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36 - Indre : Famille d’accueil : plus qu’un travail, un mode de vie

Source : www.lanouvellerepublique.fr/Indre/Actualite/Economie-social/n/Contenus/Articles/2014/12/27/Famille-d-accueil-plus-qu-un-travail-un-mode-de-vie-2166971, 27 décembre 2014

Le secteur d’Issoudun manque de familles d’accueil pour adultes handicapés adultes handicapés Pour avoir la qualité de personne handicapée au sens de la loi, celle-ci doit avoir soit un taux d’Incapacité permanente partielle (I.P.P.) égal ou supérieur à 80%, soit un taux d’I.P.P. compris entre 50 et 80 % ET une reconnaissance d’inaptitude au travail. et personnes âgées. Rencontre avec deux familles qui ont fait ce choix courageux.

En cet après-midi pluvieux de décembre, Michèle, Béatrice et Maurice passent le temps dans leur salle de télévision. Ils papotent. La météo ne les incite guère à bouger. « De toute façon, ils n’aiment pas sortir seuls dans la rue. Ils ont peur de se perdre », confie Claudine Houry. Avec son mari, cette ancienne ouvrière en confection de Reuilly a fait le choix de devenir famille d’accueil famille d'accueil Terme désuet et imprécis remplacé, depuis 2002, pour l’accueil d’adultes âgés ou handicapés, par l’appellation accueillant familial. Saisir "famille d’accueil" sur un moteur de recherche conduit à des sites traitant de placements d’enfants et/ou d’animaux maltraités : cherchez plutôt "accueil familial" ou "accueillants familiaux" ! , il y a vingt-cinq ans.

Béatrice a été la première accueillie. Elle avait alors à peine 30 ans. « Des voisins faisaient la même chose. J’ai eu envie d’essayer. Et je ne le regrette pas », confie la sexagénaire, qui ne reviendrait en arrière pour rien au monde. Si, sur le papier, elle est bien la salariée de ses trois résidants, les relations dépassent largement le simple cadre employeur-employé.

« C’est agréable d’avoir du monde à la maison. Forcément, les liens se sont tissés entre nous, avec le temps. Même si ce n’est pas toujours facile. Ils ont leur caractère. »

" Il faut de la patience "

Sa belle-fille, Élisabeth, acquiesce. Elle aussi a fait le même choix, il y a cinq ans. La jeune femme et son mari partagent désormais le quotidien de deux adultes handicapés : Grégory (23 ans) et Christelle (34 ans).

« Il faut beaucoup de patience. Une consigne que vous donnez un jour, il faudra forcément la répéter le lendemain. L’autre difficulté est aussi de trouver un équilibre dans la relation, entre l’affection qui grandit et la distance qu’il faut malgré tout garder. On ne doit jamais perdre de vue que, demain, ils peuvent partir », résume Élisabeth, dont la vocation ne doit rien au hasard. « Ma sœur était handicapée. Je m’en suis toujours beaucoup occupé. Ce monde m’est familier. Être famille d’accueil n’est pas un travail. Pour moi, c’est une façon d’apporter aide et affection à des gens qui en ont besoin. »

Comme Claudine, Élisabeth est la seule référente des adultes handicapés. Mais, au quotidien, leurs familles sont naturellement impliquées dans la relation avec les accueillis. « On prend tous nos repas ensemble. Grégory et Christelle mettent la table et débarrassent leur assiette. Les choses se font naturellement. Il y a des moments heureux, d’autres moins faciles. Comme dans toute famille », raconte Élisabeth.

Toute ce petit monde va se retrouver à la même table pour les fêtes de fin d’année. Grégory ira passer le Nouvel An chez son ancienne famille d’accueil. Mais, pour la première fois, il a fêté Noël « à la maison », avec Élisabeth et son mari. Le matin du 25, il y avait d’ailleurs un petit cadeau, pour lui, au pied du sapin.

Claudine et Élisabeth entourent une partie des adultes handicapés qui partagent leur quotidien.

repères

> Appel aux volontaires. La Direction de la prévention et du développement social (DPDS) lance un appel. Le territoire d’Issoudun manque de places d’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). pour des handicapés ou personnes âgées qui ont fait le choix de ne pas vivre en foyer. Cette formule, méconnue, est un mode d’accueil intermédiaire entre le maintien à domicile et le placement en établissement. Elle consiste, pour des particuliers, à prendre en charge chez eux, à titre onéreux, des adultes handicapés ou des personnes âgées. L’Indre compte 71 accueillants familiaux accueillant familial
accueillants familiaux
Agréés pour prendre en charge à leur domicile des personnes âgées ou handicapées adultes n’appartenant pas à leur propre famille, les accueillants familiaux proposent une alternative aux placements en établissements spécialisés.
agréés et 135 places d’accueil. 97 personnes, majoritairement en situation de handicap, vivent ainsi en familles d’accueil, dont une vingtaine sur Issoudun et son secteur.

> Modalités. L’accueillant familial doit recevoir un agrément du conseil général. Il peut accueillir de une à trois personnes. Il s’engage à mettre à leur disposition une chambre individuelle, d’au moins 9 m2, proche des sanitaires. L’accueil est permanent et peut comprendre une aide aux actes de la vie quotidienne, si la personne est en situation de dépendance. Aucun diplôme n’est exigé, mais certaines qualités sont requises : « Être accueillant requiert patience, écoute, tolérance et capacité au dialogue. Toute la famille étant impliquée, un tel projet demande l’assentiment de tout le monde », résume Evelyne Trochon, coordinatrice du dispositif à la DPDS.

> Rémunération. L’accueillant est l’employé de l’accueilli. Les deux parties signent donc un contrat. La rémunération comprend plusieurs éléments : rémunération journalière à laquelle s’ajoutent les congés payés congés payés Les accueillants familiaux "de gré à gré" sont employés par des particuliers (les personnes accueillies). Pendant leurs congés, ils n’ont donc pas droit au maintien de leur salaire. En compensation, toute heure travaillée (y compris les heures de sujétions particulières) doit être majorée d’une prime pour congé payé de 10%. , l’indemnité de mise à disposition du logement, les frais d’entretien, l’indemnité pour sujétions particulières sujétions particulières L’indemnité en cas de sujétions particulières est, le cas échéant, justifiée par la disponibilité supplémentaire de l’accueillant liée à l’état de santé de la personne accueillie. (fonction du degré d’autonomie de la personne). Soit autour de 1.500 € pour un accueil à temps complet d’une personne non dépendante.