Famidac.fr

Famidac, l'association des accueillants familiaux
et de leurs partenaires

Version imprimable de cet article Version imprimable

2009 : L’accueil familial pour les personnes âgées cherche à se développer.

Auteur : Michel WAINTROP, "La Croix", 5 février 2009.

Cette solution d’hébergement chez des particuliers peut être une des réponses au vieillissement de la population française.

Lorsque Marie-France Joseph
 [1]
évoque ses trois pensionnaires, le ton n’est pas loin de celui d’une « mère poule »... même si ses protégées ne sont plus des enfants depuis bien longtemps.

Voici d’abord Jeanne, 98 ans, qui est arrivée dans cette maison de Prades-le-Lez (Hérault) voici une dizaine d’années. Et puis Marie, 90 ans, qui a rejoint le village il y a trois ans. La dernière venue se nomme Manou, 88 ans, elle n’est ici que depuis sept mois.

Ces trois vieilles dames ne pouvaient plus rester seules à domicile, mais, pour les deux premières, elles n’ont pas pu supporter leur séjour dans une maison de retraite. Leur famille a choisi une solution intermédiaire : l’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). . Une formule que les pouvoirs publics voudraient voir se généraliser.

En novembre dernier, la députée UMP de Meurthe-et-Moselle Valérie Rosso-Debord a rendu un rapport sur la question à Valérie Létard, secrétaire d’État chargée de la solidarité. « Cet hébergement, réservé aux adultes handicapés adultes handicapés Pour avoir la qualité de personne handicapée au sens de la loi, celle-ci doit avoir soit un taux d’Incapacité permanente partielle (I.P.P.) égal ou supérieur à 80%, soit un taux d’I.P.P. compris entre 50 et 80 % ET une reconnaissance d’inaptitude au travail. ou aux personnes âgées, existe depuis l’entre-deux-guerres, explique-t-elle. Mais le dispositif ne s’est pas assez développé, alors qu’il peut répondre à une demande de plus en plus importante, spécialement dans les zones rurales ou périurbaines. Pour des raisons de coût, on ne pourra pas construire des hébergements médicalisés partout. »

En la matière, la France a pris du retard, alors que les signaux sont au rouge. Si, aujourd’hui, 1,2 million de personnes sont âgées de plus de 85 ans, elles seront deux millions à l’horizon 2020...

Par sa souplesse et sa dimension humaine, l’accueil familial semble être une des pistes pour pallier les manques.

« L’accueillant familial accueillant familial
accueillants familiaux
Agréés pour prendre en charge à leur domicile des personnes âgées ou handicapées adultes n’appartenant pas à leur propre famille, les accueillants familiaux proposent une alternative aux placements en établissements spécialisés.
peut héberger à titre onéreux, à son domicile, entre une et trois personnes, indique Étienne Frommelt, président de Famidac, l’une des principales associations du secteur
 [2]
. Il reçoit de ces hôtes un loyer et le remboursement des frais d’entretien et de nourriture, ainsi qu’un salaire qui ne peut pas être inférieur à 2,5 fois le taux du smic horaire, soit un peu moins de 20 € par jour et par personne. »

L’accueillant familial doit aussi être agréé par le conseil général. Cela exige des conditions d’hébergement (chambre particulière pour les accueillis avec une superficie de 9 m² minimum), une enquête sociale ou encore une formation qui varie d’un département à l’autre... « Aujourd’hui, la France compte environ 9 000 accueillants familiaux qui hébergent 14.000 personnes, dont une petite moitié ont plus de 60 ans, explique Étienne Frommelt. Nous pourrions très vite être 50.000, à condition d’améliorer notre statut. »

Ces professionnels n’ont, en effet, pas de statut salarié et ne cotisent pas à l’assurance-chômage. « Lorsqu’un accueilli part, poursuit le président de Famidac, c’est une perte de revenus. Nous n’avons pas non plus droit à la formation professionnelle ni à la médecine du travail. Il suffirait pourtant que nous puissions être rémunérés par le "chèque emploi service universel" (Cesu)... »

Valérie Rosso-Debord précise qu’elle proposera un statut salarial pour les accueillants dans le cadre du projet de loi sur la prévention du cinquième risque avant l’été prochain. « Mais ce n’est pas le seul frein, assure la députée. Il faut notamment améliorer l’image de cette formule d’hébergement auprès des familles qui en ont encore trop souvent une vision négative... » Des clichés dus à des abus d’un autre âge, selon Étienne Frommelt, qui rappelle que les accueillants familiaux sont très encadrés : « Nous n’avons ainsi pas le droit d’accepter des dons ou des héritages... »

Le projet de loi est d’autant plus attendu que l’âge moyen des accueillants est de plus de 50 ans et que leur renouvellement est menacé.

WAINTROP Michel