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44 - Loire Atlantique : Faire parler son coeur

Auteur : Tifenn Lorcy, "L’éclaireur", 12 mars 2010

Famille d’accueil, une heureuse alternative

Famille d'accueil, une heureuse alternative

Retraite : Pension à la maison pour les personnes dépendantes

Famille d’accueil famille d'accueil Terme désuet et imprécis remplacé, depuis 2002, pour l’accueil d’adultes âgés ou handicapés, par l’appellation accueillant familial. Saisir "famille d’accueil" sur un moteur de recherche conduit à des sites traitant de placements d’enfants et/ou d’animaux maltraités : cherchez plutôt "accueil familial" ou "accueillants familiaux" ! , une heureuse alternative

Véritable alternative à la maison de retraite ou au centre spécialisé pour l’accueil des personnes handicapées, l’hébergement dans une famille est un concept encore peu connu. Thérèse Charvieux et Marie-Louise Breit, à Héric, hébergent des pensionnaires (adultes handicapés adultes handicapés Pour avoir la qualité de personne handicapée au sens de la loi, celle-ci doit avoir

et personnes âgées).

« C’est un métier en voie de développement, un métier d’avenir », lance Thérèse Charvieux d’entrée de jeu. Ancienne aide-soignante, elle a décidé d’accueillir à domicile une personne handicapée. Depuis cinq ans, elle préside l’association AFA 44 (Association d’accueillants familiaux accueillant familial
accueillants familiaux
Agréés pour prendre en charge à leur domicile des personnes âgées ou handicapées adultes n’appartenant pas à leur propre famille, les accueillants familiaux proposent une alternative aux placements en établissements spécialisés.
adultes handicapés et personnes âgées). Son but ? faire connaître l’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). , une alternative à la maison de retraite ou à l’hospitalisation de longue durée et défendre les droits des familles d’accueil, « elles sont encore peu connues et reconnues aujourd’hui ».

En Loire-Atlantique, on trouve environ 155 familles d’accueil, dont une partie en accueil thérapeutique. Ceux qui deviennent accueillants sont pour la plupart des aides soignantes, des infirmières ou encore des assistantes sociales, qui trouvent trop contraignant le fait de travailler en institution. Mais cette fonction est ouverte à tous les profils. Aimer le contact humain est sans nul doute la première des motivations.

« Le métier prend une autre dimension lorsqu’on accueille une personne dépendante chez soi », insiste Thérèse Charvieux. Un moyen de développer ses compétences dans les métiers du social, et de rester chez soi, concilier travail et vie personnelle.

« C’est une des meilleures alternatives à la maison de retraite ou à la maison spécialisée », précise la présidente. Par ailleurs, cela revient moins cher à l’État. Le prix d’accueil moyen par jour est de 45 euros en famille, alors qu’il est de 98 euros en maison de retraite.

Un agrément délivré par le département

Pour devenir accueillant, il est nécessaire d’obtenir un agrément délivré par le Conseil Général, pour une durée de cinq ans renouvelables, avec une formation continue, pour un accueil d’une à trois personnes. Un « diplôme » pour pouvoir accueillir des personnes chez soi, qui s’approche de celui d’assistante maternelle.

« L’accueil familial n’est pas encore au point. Pour l’heure, il y a une multitude de statuts différents. Nous voudrions pouvoir être employés par une association ou rester travailleur indépendant, mais dans ce cas, pouvoir cotiser à l’URSSAF et à l’assurance chômage », souligne la présidente. Le salaire net moyen d’un accueillant est de 928,36 € par mois (en 2007, sur tout le territoire. Les familles d’accueil sont suivies par le conseil général, qui vérifie au fil du temps la qualité de l’accueil.

Plus humain, plus souple

La pension à domicile, une solution d’avenir ? « Souvent les maisons de retraites sont éloignées des domiciles des personnes, or nos pensionnaires souhaitent rester au plus proche de leur famille. La famille d’accueil peut se trouver à proximité. L’accueil est plus humain, plus souple, mieux structuré. »

Et le coût est moins élevé pour le pensionnaire. Alors que l’accueil dans une maison de retraite coûte en moyenne 1.500 à 3.000 euros dans le Castelbriantais, le coût d’une pension en famille se situe entre 1.350 et 1.900 euros, la chaleur humaine en plus.

  • Tifenn Lorcy

Faire parler son coeur

Faire parler son coeur

A Heric, Marie-Louise Breit a fait ce choix. Elle héberge Jeanine depuis quatre ans. Une alternative à la maison de retraite pour cette personne âgée, une occupation intéressante pour Marie-Louise Breit
« C’est ma seconde famille ici ! s’enthousiasme Jearmine. Je suis ici depuis quatre ans. Quand mon mari est décédé, ma fille ne voulait pas que je reste seule, car je perdais la mémoire. C’est bien mieux qu’en maison de retraite. Marie-Louise m’emmène partout, et je suis contente aussi de voir ses petits-enfants. »

Chaque jour, Marie-Louise Breit fait partager son quotidien à Jeanine, et l’aide pour ses besoins. La journée type : lever le matin, puis petit-déjeuner « Elle fait sa toilette toute seule, je l’aide juste pour l’habillage. Ensuite nous allons chercher le pain ensemble dans le bourg. Nous déjeunons ensemble, avant qu’elle ne regarde son feuilleton préféré à la télévision », sourit Marie-Louise Breit.

L’après-midi est consacré à la promenade, aux courses... « Elle regarde aussi beaucoup ses photos dans son armoire, elle aime bien les trier ! » Et avec son mari, elle l’emmène en vacances également. En caravane dans le Golfe du Morbihan, chez des amis. « On fonctionne à trois au quotidien », s’amuse-t-elle.

L’amour de son prochain

« J’accueille des personnes âgées depuis 14 ans, explique Marie-Louise Breit. J’ai commencé à le faire quand mes enfants ont pris leur envol. J’ai eu envie de travailler. J’ai su que l’association de l’hôpital de La Seîlleraye à Carquefou recherchait des familles d’accueil. J’ai donc fait la demande d’agrément auprès du conseil général. »

Quatre mois plus tard, elle reçoit l’autorisation d’accueillir des personnes âgées à son domicile, « C’est un travail social, qui touche aussi beaucoup à l’émotionnel. II faut vraiment aimer les gens pour faire cela. » Elle doit parfois calmer les angoisses de sa pensionnaire.

La tutrice de Jeanine, sa fille, est très présente, ce qui l’aide beaucoup. Accueillir et être accueilli relève également d’une alchimie entre deux personnes. Chacun doit pouvoir composer avec l’autre. « Si la personne est trop difficile à gérer au quotidien, nous pouvons faire appel aux services du conseil général, afin qu’ils nous aident. »

Pour faire ce métier, « il faut avoir des qualités de diplomate, laisser parler son cœur, trouver les mots réconfortants quand c’est nécessaire », résume Marie-Louise Breit.

  • Tifenn Lorcy