Je ne voulais pas penser, dire, écrire une seconde fois sur ce sujet. Puis je me suis ravisé.
Dans le n° 9 paru en juin 2000, le sujet est fort bien traité par les uns et par les autres. Je dois le dire et je le pense : tous, vous avez écrit justement sur ce sujet, librement, simplement. De
bonnes choses ont été dites, d’une façon pertinente, réfléchie et honnête. Mais je ne sais pas très bien où toutes ces vérités peuvent nous mener…
Beaucoup d’accueillants d’adultes et de personnes âgées ont des choses à dire, mais n’osent pas ou ne savent pas, croient-ils. C’est pourquoi cette fois, je vais tenter d’être le “ vilain petit diable ” en qui, parfois, je trouve écho à mes questions. “ Comme quoi, et on ne le dit pas assez, il ne faut pas hésiter, avec quelquefois quelque prudence à avoir recours au diable ou à son petit ”. Après tout, un diablotin, n’est-ce pas mignon ?
La religion dit : “ Tu ne le feras pas ”. Le diabl… otin dit : “ Tu le feras ”.
Les sommités de l’accueil familial
Accueil familial
Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois).
disent : “ Faites donc ceci ”. Les familles d’accueil répondent : “ Cela ne marche pas ”.
Le diabl… otin dit : “ Faites comme cela ”. La famille d’accueil écoute le diabl… otin et s’écrie : “ Cela marche ”.
Alors les sommités disent … ou plutôt ne disent plus rien, se taisent, s’emmurent dans le cloître du silence savant de leurs théories et l’inadaptation de leur savoir au terrain particulier, et pourtant si riche, de l’accueil familial.
Et j’observe, moi, le petit diabl… otin, depuis vingt années que j’accompagne les familles d’accueil, que je les vois accueillir, assister, soigner… Et je les ai vues, elles rencontrent des médecins, des équipes soignantes, des référents extraordinairement compétents, humains, conscients de leurs difficultés.
Mais j’ai aussi constaté que beaucoup d’autres intervenants pédalent dans la semoule, souvent avec brio, sans se rendre compte que la soupe commence à brûler.
C’est exaspérant !
Il y a donc une catégorie de gens qui agitent leur savoir avec grandiloquence, c’est leur religion ! Puis, il y a les autres, les paumés, les familles d’accueil, découragées, prises parfois pour des incultes ou des imbéciles qui en appellent au Petit Diable, qui par hasard, avec bon sens pratique et amour, trouve la solution.
Quel décalage frustrant, ne trouvez-vous pas ? J’allais ajouter : “ Mon Dieu ” !
Mais, j’ai envie d’insister sur le point suivant : il s’agit de l’aide, du savoir, de la pertinence de nos médecins de campagne ou de ville, des infirmières libérales, des pharmaciens et de tous les auxiliaires médicaux avec qui nous sommes amenés à travailler. Ce sont elles et eux de véritables auxiliaires, je dirais même des partenaires, toujours disponibles, prêts à comprendre, à écouter.
Je le répète : à écouter.
Ils savent, sans emphase, sans orgueil, trouver avec nous des solutions. Pourquoi parle-t-on si peu de tous ces médecins et auxiliaires médicaux, ô combien anonymes, mais qui sont toujours
en contact direct avec les personnes accueillies.
Ils méritent tous notre reconnaissance.
Voilà ce que le petit diable m’a soufflé d’écrire.
Si vous n’y croyez pas, c’est sans doute que nous n’avons pas la même religion.