Le système de la Famille d’accueil famille d'accueil Terme désuet et imprécis remplacé, depuis 2002, pour l’accueil d’adultes âgés ou handicapés, par l’appellation accueillant familial. Saisir "famille d’accueil" sur un moteur de recherche conduit à des sites traitant de placements d’enfants et/ou d’animaux maltraités : cherchez plutôt "accueil familial" ou "accueillants familiaux" ! permet à des personnes âgées de continuer à vivre dans un cadre sécurisant, entourées d’amitié et d’affection. Cette formule connaît un très grand succès dans la Sarthe.
Qu’est-ce qui peut motiver un couple travaillant dans la région parisienne, elle cadre administrative dans le Bâtiment, lui cuisinier, à venir s’installer et vivre pour de bon au cœur de la campagne sarthoise ? La perspective de devenir famille d’accueil, par exemple.
C’est le choix qu’ont fait Sylviane et Gérard Belland, qui ont acheté une ancienne femme à Torcé-en-Vallée, "La Barbotière", endroit calme et pimpant, uniquement perturbé par le clapotis du bassin. A la suite de circonstances familiales, Sylviane Belland obtient son diplôme d’aide-soignante, ce qui lui permet de prétendre à accueillir une personne âgée en résidence.
L’agrément s’obtient auprès de la DISS (Direction des Interventions Sanitaires et Sociales). Le texte, laconiquement, prévoit qu’il y ait "une pièce de 9 m2, chauffée, avec un point d’eau". A La Barbotière, il y a évidemment bien plus que cela : trois belles chambres individuelles, avec le charme irremplaçable des vieilles demeures champêtres. Aussi, I’agrément famille d’accueil ne tarde-t-il pas à être délivré.
Une première dame s’installe en 1995, suivie d’une deuxième pensionnaire, la même année. "A l’arrivée de Rachel, se souvient Sylviane Belland, il s’est passé quelque chose : toute la famille, y compris notre fils Jonathan, a éprouvé un véritable coup de foudre pour elle, que nous avons tout de suite considérée comme notre grand-mère". Mais un jour, Rachel, sans bruit, s’en va. La mort, hélas, sépare toujours ceux qui s’aiment.
Pour demeurer présente jusqu’au bout, jusqu’à la dernière seconde, Sylviane Belland suit, avec un psychologue, une formation d’accompagnement de fin de vie. En 1996, Gérard, son mari, met fin à son activité de cuisinier, pour se consacrer à temps plein à La Barbotière.
"L’avantage d’être deux, observe Mme Belland, c’est que l’un d’entre nous accompagne une pensionnaire hospitalisée, l’autre peut rester : les résidents ne se sentent jamais seuls".
Le terme "Famille d’accueil" le laisse entendre : à La Barbotière, la vie est parfaitement familiale. Les repas sont pris en commun, même lors des fêtes, même à Noël. La promenade au grand air est quotidienne. Les soirées sont libres, chaque pensionnaire disposant de la télé dans sa chambre.
"Nous agissons exactement comme si elles étaient nos propres grands-mères", assure Sylviane Belland.
En mai dernier, La Barbotière sollicitait et obtenait son troisième agrément. A ce jour, la place est vacante. La Sarthe est fort bien pourvue, car on y trouve 280 familles d’accueil, alors que dans les départements voisins, la moyenne oscille entre 70 et 80.