Famidac.fr

Famidac, l'association des accueillants familiaux
et de leurs partenaires

Version imprimable de cet article Version imprimable

Des médecins, une infirmière, une maman...

Un médecin...

"À chaque stade devrait correspondre une structure adaptée :

Cette bonne adéquation entre l’état physique de la personne et la structure qui l’accueille serait à la fois favorable aux deux parties concernées et à l’ensemble du système [...].

L’accueil familial semble plus favorable à la préservation de l’autonomie des personnes âgées que la maison de retraite ou le foyer : elles y sont en effet davantage incitées à être actives, à sortir, à faire leur marché..."

Un Gériatre

"Peut-on encore parler de Maison de Retraite, alors que la plupart des personnes âgées qui y entrent ne le font plus par choix, mais par contrainte parce que leur maintien à domicile devient périlleux du fait d’une perte d’autonomie ? Est-ce que ce lieu de résidence qu’elles ne se résolvent jamais à considérer comme le leur, à investir, ce lieu où de leur vie antérieure ne peuvent pénétrer qu’une armoire, quelques chaises et des photos jaunies... Ce lieu est-il vraiment un domicile ?

La définition d’un domicile est un lieu dont on possède la clef. Dans ce cas, le plus petit des placards est un domicile, quand on en possède la clef !

Mon grand-père, qui avait eu la chance d’avoir une chambre correcte dans l’EHPAD de son village et qui y mourut à l’âge de 82 ans, appelait ce "domicile" "la prison" alors qu’il était libre de sortir de se promener dans le village et de rendre visite à ses anciens amis... En parlant ainsi il ne plaisantait jamais."

François Delahaye

Le système de l’habitude et du rendement

"J’ai 29 ans, je suis infirmière D.E. dans un centre hospitalier spécialisé. Et depuis 2 ans je travaille dans une petite unité qui accueille 10 adultes autistes et psychotiques de 30 à 50 ans.. C’est une unité qui a vu le jour il y a 3 ans grâce à la persévérance d’un groupe de soignant dont je faisais partie. Ces jeunes adultes étaient dans des services où le personnel (en général) les oubliait un peu trop souvent. Et un jour on a eu l’opportunité de pouvoir faire plus avec et pour eux, en raison de restructuration de service.

Avec le peu de moyen qu’on avait à notre disposition, on a réussi à mettre en place beaucoup de chose mais surtout et avant tout on était là pour eux et avec eux. L’agressivité était chose courante pour beaucoup mais là on a vu une nette différence.

[...] Ce petit lieu de vie va bientôt laisser la place à un grand service qui lui accueillera plus de 30 patients polyhandicapés. J’en suis d’ailleurs bien révoltée. Que peut-on faire comme travail personnalisé et individualisé auprès de chacun quand on sait que le personnel ne sera guère plus important qu’il ne l’est aujourd’hui pour 12 ? Doit-on réellement, pour y arriver rentrer dans le système de l’habitude et du rendement ? Il est vrai que parfois cela évite de se poser trop de question, mais ça, je n’ai pas encore appris à faire !!! )

[...] Se battre pour faire accepter les différences dans notre société, c’est ce que je fais tous les jours mais dans le cadre de mon travail (moi je suis payée pour ça, même si ce n’est pas pour tous les professionnels la même optique ;-)).

[...] Je sais c’est facile à dire, mais de savoir qu’il existe des parents qui se battent pour leurs enfants, quelque part, ça me donne du courage pour continuer le combat que j’ai entrepris pour faire comprendre que les enfants et adultes autistes sont avant tout des êtres humains.

Au risque d’en choquer quelques-uns uns d’entre vous, là où je travaille, les adultes psychotiques et autistes dérangent, ils utilisent des lits inutilement et en plus ils coûtent cher à la société. En deux mots, ils sont en trop. Quand on se bat contre ce genre de discours, j’avoue que parfois on se heurte à des murs et qu’il faut parfois pousser le discours jusqu’à employer des mots qui dérangent comme "l’euthanasie", pour montrer que tous ces jeunes ont le droit au respect avant tout. Ces jeunes adultes n’ont que les professionnels pour les "défendre", ayant, pour la plupart d’entre eux, été laissé pour compte dans des institutions. [...]

Je voulais juste vous faire part d’une certaine réalité des choses..."

A. (infirmière)

Maman, ne me rêves pas... Papa, ne m’en veux pas...

Maman, ne me rêves pas
C’était hier, souviens-toi,
Ce petit être entre tes bras ...

Maman, quand tu as su
Tes larmes ont coulé...
Maman, quand tu as su
Ton cœur a éclaté...

Papa, quand tu as su
Toi ... tu t’es tu ...
T’en fais pas M’man
J’t’en veux pas !
Aujourd’hui, accueille-moi ...

Maman, ne me rêves pas
C’est aujourd’hui et j’ai grandi ...
J’sais pas écrire
Et j’sais pas lire ...

J’aurais tant voulu
Ressembler a ton rêve !

Papa, ne cours pas
J’peux pas te suivre !
J’sais pas parler,

Mais j’sais RÊVER...

Maman, repose-toi un peu,
Écoute ta blessure ... Au jour de ta détresse
Tu essuieras mes larmes ...
Au jour de ma joie,
Tu danseras la fête ...

Maman, ne me rêves pas
Je suis là,
AIME MOI !
Papa, souris-moi !

Et toi mon doux Seigneur
Toi qui connais mon cœur ... AIDE-LES ...

Danou ZUINGHEDAU, maman d’Auriel, infirme moteur cérébral