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39 - Jura : Accueillant familial, un métier qui recrute

Auteurs : Karine Garnier, La voix du Jura, 22 avril 2010 et Aline Vancompernolle, La voix du jura N° 3577, 13 juin 2013.

Les accueillants familiaux accueillant familial
accueillants familiaux
Agréés pour prendre en charge à leur domicile des personnes âgées ou handicapées adultes n’appartenant pas à leur propre famille, les accueillants familiaux proposent une alternative aux placements en établissements spécialisés.
 : une alternative méconnue pour l’accueil des personnes âgées

Les quarante accueillants familiaux du Jura ouvrent la porte de leur maison à des personnes âgées ou adultes handicapés adultes handicapés Pour avoir la qualité de personne handicapée au sens de la loi, celle-ci doit avoir

qu’ils hébergent dans un cadre familial. Cette alternative, peu développée dans le Jura, offre un cadre différent de celui des maisons de retraite.

Les accueillants familiaux : une alternative méconnue
Papa et maman ont vieilli et ne peuvent plus se débrouiller seuls chez eux. Les enfants, souvent dans la douleur, doivent se résoudre à leur chercher un nouvel hébergement où ils pourront bénéficier d’une prise en charge adaptée. Beaucoup vont alors s’orienter vers une maison de retraite. Cependant, il existe une alternative, peu répandue dans le Jura : les accueillants familiaux.

Au nombre de 40 sur le département, ils accueillent, en permanence ou temporairement, dans leur logement, des personnes âgées ou des adultes handicapés, moyennant rémunération. Chaque accueillant familial (souvent des femmes) a obtenu un agrément délivré par le Conseil général pour accueillir maximum trois personnes.

L’accueillant familial loge, nourrit et prend soin de ses pensionnaires tant au niveau physique que moral : soins non infirmiers, linge, ménage, courses, activités communes, rendu de services, etc.

Martine Bailly, d’Ounans, est accueillante familiale depuis 2002. A 48 ans, elle ne changerait de voie pour rien au monde. Elle accueille en permanence Henriette, une dame de 91 ans sujette aux AVC (Accidents vasculaires cérébraux), ainsi que trois adultes handicapés, qui viennent de façon ponctuelle.

Des fêtes de Noël à l’épluchage des patates

La fille d’Henriette a eu connaissance de ce mode d’hébergement par le biais de la presse locale il y a cinq ans. Aujourd’hui, elle est pleinement satisfaite : « L’accueil est très humain et maman se sent mieux que dans une maison de retraite. Martine a davantage de temps pour prendre soin d’elle. Ici, on respecte son rythme et en même temps, sa vie est rythmée par la vie de famille : le repas de midi, les activités, etc. »

C’est après avoir travaillé durant 18 ans dans des maisons de retraite du Jura et du Doubs que Martine Bailly a sauté le pas pour devenir accueillante familiale. « Nous voulions faire une pension de famille avec mon mari, mais ce n’était pas possible. Un peu déçus, nous nous sommes rabattus sur l’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). et nous avons finalement trouvé de quoi nous réjouir ! » Toute la famille y trouve en effet son compte et c’est naturellement que les “pensionnaires” s’intègrent à la vie et aux activités familiales : de l’épluchage de patates, à la construction d’un puzzle jusqu’à l’anniversaire du petit dernier…

Le salaire est d’environ 1000 € brut par personne, plus une indemnité d’entretien et une rémunération pour mise à disposition d’une chambre (au moins 9 m² par personne).

L’enrichissement est mutuel : les adultes handicapés voit Henriette comme leur mamie, Martine et son mari sortent grandis du bonheur qu’ils apportent à leurs hôtes. Bien sûr, partir en vacances n’est pas simple… Mais la qualité de vie au quotidien et la richesse des échanges sont bien là…

Un métier reconnu depuis juillet 1989

Le métier d’accueillants familiaux pour personnes âgées et handicapées est reconnu légalement depuis 1989, grâce à la loi 89-475 du Code de l’action sociale et des familles. Cette loi organise l’accueil, par des particuliers, à leur domicile, à titre habituel et onéreux, de personnes âgées ou d’adultes handicapés. Cependant, il reste des choses à accomplir, notamment : dans le cas de l’accueil familial social, les accueillants n’ont pas droit aux Assedic en cas de chômage.…

Une association pour se faire connaître

On connaît les familles d’accueil pour enfants en difficulté, mais bien moins les accueillants familiaux pour personnes âgées ou adultes handicapés. C’est pourtant une alternative à la maison de retraite qui pourrait satisfaire bon nombre de familles. C’est pourquoi, les accueillantes familiales ont décidé de créer une association, officialisée en préfecture le 3 mars dernier.

Famillaccœur a pour but de promouvoir l’accueil familial et de le faire connaître auprès de ceux qui seraient intéressés par le métier, mais surtout auprès des familles qui voudraient voir leurs proches vivre dans un environnement familial.

L’association est présidée par Martine Bailly d’Ounans, la trésorière est Annie Démoulin et la secrétaire, Marie-Noëlle Rémy, deux autres assistantes familiales du Jura. Sur les quarante professionnelles que compte le département, seules sept ont actuellement adhéré à l’association (10 euros de cotisation).

Mais l’association est encore toute jeune et vient d’élaborer une plaquette de communication que les membres vont distribuer partout où elles le peuvent. Si le premier objectif est de faire connaître le métier, les membres n’excluent pas, un peu plus tard, de développer des projets pour les personnes accueillies comme pour les accueillants : pique-nique, gym adaptée, etc.

Pour tous renseignements : contactez l’association Famillaccoeur (membre de Famidac)

  • Martine Bailly au 03 84 37 71 31,
  • Annie Démoulin au 03 84 43 53 17,
  • Marie-Noëlle Rémy au 03 84 44 23 53
  • Sur internet : http://famillaccoeur.wifeo.com


Personnes âgées cherchent familles d'accueil
La voix du jura N° 3577, 13 juin 2013 - Aline Vancompernolle

Personnes âgées cherchent familles d’accueil

Accueillant familial pour personnes âgées, un métier qui recrute

Le conseil général veut développer cette alternative aux maisons de retraite et aux foyers pour les personnes handicapées

L’une prend les assiettes, l’autre les couverts. À deux, elles dressent la table pour un déjeuner de sept personnes. La famille Crétin s’est bien agrandie depuis.trois ans, depuis qu’elle est devenue accueillant familial.

Le dévouement de Marie, 47 ans, auprès des personnes âgées est devenu son métier. Mais, pour le conseil général qui agrémente les familles du Jura, il y en a encore trop peu. Il tente donc d’en faire la promotion et de susciter des vocations.

Une routine

La famille a d’abord accueilli Jeanine, la voisine, dont Marie prenait déjà soin depuis 6 ans, puis, à sa mort, Henriette, 76 ans, et Marinette, 92 ans, sont venues combler le vide. Enfin, Cécile, 72 ans, il y aura un mois vendredi. Pour elle, il sera d’ailleurs temps, après la période d’essai, de signer le contrat définitif. Une alternative à la maison de retraire à laquelle Cécile est bjen contente d’avoir échappé. Sa petite-fille avait raison, elle ne pouvait définitivement plus rester chez elle.

« Elle oubliait de prendre ses cachets, retournait chez le médecin pensant qu’il ne les lui avait pas donnés », explique Marie en regardant Cécile, un sourire attendri aux lèvres.

La nouvelle venue s’est vite adaptée au rythme de vie de la maison, réglée comme une horloge. Lever 8h, débarbouillage, petit-déjeuner tous ensemble, détente avant le déjeuner. Suit la sieste et les sorties, si possible.

« Avant, c’était plus simple de les emmener toutes les trois, maintenant, vu l’état de Marinette... », raconte Marie. Sa protégée est atteinte de la maladie d’Alzheimer. « Elle est arrivée sanglée pour ne pas s’enfuir, elle ne marchait plus. Au fur et à mesure, j’ai enlevé les sangles », reprend l’accueillante familiale. Depuis, Marirrette reste dans son fauteuil, souriante entre deux siestes.

Aucun regret

Henriette a un caractère bien trempé. Elle est vite devenue copine avant Cécile et les deux amies se retrouvent pour discuter sur les sièges du jardin. Marie a su, semble-t-il sans effort, les adapter à leur nouvelle vie et même supprimer les somnifères.

Les trois nouvelles "mamies" de la maison se sentent comme un poisson dans l’eau dans cette grande maison de Chaussenans. Même si le cap n’a pas été facile à franchir, Marie ne regrette rien. Elle avait quitté son emploi dans l’import-export, un boulot d’homme très actif, au moment où sa voisine a emménagé chez elle, après un accident. Malheureusement, l’âge de la vieille dame l’a rattrapé avant que Marie n’ait fini les travaux d’aménagement de sa salle de bain.

Qu’à cela ne tienne, |a mère de famille avait trouvé sa nouvelle vocation. « Le premier hiver, j’ai eu peur de tout ce temps que j’allais passer chez moi mais je suis très casanière de toute manière. » Et puis, elle s’est offert une semaine de vacances. Alors sa fille, aide-soignante qui lui a déjà prodigué de précieux conseils, est venue prendre soin de ses protégées et son mari est également resté avec ses deux fils de 14 et 17 ans. Tout s’est bien passé.

Aux familles qui souhaiteraient se lancer dans l’aventure, Marie donne ces conseils : « II faut aimer les gens, si on aime les gens, ils vous en rendent autant mais il faut être disponible jour et nuit et aimer rester chez soi. Je l’ai fait avec le cœur, pas pour l’argent mais si j’arrête mon travail c’est normal d’être payée. En contrepartie je reçois beaucoup : la sagesse. Elles m’apaisent. On se sent plus-grande. »

Les démarches, les chiffres

(...) Le conseil général a agréé 43 familles ; 64 personnes sont accueillies, dont 22 personnes âgées et 42 personnes handicapées. Mais le Haut Jura, par rapport à Dole, a un cruel déficit d’accueillants familiaux.

Contact au conseil général : 03.84.87.40.19