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Allemagne : l’hébergement accompagné

Auteur : Emmanuelle Chaudieu,
TSA (Travail Social Actualités), novembre 2009, page 22.

Outre-Rhin,

« l’hébergement accompagné en famille »

En Allemagne, le dispositif d’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). s’adresse à des personnes atteintes d’une maladie psychique chronique ou d’un handicap mental, s’approchant à ce titre de l’accueil familial thérapeutique AFT
Accueil Familial Thérapeutique
Des personnes souffrant de troubles mentaux peuvent être prises en charge au domicile de particuliers formés, agréés et employés par des établissements psychiatriques.
français.

À l’occasion des journées organisées par l’Institut de formation, de recherche et d’évaluation des pratiques médico-sociales (IFREP) sur l’accueil familial des adultes les 11 et 12 juin 2009 à Paris, Jo Becker, psychiatre exerçant à Wesel, a détaillé le fonctionnement de l’accueil familial dans son pays.

Là-bas, le dispositif est appelé « hébergement accompagné en famille » (Betreutes Wohnene in Familien). Il a remplacé en 2005 l’ancienne formulation de « soin familial » (Familienpflege).

Un suivi par des travailleurs sociaux

Les familles d’accueil et les personnes accueillies sont suivies par des équipes constituées de travailleurs sociaux et paramédicaux, principalement des aides soignants et des assistants de service social.

En moyenne, un professionnel accompagne six à dix personnes accueillies, sachant que le financement de l’accueil familial varie d’une région à l’autre. « Les familles d’accueil sont recrutées par petites annonces ou par bouche-à-oreille, explique J. Becker.

Après un entretien téléphonique, deux membres des équipes de suivi leur rendent visite à leur domicile pour étudier leurs conditions de vie, la configuration de leur logement, etc. Ensuite, les familles hôtes sont invitées dans l’équipe d’accueil familial pour parler de leur manière de vivre, de leurs attentes, et pour essayer de déterminer leurs forces et faiblesses apparentes pour l’accompagnement d’une personne malade. »

Des visites régulières

Les personnes accueillies sont orientées vers l’accueil familial soit par un hôpital psychiatrique, soit par leur tuteur, soit dans le cadre d’une démarche individuelle. Elles doivent également faire part de leur motivation pour rejoindre ce dispositif.

« Les objectifs principaux lors du placement d’un client (terme employé en Allemagne, ndlr) sont la qualité de vie et l’évolution de la rééducation, précise J. Becker.

Les premières semaines et les premiers mois de la vie en commun sont une phase intermédiaire, lors de laquelle l’équipe professionnelle a le plus de possibilités pour influencer la position du client dans la famille d’accueil famille d'accueil Terme désuet et imprécis remplacé, depuis 2002, pour l’accueil d’adultes âgés ou handicapés, par l’appellation accueillant familial. Saisir "famille d’accueil" sur un moteur de recherche conduit à des sites traitant de placements d’enfants et/ou d’animaux maltraités : cherchez plutôt "accueil familial" ou "accueillants familiaux" ! , son implication dans le déroulement des tâches et la philosophie familiale.

C’est pourquoi, au début, il y a au moins une visite par semaine, et, plus tard, quand il n’y a pas de problème, une par mois minimum. »

Un comité national

Dans les années 1980, ce sont principalement des personnes âgées, atteintes d’une maladie psychique et des personnes handicapées mentales qui étaient placées en famille d’accueil.

Depuis les années 1990, d’autres publics sont concernés pour des séjours temporaires : jeunes schizophrènes, personnes atteintes d’addiction, de troubles de la personnalité, etc.

La création en 1997 d’un Comité national de l’accueil familial a par ailleurs permis d’encourager et de soutenir le développement de l’accueil familial Outre-Rhin.