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41 - Loir et Cher : Olivia, Mickaël, accueillants familiaux

Articles extraits de Loir-et-Cher info n° 75, 25 mars 2013

Loir-et-Cher info n° 75, page 11 :

L’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). cherche candidats

Loir-et-Cher info
n° 75, page 11

Héberger chez soi une à trois personnes âgées ou handicapées, c’est un métier. Son nom : accueillant familial accueillant familial
accueillants familiaux
Agréés pour prendre en charge à leur domicile des personnes âgées ou handicapées adultes n’appartenant pas à leur propre famille, les accueillants familiaux proposent une alternative aux placements en établissements spécialisés.
. Pour l’exercer, il suffit d’obtenir un agrément délivré par le Conseil général.

Les conditions ? Avant tout, être motivé et disponible. L’accueillant familial doit veiller à la santé et au bien-être de la personne qui vit à son domicile. Côté matériel, celle-ci doit disposer d’une chambre d’au moins 9 m². Un contrat précise les conditions de l’accueil et le montant du salaire à la charge du locataire.

Vivre dans une famille séduit ceux qui ne peuvent pas – ou plus – rester à domicile. Ce mode d’hébergement leur apporte un cadre de vie sécurisant et donne un métier à ceux qu’une carrière dans le social attire.

Monique Buron

Olivia, 31 ans, Dhuizon [1]

À l’heure de la sieste, Maurice, 90 ans, se repose dans sa chambre. Il vit chez Olivia depuis deux ans. « Je travaillais dans les services à la personne, je m’occupais de Maurice chez lui. Quand il n’a plus pu rester seul, il m’a demandé de le prendre à la maison », explique Olivia. À cette époque, elle jongle avec les horaires : « Je travaillais le week-end, le soir… Avec mes deux enfants, ce n’était pas facile. Le métier d’accueillant familial me permettait de faire la même chose, mais chez moi. »

Olivia aime le contact avec les personnes âgées : « Je me sens proche d’elles. » Les contraintes ? « On ne peut pas sortir à l’improviste, par exemple. Mais ce travail me plaît. » La preuve : dans la maison, des travaux d’agrandissement ont démarré pour accueillir deux nouveaux locataires.

Olivia, accueillante familiale

Maurice, 90 ans, vit dans la maison d’Olivia, 31 ans, accueillate familiale

Depuis deux ans, Maurice, 90 ans, vit dans la maison d’Olivia, 31 ans, qui exerce le métier d’accueillant familial. Le principe de cette profession ? Héberger chez soi, une, deux ou trois personnes âgées ou handicapées.

Je me sens proche des personnes âgées

Dès l’âge de 17 ans, je me suis occupée d’une mamie. Ça m’a plu. J’ai ensuite travaillé, comme aide à domicile, chez sept personnes âgées, dont Maurice. Il y a quelque chose qui m’attire chez elles. On discute, elles me racontent des tas de choses… On apprend beaucoup à leur contact.

Devenir accueillant familial

Maurice vivait chez lui sans confort, pas d’eau chaude, les toilettes au fond du jardin… Un jour, il m’a demandé de le prendre chez moi. Ça m’a donné l’idée de travailler à domicile. Pour des raisons d’organisation familiale, avec mes deux enfants de 7 et 10 ans, c’était la solution idéale. J’ai découvert le métier d’accueillant familial sur Internet. Je me suis lancée, en accord avec mon mari, et je ne le regrette pas !

L’arrivée de Maurice

On a fait des travaux pour transformer notre garage en une chambre de 14 m2, confortable, avec une grande baie vitrée qui donne sur la terrasse et une salle de bains attenante. C’est son domaine. À son arrivée, je lui ai appris à mieux prendre soin de lui, l’hygiène, les vêtements, l’alimentation… En deux ans, il a pris 11 kg ! Il n’est pas autonome pour certains gestes du quotidien. Je lui fais la toilette, je le rase… Je m’occupe de son linge et de son ménage.

Une journée ordinaire

Maurice se couche très tôt. Il préfère dîner seul, avant nous, et à 20 h, il est au lit. Il se lève aussi très tôt ! À 6 h 30, sa toilette est terminée et il prend son petit déjeuner. Dans la journée, il va faire son petit tour dans le village, lit le journal, regarde la télévision, va rendre visite aux voisins (qui ont tous plus de 80 ans)… Il est libre d’aller et venir à sa guise, mais j’aime bien savoir où il est, par sécurité.

Les limites

Dans notre métier, il faut faire attention à ne pas mélanger l’affectif et le professionnel. Il faut définir des limites et s’y tenir. Par exemple, la personne accueillie ne doit pas se mêler de la façon dont on éduque nos enfants. Si ça se produit, il faut tout de suite mettre le holà. De même, une partie de la maison reste notre espace privé, Maurice n’y a pas accès.

Le mot clé : anticiper

Côté organisation, le plus important est de penser à anticiper. Pour les fêtes de fin d’année, nous avons été invités par des amis la veille du Nouvel An. Trop tard, pour organiser un accueil relais. Si on sort sans Maurice, il faut rentrer à l’heure prévue. Mais, la plupart du temps, il vient avec nous. Il fait partie de la famille maintenant !


Propos recueillis par Monique Buron - Consultez la version originale de cet article sur http://loiretcher-lemag.fr/loir-et-cher-info/olivia-accueillante-familiale/


Mickaël, 32 ans, Couture-sur-Loir

Autour de la table, Mickaël, Alain et Thierry boivent leur café. Alain, la cinquantaine, habite ici depuis quatre ans. Thierry, même tranche d’âge, est arrivé il y a quelques mois. « Je travaillais en établissement pour personnes handicapées psychiques, raconte Mickaël. Je
voulais leur proposer un projet de vie sur mesure, alors je me suis dit que j’allais le faire chez moi. »

Première étape : en discuter avec sa compagne : « Il faut que le couple soit d’accord, c’est essentiel. »
Alain et Thierry sont autonomes pour les gestes du quotidien. Chaque samedi, avec Mickaël, ils établissent leur programme de la semaine : piscine, médiathèque, bricolage… « J’ai envie qu’ils soient heureux chez nous », conclut l’accueillant familial.

Mickaël, accueillant familial

Mickaël, 32 ans, accueillant familial

Dans sa grande ferme à Couture-sur-Loir, Mickaël, 32 ans, exerce le métier d’accueillant familial. Il accueille à son domicile deux personnes handicapées psychiques, Alain et Thierry, tous deux âgés d’un peu plus de 50 ans.

Pourquoi ce métier ?

Je travaillais en établissement et je voulais proposer un autre projet de vie, des activités différentes… J’ai eu envie de le faire chez moi. J’aime le contact et j’apprécie de travailler à mon domicile. J’aménage mon emploi du temps comme je veux et cela permet de rester disponible pour faire beaucoup de choses. Je bricole, j’ai plein de projets pour la restauration des bâtiments de la ferme.

L’implication de la famille

Avec ma compagne, Christelle, nous en avons beaucoup discuté. L’agrément est donné à une personne, mais toute la famille est impliquée. Elle m’a suivi car elle savait où je voulais aller, c’était très clair dans ma tête. Nous n’avions pas encore d’enfant quand on a commencé. Hugo, notre fils de 5 ans, a toujours vécu ainsi. Ça ne lui pose aucun problème.

Le quotidien

Alain et Thierry sont autonomes. C’était notre souhait. Ils ont chacun leur chambre et partagent une salle de bains et les toilettes. Tous les repas sont pris en commun. Chaque samedi, nous établissons ensemble le planning d’activités pour la semaine, en fonction de leurs goûts. Nous avons un cheval à la ferme. Alain aime beaucoup le soigner. Thierry préfère les travaux du bâtiment. Il bricole avec moi. Il lit beaucoup et fréquente la médiathèque de Montoire. Nous allons aussi à la piscine ou faire du vélo.

Offrir un projet de vie

L’accueil familial propose une alternative à l’établissement. Les structures pour personnes handicapées « vieillissantes » sont rares. Nous voulons donner à Alain et Thierry une vie heureuse, qu’ils s’épanouissent et fassent des progrès quand c’est possible. C’est gratifiant de voir une évolution positive.

Les doutes

Il faut se remettre sans cesse en question, se demander si on fait bien les choses. Quand on doute sur une façon de faire, de réagir, on peut se tourner vers notre référent au Conseil général, c’est rassurant.

Conseils à ceux qui sont tentés par ce métier

La priorité, c’est que la famille soit bien d’accord. C’est essentiel. Ensuite, je dirais qu’il faut être patient, savoir s’adapter et préserver sa vie privée. Dès le début, il faut fixer des règles de vie dans un respect mutuel. Avec tout ça, je leur conseillerais de se lancer, c’est un très beau métier.


Propos recueillis par Monique Buron - Consultez la version originale de cet article sur http://loiretcher-lemag.fr/loir-et-cher-info/mickael-accueillant-familial/


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