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Depuis 7 ans, Gisèle et Paul accueillent des personnes âgées

Pierre Dénès - paysan-breton.fr, 18 mars 2005

Germaine, Angèle et Eugénie coulent des jours paisibles dans la maison de Gisèle et Paul Le Guyader à St Jean Kerdaniel (22). Bien sûr leur état de santé n’est pas totalement satisfaisant, et elles ne peuvent se débrouiller seules. Mais elles bénéficient d’un lieu de vie et de séjour particulièrement agréable, dans une ambiance familiale.

Gisèle a débuté cette activité d’accueil de personnes âgées, il y a un peu plus de 7 ans. Pas tout à fait par hasard, même si son début de carrière professionnelle comme secrétaire comptable, avant de reprendre une petite exploitation avec son mari qui exerçait aussi une activité dans le commerce de bestiaux ne l’y prédestinait pas spécialement. « Dans les années 1990, je suis reparti travailler à l’extérieur, d’abord comme agent de service dans une maison de retraite toute proche, puis après quelques formations comme animatrice ». Paul se retrouve donc seul sur l’exploitation. Une situation qu’il reconnaît vivre assez mal, d’autant que les conditions de travail en milieu médicalisé, avec des horaires décalés, ne sont pas toujours évidentes.

En 1997, Gisèle décide de mettre un terme à son activité à la maison de retraite. « Mais pas question d’un retour sur la petite exploitation, sans un projet ». Elle avait entendu parler de la formule : Familles d’accueil pour personnes âgées. « J’ai pris contact avec les services du Conseil général ». Après une étude du dossier, une enquête de moralité, quelques examens de santé, et bien sûr une visite du site appelé à accueillir, elle obtient un premier agrément pour une personne. « Nous avions un logement parfaitement adapté : une maison de plain-pied, et des chambres disponibles assez spacieuses, faciles d’accès, permettant l’accueil de 3 personnes ». Une démarche conduite en accord avec Paul, car en pratique cela engage toute la famille. Elle implique, c’est évident, une grande motivation.

D’excellentes relations avec les familles

Jeannette sera la première pensionnaire de Gisèle. Elle y restera 7 ans et demeure encore présente dans leur cœur. « Nous gardons un excellent souvenir, et depuis son décès nous avons maintenu le contact avec la famille ». Les relations avec toutes les familles des personnes accueillies s’avèrent d’ailleurs excellentes. « Nous avons été invités au mariage des petits-enfants d’Eugénie qui séjourne dans la famille depuis plus de 7 ans ». Elle avait à son arrivée 68 ans, et en a aujourd’hui 75. « Encore valide, elle m’accompagne pour faire mes courses et parfois pour des visites dans de la famille ou chez des amis ».
Germaine est entrée dans la famille d’accueil famille d'accueil Terme désuet et imprécis remplacé, depuis 2002, pour l’accueil d’adultes âgés ou handicapés, par l’appellation accueillant familial. Saisir "famille d’accueil" sur un moteur de recherche conduit à des sites traitant de placements d’enfants et/ou d’animaux maltraités : cherchez plutôt "accueil familial" ou "accueillants familiaux" ! , il y a un peu moins de 2 ans. À 90 ans, son état de santé physique s’est quelque peu dégradé, mais elle préserve une bonne capacité intellectuelle et une vivacité d’esprit surprenante. Son gendre vient la voir et sa petite fille plus éloignée géographiquement l’appelle régulièrement.

Gisèle a obtenu récemment l’agrément pour une troisième personne. Ce qui lui a permis d’accueillir Angèle. Elle a 84 ans et après une petite période d’adaptation s’intègre doucement. Gérard, son fils, en visite, rassure : « Elle a fait des progrès, son état de santé s’améliore ». Il apprécie d’avoir pu placer sa mère dans une famille d’accueil. « Je peux venir la voir quand je le souhaite, et je suis toujours bien reçu ».

De la disponibilité

Évidemment se positionner comme famille d’accueil mérite une réflexion approfondie. « Il faut quelques dispositions, de la disponibilité, mais j’apprécie de m’occuper de personnes âgées. Je ne le vis donc pas comme une contrainte. Bien que nous ne sortions pas beaucoup, il nous arrive de nous faire remplacer de temps à autre ».

C’est néanmoins un travail à temps complet. Les journées sont bien remplies entre le levé, la toilette, la préparation des repas avec quelques spécificités pour chacune et les activités pour les stimuler. Au fil des années, Gisèle et Paul ont apporté des améliorations aux équipements des locaux. Ils citent, « Des lits adaptés aux personnes âgées et pas totalement libres de leurs mouvements, avec des potences pour les aider à se redresser, une salle de bain réaménagée pour doucher une personne à mobilité reduite ».

Gisèle met surtout en avant les avantages. « Il s’agit d’une activité correctement rémunérée, selon un barème et une grille qui tiennent compte de l’état de santé et de la dépendance lorsqu’elle existe. Nous sommes dans un cadre qui nous plaît, responsable de notre activité ». Elle rajoute : « Nous ne sommes pas livrés à nous-même. Au niveau du Conseil général, les infirmières visitent régulièrement les pensionnaires. Elles sont à notre écoute en cas de difficultés particulières. De même nous avons accès à des formations ».

Pas de lassitude donc pour Gisèle et Paul qui concluent sur la formidable relation humaine que l’activité apporte. « Elles font partie de la famille, tout en préservant les leurs ». Paul vient de décider de solliciter sa pré-retraite. Ce qui lui laissera un peu plus de temps pour suppléer son épouse.

Pierre Dénès