal a exercé auparavant dans les Côtes-d’Armor où la formule est beaucoup plus répandue que dans le Morbihan. Comptant près de vingt ans
d’expérience professionnelle, elle est présidente de l’association des familles d’accueil 56 dont le but est d’agrandir le cercle.
Tél. 02.97.83.35.38

François NIKLY

La profession doit se développer dans la région lorientaise

Vendredi 9 mars (2007) à 20h à la maison des familles, près du plateau des Quatre-Vents, rue Professeur-Mazé, une réunion est organisée à l’intention des personnes désirant se renseigner sur l’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). . L’Union des associations familliales (Udaf) et le conseil général ont décidé de promouvoir ce dispositif en faveur des personnes âgées ou handicapées.

Car le Morbihan, qui ne recense que 58 familles d’accueil, fait figure de poids léger face à ses voisins du Finistère et des Côtes-d’Armor. Le territoire couvert par Cap l’Orient compte onze familles d’accueil et là aussi, on peut mieux faire. C’est ce que souhaite Norbert Métairie, maire et conseiller général.

"Hier, les adultes dépendants trouvaient un accueil dans leurs propres familles. Aujourd’hui, les solidarités ne s’exercent plus comme avant, de nombreuses familles sont dispersées ou mono- parentales."

Face au vieillissement de la population, des solutions existent. "Le maintien à domicile a son intérêt et son revers aussi, la question de la solitude. D’autre part, les maisons de retraite constituent parfois un déchirement pour certaines personnes. L’accueil familial est un dispositif méconnu. »

Rencontre vendredi 9 mars

Lors de cette réunion-débat, des représentantes de familles d’accueil du département témoigneront. Elles parieront du contrat de gré à gré qui précise les conditions d’accueil et le montant mensuel constitué de la rémunération de l’accueillant, d’une indemnité pour frais d’entretien et d’un loyer.

Selon leurs ressources, les personnes accueillies peuvent bénéficier de l’allocation logement, d’une allocation de compensation des conséquences du handicap, de l’allocation de perte d’autonomie (APA) et d’une aide sociale.

Toute personne, femme, homme, couple peut demander son agrément pour l’accueil d’une à trois personnes au maximum.

Page LORIENT : Cherche familles d’accueil pour adultes âgés ou handicapés

Accueillir, au sein de sa famille, une personne âgée ou handicapée à titre onéreux, la formule est connue et appréciée dans le Finistère et les Côtes-d’Armor. Étonnamment, elle est très peu proposée dans le Morbihan. L’Udaf [1], le Clarpa [2] et l’Association des familles d’accueil du Morbihan lancent un appel à candidature.

Conseiller général de Lorient, Norbert Métairie a décidé d’apporter son soutien aux associations qui recherchent de nouvelles familles d’accueil : "II est important de faire connaître ce dispositif. En 2015, il y aura 800.000 personnes de plus de 90 ans, en France. Avant, le vieillissement s’effectuait au sein de ia cellule familiale. Aujourd’hui, c’est rare de trouver trois générations sous le même toit L’accueil dans une famille est donc une alternative intéressante aux maisons de retraite où l’installation est parfois un déchirement, et au maintien à domicile, important, mais qui a son revers, la solitude."

Simon Kerzerho, directeur de l’Udaf, souligne qu’ "il n’est pas non plus souhaitable que les gens qui ont eu un parcours psychique difficile finissent par vivre en hôpital psychiatrique".

Un bon stimulant

La formule proposée par les familles d’accueil ne coûte pas plus cher à la personne concernée, et à la collectivité en général, qu’un autre type d’hébergement. Elle présente de surcroît un sacré avantage : la qualité de la relation humaine.

Chantal Rouxel, famille d’accueil à Lorient depuis 1999, est bien placée pour en parler : "On noue de vrais liens avec les personnes accueillies. Elles vivent avec toute la famille. Chez nous, il y a cinq enfants, ça se passe très bien. C’est stimulant pour la personne hébergée".

À l’appui de son propos, elle cite l’exemple de cet homme, qui, "arrivé grabataire, est passé du lit au fauteuil roulant, du fauteuil au déambulateur, puis aux cannes. Après avoir été appareillé à Kerpape, il marche comme vous et moi, aujourd’hui".

Sous le contrôle du département

Actuellement, Chantal Rouxel accueille une personne âgée et une personne handicapée. Pas toute seule bien sûr. Son mari, mais aussi une autre personne l’aident dans les tâches ménagères. Elle travaille en lien avec le réseau des intervenants à domicile. Régulièrement, elle suit des formations et bénéficie d’un suivi médico-social du département. Car c’est le conseil général qui délivre l’agrément pour l’accueil, après une enquête approfondie sur la famille et les conditions d’hébergement.