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44 - Loire Atlantique : Accueillant familial, un métier en équipe

Auteur : Nathalie BARIL, Ouest-France, 23 juin 2012.

À Lusanger, depuis 26 ans, Marie-Anne et Bernard Moreau accueillent chez eux des personnes âgées en situation de handicap. Un métier méconnu doublé d’une aventure humaine enrichissante.

Marie-Anne et Bernard (deuxièmes à partir de la gauche et de la droite) entourent leurs trois pensionnaires, Yves, Marie-Thérèse et Christiane.

C’est par une annonce dans le journal que Marie-Anne Moreau a su qu’une association nantaise recherchait des familles d’accueil. « C’était en 1986. Les perspectives d’emploi étaient minces. Sans formation, je cherchais du travail, raconte Marie-Anne. Mon mari, garagiste, était sur le point d’arrêter son affaire. Nous avons une grande maison, je me suis dit : pourquoi pas moi ? Mon dossier a été accepté et on m’a très vite confié quelqu’un. »

Après avoir été débuté avec des enfants, le couple a choisi d’accueillir exclusivement des personnes en situation de handicap. Mais la mission de Marie-Anne et Bernard est restée la même : « Offrir une vie normale, dans un cadre familial. »

Trois pensionnaires vivent actuellement chez Marie-Anne et Bernard : Marie-Thérèse, Christiane et Yves. La première, arrivée il y a dix ans, fait office de doyenne. Après le décès de son mari, « ma mémoire immédiate a commencé à me jouer des tours. Je ne pouvais plus vivre seule, j’étais perdue, raconte la coquette et malicieuse sexagénaire. Chaque matin, c’est moi qui me lève la première : je prends mon petit-déjeuner, je me maquille et quand je suis prête, j’attaque le ménage ! »

Un rituel respecté à la lettre. « Le linge, les poussières, la cuisine... C’est la chef dans la maison. Avec elle, on file doux ! », la taquine Christiane, sa partenaire de Scrabble.

Un métier 24 h/24 h et toute l’année

Comme dans toutes les familles d’accueil, les pensionnaires sont partie prenante des activités de la maison. Mais pas seulement. « Réunions de famille, chez les voisins, ou sorties entre amis... On est toujours tous les cinq, insiste Marie-Anne. Chaque année, nous partons plusieurs semaines en vacances. »

À peine rentrés d’un séjour dans le Midi, Christiane, Marie-Thérèse et Yves se réjouissent à l’idée de passer cinq semaines en mobil-home, au bord de la mer en Vendée. Le même camping depuis des années. « Les pensionnaires ont besoin de beaucoup de repères pour rythmer les journées », explique Bernard.

Parce qu’être famille d’accueil famille d'accueil Terme désuet et imprécis remplacé, depuis 2002, pour l’accueil d’adultes âgés ou handicapés, par l’appellation accueillant familial. Saisir "famille d’accueil" sur un moteur de recherche conduit à des sites traitant de placements d’enfants et/ou d’animaux maltraités : cherchez plutôt "accueil familial" ou "accueillants familiaux" ! , c’est être présent 24 heures sur 24, 365 jours par an, « plus qu’un métier, c’est une expérience humaine très riche. On nous dit, il ne faut pas vous attacher. Mais c’est parfois difficile... », concède Bernard, dont le regard se trouble.

« Cela implique aussi de savoir s’adapter aux caractères de chacun des pensionnaires, à leurs parcours de vie, tout en imposant nos règles, ajoute Marie-Anne. Mais je ne suis pas du genre à baisser les bras ! »

Disposant d’un agrément d’une durée de cinq ans renouvelable, elle est soutenue par le conseil général et bénéficie d’une demi-journée de formation par mois. Plusieurs fois par an, le couple retrouve d’autres familles d’accueils pour échanger et partager leurs expériences.

À 61 ans, Marie-Anne ne parle pas de prendre sa retraite. « Tant que je pourrai, je continuerai. » Bernard jette un oeil vers Marie-Thèrèse. La belle brunette papillonne et pousse volontiers la chansonnette : « Mais si tu fais une centenaire, on aura du mal à suivre ! »

Renseignements, auprès de l’Unité d’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). du conseil général au tél. 02 51 17 21 79.