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Complexité de l’accueil : une pratique et une chance

Alain SOUCHAY, permanent du lieu d’accueil de Brox (Aveyron)

J’aborde la complexité de la fonction d’accueil à partir de notre travail en lieu d’accueil. Depuis quinze ans, nous accueillons des personnes mineures ou majeures, en grandes difficultés psychiques qui ne peuvent trouver de solutions institutionnelles classiques.

Les familles d’accueil et les lieux d’accueil ont en commun "l’accueil". Malgré des projets et des places sociales différents, nous avons une proximité qui n’est pas seulement due au vocabulaire, mais au fait que nous accueillons une personne dans sa globalité, et que nous travaillons avec des référents et un contrat. Mais, cette proximité va plus loin :

  • les institutions nous assimilent aux familles d’accueil sans bien percevoir les différences
  • les personnes accueillies, consciemment ou non, nous imaginent comme famille
  • nous-mêmes sommes parfois pris, entraînés, dans les histoires de familles.

Une part de la complexité de notre accueil tient à ces confusions de places. Je vais tenter d’analyser cette complexité, apparente on le verra, pour en donner la mesure et les perspectives.

1. Comment la complexité vient à l’accueil ?

Lors des séjours de prise de contact, l’accueil semble simple. D’une part, nous paraissons sûrs de nous, inconscients que nous sommes ! D’autre part, la personne accueillie se présente, soit comme "tranquille et sans problèmes", soit en conformité avec ce qu’on "pense d’elle dans les institutions". Enfin, la demande institutionnelle paraît claire.

C’est l’accueil naïf et inconscient qui évoque une simple panne de moteur ou une blessure qu’on aura vite fait de panser. C’est peut-être cette "inconscience" du départ qui nous permet de prendre tant de risques ensuite !

Puis, c’est la rencontre surprenante des réalités subjectives des accueillants et des accueillis : conduites incompréhensibles, agressivité, actes bizarres ou dangereux, paroles obscènes. Autant d’écarts de conduite, auxquels s’ajoute l’écart entre la demande institutionnelle et ce qui se passe réellement, qui vont parfois nous contraindre au "grand écart".

C’est le temps de la perplexité : ce que nous attendons est mis en échec mais l’accueil demeure supportable.

Après une période assez longue, la répétition des bizarreries et agressions nous met quelque peu à cran : sentiment de solitude dans le travail, de peur, voire d’angoisse ; nos colères et notre impuissance manifestent notre désarroi. Après la perplexité, apparaît la complexité.

L’accueil se complique et notre projet initial vole en éclats. Nous sommes en échec. L’étiquetage des personnes accueillies se révèle inopérant et le projet institutionnel est souvent remis en cause.

C’est souvent lors de ces crises que la perception de la complexité de l’accueil se fait jour. Si un travail ne se fait pas, l’accueilli et l’accueillant se rejettent mutuellement, ce qui conduit à l’exclusion réciproque et au sentiment d’échec définitif de part et d’autre, souvent en répétition d’autres échecs pour l’accueilli qui vient fermer des voies de guérison ou de soutien pour lui.

Il est donc important, pour la qualité même de notre travail et l’avenir des personnes accueillies, de comprendre où se situe la complexité de nos accueils et si possible la repérer avant ces crises. La perplexité est un signe avant-coureur. Ses interrogations sont des signes que du complexe se profile à l’horizon de notre accueil. Tout ce qui étonne peut déjà être parlé.

2. La complexité, c’est quoi ?

Accueillir, c’est recevoir une personne dans sa globalité. Certes un dossier, un entretien ont pu nous avertir d’enjeux difficiles, mais notre accueil consiste d’abord à accepter chez nous l’arrivée d’un "autre". C’est être hospitalier, mais se profile vite l’altérité ou hostilité possible !

La complexité s’annonce dès que l’accueilli manifeste des traits de caractère, de comportement qui le rendent singulier, non conforme, voire hostile. Nos références sont mises à mal. La rencontre surprenante avec une personne dans ses singularités vient toucher notre propre complexité, en creusant ce que nous sommes, comment nous sommes constitués, avec nos fragilités, nos manques, nos attentes.

La personne accueillie touche notre structure elle-même complexe, oserais-je dire complexée ! La question souvent se pose "qu’est-ce que je fais là, pourquoi accueillir des personnes en difficulté ?" La reconnaissance de la complexité d’une situation d’accueil passe donc aussi par la reconnaissance de notre propre structuration complexe.

Socialement parlant, nous voyons à quel point, selon l’angle de vue, la personne accueillie sera comprise, entendue par ses parents (et chacun d’entre eux), par son entourage, par les spécialistes ou divers intervenants. La complexité apparente d’une personne tient donc aussi à la multiplicité des rapports qui peuvent être entretenus avec elle.

Nous savons, par expérience, que la multiplicité des spécialistes et des intervenants sur une personne accueillie peut, au sens figuré, la démembrer, la mettre en morceaux. Chaque intervention a sans doute sa valeur propre dans une discipline précise et dans une optique particulière, mais elle peut rendre problématique une vision d’ensemble structurée et cohérente de cette personne, ce qui est précisément sa question première : "qui suis-je aux yeux des autres ?"

Être prise comme une personne entière et singulière est une demande de fond des accueillis. Elle est rarement entendue comme telle, ces personnes étant avant tout étiquetées comme si leurs symptômes psychiques, physiques ou sociaux les définissaient de façon dissociée, en insistant sur leurs difficultés, et où ne leur est jamais restitué qu’elles sont, par le fait même d’être là, encore debout.

Un des buts de l’accueil est donc de restaurer la personne dans son intégrité et d’accepter en même temps qu’elle donne une image multiple, voire paradoxale d’elle-même.

Nous comprenons alors que le mot "complexité" recouvre au moins trois aspects : la complexité structurelle de l’accueilli, compliquée par ses difficultés, celle de l’accueillant avec sa propre structure, et la complexité due à la multiplicité des intervenants (effet iatrogène).

De plus, avec le temps, et selon les rythmes de l’accueil, des allées et venues, de vacances ou d’arrêts, notre perception de cette complexité va varier. Sommes-nous donc devant l’impossibilité de comprendre la situation ou bien pouvons-nous trouver des voies de compréhension ?

3. Comprendre et utiliser la complexité

Une première voie de compréhension, c’est d’accepter que des points de vue différents se vivent au sujet d’une même personne accueillie. Ces différences ne sont pas vécues alors dans l’opposition (comme s’il n’y avait qu’un seul point de vue valide), mais avec la cohérence de partenaires qui se tolèrent.

Par exemple, au début de l’accueil d’un enfant psychotique, ma femme et moi cherchions un accord sur un fonctionnement commun. Or, ce que cet enfant psychotique peut adresser à ma femme comme femme ou mère, à moi-même comme homme ou père est de nature différente.

Il n’y a pas d’accord possible sur ce" sujet", la personne accueillie, sauf à accepter notre différence de point de vue.

Cela pose de redoutables questions dans notre pratique et dans la désignation des personnes accueillies dont l’étiquette dépend d’un spécialiste, d’un savoir pseudo - unificateur.

Or, notre expérience montre que, suivant les personnes qui l’accueilleront, les symptômes qui lui seront reconnus seront différents, voire contradictoires. Cela est un signe que l’accueilli n’est pas un objet mais un sujet, et que nous ne sommes pas "objectifs" vis à vis de lui.

C’est pourquoi nous refusons les bilans afin de découvrir la personne . Il n’est pas rare qu’elle inscrive chez nous des différences notables d’avec ses milieux d’origine ou de placement.

C’est pourquoi nous refusons la fausse évidence d’étiquetage systématique d’une personne et d’un accueil : en ce sens, nous nous opposons aux tentatives nosographiques qui visent à définir une personne par son symptôme, tout comme par son diplôme !

Une deuxième voie est d’accepter la surprise de la complexité comme une possibilité de changement pour tous : accueillant - accueilli - référent institutionnel. L’agressivité, par exemple, peut alors être ressentie comme demande et non comme refus, reproche. Peut-être faut-il penser l’accueil comme une scène de ménage, une scène pour faire le ménage.

L’accueil, à certains moments, apparaît alors comme une mise en scène de scénarios personnels ou familiaux qui demandent à être joués chez nous, accueillants, précisément parce que la personne accueillie devine, pressent, attend que nous jouions le scénario, que nous fassions la mise en scène, la théâtralisation de ces tensions non représentées jusqu’alors, inexplicables en apparence. Le complexe est d’abord inexplicable, la mise en scène est une explicitation.

Cette explicitation prend des formes inattendues, (un rire gras sur un jeu de mots, une vitre brisée sur une réflexion, une colère sur un refus...). Mais c’est précisément cela qui demande à être entendu, c’est-à-dire passer de l’implicite (du silence, de l’interdiction de parler) à l’explicite qui révèle souvent une problématique ancienne voire archaïque. Une bordée d’injures est devenue ainsi pour nous le témoignage du viol d’un jeune garçon (et à tout le moins le signe énoncé de scènes violentes), sous réserve que nous ne nous sentions pas directement atteints...

La mise en scène dans l’accueil est donc une chance et un moyen de dénouement. Encore faut-il accepter de jouer ce jeu à double ou triple sens.

De ce point de vue, les familles d’accueil sont souvent mal armées, non pas qu’elles n’en ont pas potentiellement les moyens, mais parce que ce type de jeu ne leur est pas permis, ou qu’elles ne se le permettent pas : l’image parentale à donner bon gré mal gré empêche souvent de passer à d’autres scènes et scénarios.

Une troisième voie consiste à reconnaître notre propre complexité, en acceptant de dévoiler nos pratiques et notre "art", de regarder la surprenante architecture de notre personnalité qui s’y révèle, nos perceptions propres, nos mémoires, nos contradictions. La complexité entrevue ou inspirée par les accueils nous contraint à sonder, examiner, clarifier la nôtre et à chercher ce qui fait écho en nous aux affects et comportements des personnes accueillies. Nous pouvons alors tenter de nous représenter ce qui veut faire écho de nous chez ces personnes.

C’est là l’enjeu des formations, des supervisions, des échanges extérieurs, indispensables pour nous comprendre et supporter les enjeux des accueils et pas seulement leur "charge" brute.

De ce point de vue, toutes les voies de compréhension peuvent avoir sens, pourvu qu’au final, elles permettent de répondre explicitement à la demande souvent secrète qui nous est manifestée dans cette complexité. L’écart constaté avec les demandes institutionnelles initiales n’est plus une tromperie sur "la marchandise" mais une vision contrastée de la personne concernée.

4. La complexité est une chance

Les surprises, la perplexité, l’impression de multiplicité des champs d’investigation nous empêchent souvent de voir la profonde réalité des sujets. Autant accueillis qu’accueillants, nous ne sommes pas aussi simples que nous l’avions imaginé. Non seulement à cause de l’architecture de notre personnalité, mais aussi par la duplicité, c’est-à-dire que ce que nous croyons vrai est souvent mensonger aussi. De plus, notre propre jeu peut devenir mensonger lorsque nous employons un mot pour un autre, quand nous interprétons un geste, une attitude.

Sortir de cette duplicité est souvent le premier pas à faire lorsqu’il s’agit d’une situation dite complexe. Cela n’est complexe que parce que le problème est posé comme tel.

Dès qu’une situation est mise en rapport avec l’histoire de chacun, la complexité apparente se résout souvent. Mais qui pense à relier l’histoire actuelle de l’accueilli avec son histoire archaïque ou la nôtre ? Par exemple, comment vivre la séduction d’une jeune fille à notre égard sans la rapporter aux scènes dont elle a été victime ou témoin, souvent très jeune ?

L’incompréhensible (le "complexe") devient alors une répétition (qui prend sens).

La complication apparente est une chance pour ceux qui la vivent, mais sous plusieurs conditions. Celles-ci permettent de ne pas être "fixé" dans le complexe et l’inextricable, mais de les traverser pour que surgisse une façon d’être plus élaborée. Ces conditions sont en fait celles du passage d’une "crise".

Voici les principales à mes yeux :

  • Ne pas "jouer" seul

C’est pour cela que les lieux d’accueil exigent un référent institutionnel pour laisser de la place à des tiers dans le rapport accueillant/accueilli : c’est mettre en place des "acteurs" ayant chacun un rôle. Nous parlons ici de dispositif, de protocole, voire de tactique ou d’architecture de l’accueil, en bref de cadre.

  • Accepter l’accrochage

C’est à dire ce que la complexité à laquelle nous sommes confrontés nous révèle. Accrochage en son double sens : d’une part faire un accroc, et d’autre part trouver une prise.

Cela me rappelle une scène avec un adolescent qui voulait partir en fugue en me disant "lâche moi", et auquel je répondais "non je ne te lâcherai pas", tout en l’accompagnant dans son départ...

C’est entendre aussi que l’agressivité qui monte dans l’accueil, ou des injures qui nous sont apparemment adressées, ont une place à trouver dans l’histoire de la personne accueillie, pour la remettre à sa place.

  • Accepter un changement de perspective

La rencontre d’une situation complexe oblige à voir autrement, faute de quoi l’accueilli autant que l’accueillant vont se crisper sur des positions "identitaires", c’est à dire simplistes, simplificatrices, en déniant les enjeux qui apparaissent.

Ce changement de perspective est lié à une interprétation des événements qui fasse sens. C’est à la fois une épreuve et un processus de maturation ; c’est une étape. Par exemple, pour un adolescent qui "met la pagaille" dans un lieu d’accueil, la complexité qui apparaît dans le jeu relationnel est le plus souvent une demande implicite d’être considéré autrement. C’est là un endroit sensible puisque nombre de familles d’accueil ne peuvent plus supporter les jeunes accueillis au moment de la puberté ou lors des premières rencontres avec l’autre sexe : la complexité rencontrée est là une difficulté à placer autant pour l’accueillant que pour l’accueilli.

Ce changement de perspective est un travail psychique d’intériorisation : il demande à la fois une distanciation et une explication ou explicitation (une "sortie du pli"). Sinon, si cette complexité demeure inexpliquée, elle s’incruste, persiste et devient une complicité pour ne pas changer. (En témoigne d’ailleurs l’attitude de "décideurs" lorsqu’il s’agit de "noyer le poisson", c’est à dire de gommer une difficulté ou de déclarer un situation "complexe").

  • Accepter les paradoxes

Laisser une ambivalence (un double sens), ou une ambiguïté un certain temps dans nos relations d’accueil, permet aux partenaires de l’accueil de creuser un sens à la difficulté rencontrée. Ce n’est pas du "laisser faire" au sens de baisser les bras, mais du "laisser venir" au sens d’un accouchement d’une nouvelle situation. Cela nécessite pour les accueillants d’être "intelligents", c’est à dire qu’ils aient l’intelligence des paradoxes, ou qu’une attitude paradoxale ne soit pas pour eux impossible à supporter.

Ce travail "mental" des accueillants est, à l’évidence, bien autre chose que de l’hébergement ou de l’hôtellerie. Il nécessite, sinon une formation, du moins un accompagnement dans ces moments de difficultés. C’est dire la nécessité pour eux de donner place à des supervisions et à des contrôles, et d’accepter de se faire accompagner.

5. Conclusion : la complexité comme enjeu d’une relance

Je souhaite terminer cet article par quelques considérations plus générales sur la complexité dans l’accueil.

  • Une première considération : autant le savoir, autant s’en avertir, l’accueil n’est pas simple, il ne l’a jamais été. S’il paraît simple, c’est que nous le simplifions, par exemple en étiquetant la personne accueillie (c’est un drogué, c’est un psychotique...) ou bien en se conformant à une mission précise à son égard (il n’y a qu’à...).

Prendre une personne dans sa globalité, comme l’exige l’accueil, donne l’apparence de la simplicité mais il s’agit d’une simplicité monolithique, comme si la personne considérée n’avait pas de contradictions internes, pas de facettes différenciées. C’est une illusion d’optique qui, d’ailleurs, nous atteint nous aussi. C’est surtout une illusion réductrice.

  • Une seconde considération tient à une position de fond qui touche à l’accueil au sens le plus radical, c’est-à-dire recevoir de l’autre en nous, en l’écoutant, en l’attendant, avec patience. Il s’agit de laisser venir en soi cette image colorée, bigarrée, contrastée, paradoxale, variée et changeante, qui fait que la personne accueillie dresse un tableau d’elle-même, en nous-mêmes. Alors, ce n’est plus un symptôme qui est accueilli.

Il s’agit d’abord de se laisser impressionner, au sens de l’accrochage que j’évoquais plus haut. C’est ensuite que nous pouvons révéler quelque peu ce que notre "objectif" a cru prendre.

Ce tableau de la personne accueillie n’est plus alors le "tableau clinique" de l’observateur objectivant, mais un tableau impressionniste, voire surréaliste ! C’est là l’ébauche d’une mise en scène, d’une "toile de fond" de l’accueil où la personne accueillie ne peut être "mise dans le décor", mais doit être posée en premier plan. Notre travail d’accueillant est peut-être alors de permettre à la personne accueillie de prendre une pose, et de prendre contenance.

  • Une troisième considération sur la complexité : celle d’une épreuve pour notre psychisme. Ce qui était apparemment simple (facile) devient complexe (obscur). Certes, cela est ainsi, mais ce n’est qu’un versant de la complexité, et souvent le seul retenu, comme par hasard, celui qui nous fait désespérer, qui nous tient en échec.

Or, c’est précisément cet échec à la compréhension, au sens, à l’acceptation de l’autre qui nous invite à un cheminement personnel. Je pense ici à la fécondité de la complexité : comme dans d’autres domaines, la complexité dans l’accueil permet le déploiement d’une plus grande richesse de comportements, et d’exercice de sa liberté personnelle devant les autres. Favoriser la complexité devient alors une expérience de maturation, elle peut accoucher d’un "autrement".

"Ne plus comprendre ce qui nous arrive !" C’est sur cette butée que peut advenir une autre manière d’être au monde, à la fois pour l’accueilli et l’accueillant. Mais de façon plus vaste, n’est-ce pas là l’enjeu de toute crise familiale ("les adolescents sont compliqués"), conjugale ("je n’arrive plus à la comprendre"), politique ("les crises sociales sont complexes"), internationale (la mondialisation !) ?

L’irruption de la complexité dans nos situations d’accueil, aussi bien qu’en général, est le signe d’un changement possible, de "l’arrivée d’un autrement dans nos vies". S’il est certes difficile à vivre dans un premier temps, lorsqu’il se révèle, ce moment de la complexité est pourtant chargé de sens et d’opportunités à découvrir.

N’est-il pas alors inévitable et souhaitable que nous rencontrions la complexité et la "crise" qui l’accompagne dans nos accueils ?