Famidac.fr

Famidac, l'association des accueillants familiaux
et de leurs partenaires

Version imprimable de cet article Version imprimable

La formation au service d’un accueil familial de qualité

Auteurs : Jean JALLAGUIER, Thierry VERGNAUD - URIOPSS Rhône-Alpes, juin 1997 (extraits)

Stratégies et perspectives

Dans le contexte actuel, les différents acteurs doivent réfléchir aux différentes orientations possibles en amont de la formation : accueil par un particulier ou accueil inscrit dans un réseau de familles ? Gré à gré ou intermédiation ? Accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). social ou uniformisation des modes d’accueil familial ? Les différentes options retenues auront des impacts particuliers sur les objectifs de formation.

L’étude montre d’un côté la difficulté pour un particulier coupé de tout soutien extérieur d’accueillir à son domicile, et à l’inverse les raisons, telles que le besoin de récupération, de s’entourer d’interventions extérieures. Dans cette optique, les associations de suivi pourraient contribuer à l’émergence d’un réseau de familles d’accueil organisé et solidaire. Cette orientation ne serait pas sans influence sur la professionnalisation des accueillants. En leur permettant de solliciter plus facilement des compétences extérieures et des lieux ressources, d’échanger sur les pratiques, à l’occasion de "souffler" et de partir en formation, cette mise en réseau constituerait une source d’avancées en matière de prise de conscience par les accueillants de leur professionnalité.

La perspective des services aux personnes oscillant entre le gré à gré et un schéma triangulaire avec la médiation d’un tiers est comparable à celle de l’accueil familial. En effet, les acteurs ont identifié le besoin de sortir d’une relation duale entre accueillants et accueillis et préconisent la présence d’un "entre deux " ou intermédiaire. Les associations chargées du suivi peuvent, entre autres, jouer ce rôle de tiers dans les relations entre personnes accueillies, familles d’accueil et familles naturelles. Dans ce cadre, elles vont participer au suivi et au maintien de la qualité de l’accueil : actions de formation ou de partage de la parole... La médiation à l’aide d’un tiers permet encore de situer l’accueil familial dans une démarche en réseau.

[...] A moyen terme, le particulier agréé tend à s’apparenter à un véritable travailleur social, bien qu’à la recherche d’une reconnaissance statutaire réelle. En fait, l’évolution de la personne accueillie, son état de santé ou son âge, peut le conduire à devoir changer d’agrément. Dès lors, l’idée d’une unification du statut d’accueillant familial accueillant familial
accueillants familiaux
Agréés pour prendre en charge à leur domicile des personnes âgées ou handicapées adultes n’appartenant pas à leur propre famille, les accueillants familiaux proposent une alternative aux placements en établissements spécialisés.
émerge naturellement. Pour ce faire, il resterait à imaginer, en matière de compétences, la définition d’un tronc commun suffisamment souple, adapté à la prise en charge de publics différents. Dans cette perspective, l’institution d’un diplôme d’accueillant familial pourrait, de prime abord, naturellement s’imposer. Cette option se heurte néanmoins au contexte général prévalant aujourd’hui. Une autre stratégie, moins ambitieuse mais sans doute mieux adaptée à la "nouvelle donne", consisterait à s’appuyer directement sur le CAFAD comme diplôme de base de l’exercice du métier. Elle présente l’avantage d’inscrire pleinement l’accueil familial dans le cadre général de l’aide à domicile, en convergence avec le débat actuel sur les services aux personnes. Mais un doute subsiste sur sa faisabilité, compte tenu des investissements financiers supposés et des dernières orientations des Pouvoirs Publics.

Cette réserve nous renvoie donc au contexte plus global, à la prégnance des questions économiques qui sous-tendent de plus en plus les politiques sociales. A cette réalité, le présent rapport en oppose une autre tout aussi incontournable relative à l’excellence des pratiques et au respect du citoyen, fût-il âgé ou handicapé.