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2014 : Comme une seconde maison chez l’accueillant familial

Auteur : Claire Neilz , www.lanouvellerepublique.fr/Loir-et-Cher/Actualite/Economie-social/n/Contenus/Articles/2014/07/25/Comme-une-seconde-maison-chez-l-accueillant-familial-1995566, 25 juillet 2014

A Talcy (Loir-et-Cher), Nicoleta et Philippe accueillent chez eux des personnes âgées ou en situation de handicap. Une alternative proposée avant une entrée en institution.

Depuis deux mois et demi, Jacky, à presque 80 ans, vit chez Nicoleta et Philippe à Talcy, où il peut profiter du jardin. - (Photos NR, Jérôme Dutac)

Au milieu du potager, Jacky, ancien agriculteur, est un homme heureux. A presque 80 ans, il a posé ses valises depuis deux mois et demi, à Talcy, chez Nicoleta et Philippe Dubuc (adhérents de Famidac). Veuf depuis 2002, Jacky a toujours vécu à Dhuizon, jusqu’au jour où ses enfants ont pris la décision qu’il ne pouvait plus rester seul chez lui. Ils ont opté pour l’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). au lieu de le placer en institution.

Même si quitter sa maison ne se fait jamais de gaieté de cœur, le retraité, touché par la maladie d’Alzheimer, vit aujourd’hui à son rythme, stimulé et accompagné par le couple. Ce qui n’empêche pas ses proches de venir le chercher pour passer une journée en famille.

Agréés tous les deux par le conseil général de Loir-et-Cher, Nicoleta et Philippe entament leur quatrième année d’accueillants familiaux accueillant familial
accueillants familiaux
Agréés pour prendre en charge à leur domicile des personnes âgées ou handicapées adultes n’appartenant pas à leur propre famille, les accueillants familiaux proposent une alternative aux placements en établissements spécialisés.
. « Nous avions envie de vivre en famille et en même temps de rendre service aux autres », expliquent-ils. Assistante sociale de formation et travaillant au conseil général de Loiret, Nicoleta suivait, dans le cadre de ses fonctions, des familles d’accueil.

Pour mener à bien ce projet, elle a demandé une disponibilité de la fonction publique pour dix ans. Quant à lui, il a laissé son métier de menuisier de côté pour une reconversion professionnelle dans le social. Le couple a suivi une formation initiale, a appris les gestes de premiers secours et, chaque année, il est invité à prolonger ses connaissances sur d’autres thèmes. « Avec les gens que nous accueillons, nous travaillons l’autonomie, en ne faisant pas à leur place mais avec eux. Dès que nous pouvons, nous sortons nous balader. C’est bon pour le moral de changer d’air. Forcément, on s’attache à eux, mais sans pour autant se substituer à leur famille. »

" Des valeurs d’ouverture et de tolérance "

Cette transition entre le domicile et l’institution permet également d’offrir un moment de répit aux proches. Nicoleta et Philippe peuvent héberger chez eux jusqu’à trois personnes en même temps. « Nous avons fait le choix de recevoir, temporairement ou de façon définitive, des personnes valides ou semi-valides. Quand l’état de dépendance devient trop important, on rompt alors le contrat. »

Ils ont agrandi leur maison en aménageant une chambre pour chaque pensionnaire et une salle de bains adaptée à la mobilité réduite. Le coût de séjour s’élève autour de 1.900 € par mois tout compris pour la personne accueillie, qui peut prétendre à différentes aides. « Après avoir enlevé nos charges, il nous reste l’équivalent d’un SMIC », souligne le couple.

Leur travail leur prend beaucoup de temps. Ils font en sorte de se garder des moments avec leurs filles de 9 et 7 ans : « Le matin, on prend notre petit déjeuner tous les quatre et nous servons nos pensionnaires dans leur chambre. Avec cette expérience, nous voulons transmettre à nos enfants des valeurs d’ouverture et de tolérance. »

Nicoleta en est persuadée : accueillant familial est un métier d’avenir.

pratique

Comment devenir accueillant familial ?

> L’accueil familial consiste pour un particulier à accueillir à son domicile, moyennant rémunération, une à trois personnes n’ayant pas de liens familiaux avec lui : soit des personnes âgées, soit des personnes en situation de handicap. En Loir-et-Cher, on dénombre 61 accueillants familiaux agréés.

> Pour devenir accueillant familial, écrivez au président du conseil général de Loir-et-Cher une lettre de motivation. Vous recevrez alors un dossier de demande d’agrément à remplir. Le retour du dossier complet permettra l’étude de votre demande d’agrément. Des entretiens et des visites à domicile seront programmés.

> Voici les garanties requises pour obtenir l’agrément : garantir la protection de la santé, de la sécurité et du bien-être des personnes accueillies ; assurer la continuité de l’accueil ; mettre à disposition une chambre d’au moins 9 m² pour une personne seule et de 16 m² pour un couple ; accepter un suivi médico-social de la personne accueillie et un contrôle des conditions d’accueil ; participer aux formations mises en place par le conseil général ; désigner une personne relais si vous êtes indisponible (par exemple en cas de maladie). Une fois obtenu, l’agrément a une validité de cinq ans renouvelable.

Claire Neilz