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Une société pour tous les âges

Michel THIERRY, Jean-Marie PALACH - Ministère de l’emploi et de la solidarité, 1999

Rapport du comité de pilotage de l’année internationale des personnes âgées

Après avoir rappelé l’amélioration récente des conditions de vie des personnes âgées, le rapport souligne cependant des insuffisances concrètes dans plusieurs domaines précis (santé, dépendance, habitat, soutien à domicile...), ces insuffisances étant confortées par l’absence d’une réflexion collective sur les conséquences du vieillissement. Dans un second temps, présentation de huit séries de propositions : favoriser l’expression collective des personnes âgées et leur participation individuelle, garantir le respect de la dignité, capitaliser l’information collective sur le vieillissement, modifier l’approche de la santé et abolir les assimilations âge-dépendance, adapter l’habitat, intensifier le dispositif de soutien à domicile, favoriser les relations familiales, encourager la coordination entre les institutions et les intervenants.

Extraits :

(...) dans nombre d’établissements, les personnes âgées n’ont pas encore d’autre alternative que de rester dans leur chambre en attendant les repas qui ponctuent une journée trop longue.

(...) la personne âgée n’est pas toujours considérée totalement comme un individu à part entière, capable de faire des choix et d’exprimer des désirs. Elle est parfois assimilée à un malade ou à un incapable majeur.

Les prises en charge hyper-médicalisées des résidants et les attitudes infantilisantes précipitent la perte d’autonomie, que l’entrée en institution déclenche fréquemment, surtout lorsqu’elle survient dans l’urgence. Les repas servis en décalage du rythme de vie habituel, pour des raisons d’organisation interne, accentuent le phénomène de mise à l’écart des personnes et, à un degré moindre, les attitudes trop directives produisent des effets de repliement préjudiciables.

Il ne s’agit pas en affirmant cela de nier le travail considérable et très délicat qu’assurent les personnels des établissements, souvent avec beaucoup de chaleur et de compétence. Il est vrai que fréquemment les problèmes financiers sont une entrave à un accompagnement harmonieux des résidents, mais il convient de réaffirmer que les besoins des personnes âgées sont essentiellement des besoins sociaux, qu’elles doivent pouvoir s’exprimer et être écoutées et que nul n’est en droit, nonobstant les contraintes de la vie collective, de faire les choix de vie à leur place. (...)

Promouvoir les modes d’accueil intermédiaires ou alternatifs

Trois modes d’accueil devraient être développés :

  • les petites structures, organisées sur le principe des domiciles collectifs, regroupant huit à dix personnes autour d’une maîtresse de maison et mutualisant les aides individuelles ;
  • les formules d’hébergement temporaire, destinées à aider les familles qui vivent avec leurs parents âgés et à soutenir les familles d’accueil professionnelles relevant de la loi du 10 juillet 1989. Le principe de l’hébergement temporaire n’est certes pas nouveau, mais il est trop souvent méconnu et plus encore utilisé uniquement ou majoritairement comme sas d’entrée en hébergement collectif permanent. Des informations sont sans doute nécessaires pour faire connaître ces formules qui peuvent et devraient plus souvent faire partie des prescriptions des plans d’aide arrêtés dans le cadre de la prestation spécifique dépendance ;
  • les accueils de jour, assez peu utilisés en France contrairement aux pays anglo-saxons. Ils constituent pourtant un moyen efficace de soutien du maintien à domicile, en permettant aux familles d’être libérées dans la journée.

Pour rattraper le retard qui continue de caractériser la France dans ce domaine, sur un sujet crucial pour l’épanouissement d’une “société pour tous les âges“ et le recul des limites du maintien au domicile, une impulsion forte est indispensable. (...)

La gamme des formules possibles va de l’aide initiale (aides à l’investissement, aides au démarrage des structures avec une participation au fonctionnement limitée dans le temps) à la mise en oeuvre d’une contribution pérenne au fonctionnement du type des prestations de service de la CNAF pour l’accueil de la petite enfance.

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