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Les personnes hospitalisées en psychiatrie en 1998 et en 2000

DREES - Études et Résultats n° 206, Décembre 2002 - François CHAPIREAU, Psychiatre des hôpitaux

Résumé

Outre une surmortalité par rapport à la population du même âge, les personnes hospitalisées en psychiatrie souffrent principalement de limitations de mobilité (une personne sur deux) et de limitations intellectuelles et scolaires (plus d’une personne sur quatre). (...) plus l’hospitalisation en psychiatrie est longue, plus les relations sociales des patients ont tendance à se limiter aux seules relations familiales.

L’enquête HID estime à 47.000 le nombre de personnes présentes dans les établissements de soins psychiatriques à la fin de l’année 1998, sans tenir compte des patients hospitalisés dans les services de psychiatrie des hôpitaux généraux. Compte tenu des 9.000 patients omis, ceci représente un taux d’hospitalisation en soins psychiatriques de 96 pour 100.000 habitants.

L’enquête estime à 14.000 le nombre de personnes hospitalisées depuis plus d’un an.

Deux personnes sur trois sont en dehors du marché de l’emploi. La majorité d’entre elles (plus d’une sur deux) se situe effectivement en dehors du marché de l’emploi : n’exerçant aucune profession, n’étant ni chômeur, ni étudiant ou élève, ni militaire, ni retraité ou retiré des affaires, ni femme au foyer. Même si le fait d’être durablement hospitalisé fait obstacle à l’exercice d’une activité productrice de revenu, cet exercice est aussi très faible parmi les personnes présentes depuis moins de trois mois en soins psychiatriques : seulement une sur quatre exerce une activité rémunératrice, et plus d’une sur trois fait partie des "autres inactifs"

Une personne sur deux souffre de limitations de sa mobilité :

Les limitations de mobilité sont fréquentes chez les personnes hospitalisées en soins psychiatriques : sur la population concernée après 15 ans, moins d’une personne sur deux sort de l’enceinte de l’établissement sans aide, une sur cinq sort mais avec une aide, et une sur trois ne sort pas.

Plus du quart des personnes hospitalisées en psychiatrie souffre de limitations intellectuelles et scolaires. Les limitations intellectuelles et scolaires sont repérées ici par trois critères : savoir lire, répondre soi-même (ou pas) au questionnaire, avoir obtenu (ou pas) un diplôme. Ainsi, une personne sur cinq (19 %) déclare ne pas savoir lire au lieu de 4 % dans la population générale.

Une forte minorité de personnes gênées dans les actes simples de la vie ordinaire :

Le poids des difficultés rencontrées par les personnes hospitalisées en psychiatrie dans les activités de base est loin d’être négligeable. Une personne sur dix a besoin d’une aide partielle ou totale pour la toilette et une sur cinq d’une aide partielle ou totale pour l’habillage. Plus d’une personne sur dix a par ailleurs besoin d’une aide pour couper sa nourriture et un peu moins d’une sur dix d’une aide pour aller aux toilettes. Ces difficultés sont souvent cumulées, mais seulement 1.500 personnes les présentent toutes simultanément.

Plus l’hospitalisation en psychiatrie est longue, plus les relations sociales se limitent aux relations familiales.

Les relations avec la famille proche (père, mère, frère, sœur, fils, fille...) sont maintenues chez les trois quarts des personnes hospitalisées en psychiatrie, contre 90 % de celles vivant en population générale. Les contacts avec des amis sont, quant à eux, beaucoup moins fréquents : ils concernent quatre personnes hospitalisées en psychiatrie sur dix, contre 86 % vivant à domicile.

Le réseau social des patients hospitalisés repose donc beaucoup moins sur les amis qu’en population générale et s’appuie d’autant plus sur la famille, lorsqu’elle existe. Seulement une personne sur quatre (au-delà d’un an de présence) entretient des relations avec des amis. Cette distension des relations sociales résulte à la fois de l’éloignement créé par l’hospitalisation et du cumul des difficultés dont souffrent les personnes hospitalisées durablement.

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