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Famille d’accueil : pas rose tous les jours

Auteur : Caroline Garnier, L’Union - l’Ardennais, 2 décembre 2008

Famille d’accueil famille d'accueil Terme désuet et imprécis remplacé, depuis 2002, pour l’accueil d’adultes âgés ou handicapés, par l’appellation accueillant familial. Saisir "famille d’accueil" sur un moteur de recherche conduit à des sites traitant de placements d’enfants et/ou d’animaux maltraités : cherchez plutôt "accueil familial" ou "accueillants familiaux" !  : pas rose tous les jours

Être famille d’accueil, c’est accepter d’accueillir chez soi quelqu’un qui n’est pas de sa famille. Un travail à temps complet qui implique de nombreux sacrifices.

ANNICK DAVESNES, 62 ans, est famille d’accueil depuis août 2005. Un métier - à temps complet - qu’elle a tout d’abord exercé dans le Pas-de-Calais.
À l’époque, elle s’occupait d’un jeune homme de 26 ans, paralysé à la suite d’une overdose. Pour Annick, il s’agissait de lui venir en aide, de l’aider à reprendre confiance en lui. « Un engagement 24 heures sur 24 », reconnaît « l’accueillante », aujourd’hui installée à Villeneuve-Renneville, près de Vertus.

Famille d’accueil, c’est accepter d’accueillir, chez soi, une personne n’ayant surtout aucun lien de parenté. L’agrément peut être donné pour un enfant ou pour un adulte (lire ci-après).

Annick Davesnes a ainsi été famille d’accueil pour des adolescents en difficulté. Elle a notamment accueilli pour quelques jours, voire plusieurs semaines, des jeunes du FAE (foyer d’action éducative) d’Epernay. « Ce n’est pas évident », confie Annick. « Souvent, ils ne sont pas loin de se retrouver en prison. Il faut gagner leur confiance et essayer de se faire accepter. J’ai notamment accueilli un jeune de 16 ans, Mario, qui en voulait à la terre entière. Il se laissait entraîner. Au départ, je l’ai laissé faire, j’ai essayé de le comprendre. Finalement, il a eu confiance en moi et a commencé à me parler de ses problèmes. »

Aujourd’hui, Annick Davesnes bénéficie d’un agrément pour accueillir des personnes handicapées ou âgées. Elle accueille ainsi depuis 3 ans, un homme âgé de 48 ans, sous tutelle, souffrant de troubles psychotiques.

Un cas difficile à gérer. « Ça fait partie de notre travail, mais ce n’est pas évident », confie l’accueillante. « C’est comme un enfant, il faut tout lui dire. Lui rappeler qu’il doit se laver, se raser, manger. C’est un travail à temps complet. Je dois m’occuper de lui, lui préparer à manger, le sortir… La difficulté vient du fait qu’il ne veut plus rien faire. Il reste assis toute la journée dans sa chambre. Il ne lit pas, il ne regarde même pas la télévision. Rien ne l’intéresse. Il ne sort plus. D’ailleurs, les habitants du village en ont peur. »

Son pensionnaire, auparavant dans un asile psychiatrique, devrait bientôt y retourner, « car il devient difficile à gérer. Je n’ai pas peur, j’ai choisi de faire ce métier. À l’époque, c’était pour ma mère. Un jour, elle est tombée et est restée toute la journée à terre. Je l’ai donc prise chez moi et j’ai finalement demandé à être famille d’accueil pour les autres », sachant qu’on ne peut être famille d’accueil pour sa propre famille.

A temps complet

Il s’agit là d’un travail à part entière : s’occuper d’une personne 24 heures sur 24, quel que soit son handicap. La famille d’accueil est ainsi considérée comme un salarié, le pensionnaire étant l’employeur. Sa rémunération mensuelle se compose du loyer, d’une rémunération de base, des services rendus (repas, linge…), d’indemnités d’entretien et d’un complément de rémunération selon l’importance du handicap. La rémunération est apportée par la pension de la personne accueillie, par une participation éventuelle de la famille, et, si nécessaire, en cas de revenus insuffisants, par une intervention de l’aide sociale.

Pour exemple, Annick Davesnes touche 831 euros de salaire brut auquel s’ajoutent le loyer et des indemnités de frais d’entretien, soit 1.370 euros nets par mois. Un salaire versé par l’Udaf (Union départementale des associations familiales), son pensionnaire étant sous tutelle de l’Udaf.


L’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois).  : un métier à temps plein

L’accueil familial est la possibilité pour une personne âgée ou handicapée d’être hébergée, à titre payant, dans une famille autre que la sienne.

Cet accueil est réservé aux personnes qui, en raison de leur handicap, de leur maladie, ou simplement de leur âge ou de leur isolement, ne peuvent plus rester dans leur domicile. À noter qu’il existe également des placements spécialisés pour les enfants.

Les conditions d’accueil sont parfaitement réglementées et doivent obéir à deux objectifs : d’une part, la protection des personnes accueillies et d’autre part, l’octroi d’un véritable statut pour la famille d’accueil. Pour devenir famille d’accueil, il faut solliciter un agrément auprès du président du conseil général. Plusieurs conditions sont à remplir : la santé de la personne accueillante doit être compatible avec les exigences de l’accueil, la surface de la pièce offerte à l’accueil doit être suffisante (9 m² pour une personne seule, 16 m² pour un couple), une enquête détermine les conditions de vie de la famille, sa motivation et l’adaptation du logement, la permanence de l’accueil doit être assurée…

L’accueillant peut être une personne seule ou un couple. Il peut accueillir au maximum trois personnes n’appartenant pas à sa propre famille.

Caroline Garnier