Famidac.fr

Famidac, l'association des accueillants familiaux
et de leurs partenaires

Version imprimable de cet article Version imprimable

Témoignage : Frédéric insiste sur l’importance des familles d’accueil

Source : http://aidants.mesdebuts.fr/313-temoignage-alzheimer-familles-d-accueil.html, juin 2010

Je suis Frédéric, 48 ans, agent de maîtrise dans un hypermarché.

J’ai été aidant pendant 5 ans auprès de ma mère. Mon frère m’a beaucoup épaulé pendant cette période, même si la plupart du temps j’étais la principale personne à l’accompagner. Au départ, ma mère vivait avec son mari, et nous avions bien sûr noté quelques oublis, et quelques égarements, mais sans jamais penser qu’il pourrait s’agir d’une maladie.

Quand son mari est décédé, tout s’est accéléré.

Elle a très vite perdu tous ses repères, et les oublis étaient de plus en plus fréquents. Inquiets, nous sommes allés voir dans un premier lieu le médecin traitant, qui nous a conseillé d’aller voir un neurologue. Après plusieurs tests le diagnostic est tombé : ma mère avait la maladie d’Alzheimer. Nous avons donc dû réagir dans l’urgence, notre principale priorité étant de la protéger. Elle avait avant tout besoin d’être mise à l’abri, autant des menaces à l’intérieur de chez elle, (par exemple le gaz), qu’à l’extérieur (il est arrivé plusieurs fois que des personnes mal intentionnées la volent ou abusent de sa naïveté).

Allier travail et rôle d’aidant

Dans les premiers mois, la principale difficulté a été de trouver un bon rythme qui me permette d’allier mon travail ainsi que mes préoccupations personnelles et familiales, et mon rôle d’aidant. Et bien sûr, de trouver des solutions, avec des moyens financiers assez réduits. Nous avons d’abord fait appel à une assistante sociale, qui est venue observer ma mère pour savoir à quelle aide elle aurait droit. Finalement, des auxiliaires de vies sont venues 3 fois par jour (soit au total une heure et demie), pour lui donner son traitement, et l’aider dans ses taches quotidiennes. Mais cela était très insuffisant.

Nous avons donc pris la décision de la placer dans une maison spécialisée en Belgique, (nous n’avons réussi à trouver une place qu’à cet endroit). Mais nous avons été très choqués en voyant le contraste qu’il y avait entre ce que l’on nous avait décrit, et la réalité des choses. L’endroit était quasiment insalubre, il n’y avait aucune fenêtre, ni dans les chambres, ni dans les parties communes, et on lui administrait une dose trop importante de médicaments, qui la rendait totalement amorphe.

Le placement dans une famille d’accueil

Nous l’avons changé en urgence d’établissement, pour la placer ensuite dans différents endroits, mais ces changements incessants de lieu de vie n’ont fait qu’accélérer le développement de la maladie. Les structures d’accueil étaient trop chères, et la solution a été finalement de la placer dans une famille d’accueil. Pour une personne dépendante, c’est une bonne solution, à condition de tomber sur une famille aimante, et qui accueille quelqu’un dans l’optique de rendre service, et non pour l’argent, ce qui n’est pas toujours évident (nous avons dû changer ma mère de famille d’accueil à trois reprises).

Si je devais donner un conseil, ce serait de ne pas perdre de temps, de chercher au plus vite de l’aide extérieure, et surtout, autant que possible, de s’assurer de la qualité des structures ou familles d’accueil avant de prendre une décision !

Pourquoi n’existerait-il pas un label de qualité pour les familles d’accueil, une garantie de confiance supplémentaire ?