Le quotidien La Croix consacre une série d’articles à un thème d’actualité :
Des solutions pour le grand âge
Roselyne Bachelot, ministre des solidarités et de la cohésion sociale, lance mardi 4 janvier la grande consultation nationale sur la dépendance. Enjeu : réfléchir au financement du « 5e risque » en France, alors que le nombre de personnes âgées en perte d’autonomie pourrait s’élever à 1,5 million en 2040
- Colmar : une « maison intelligente » pour personnes âgées
- A Saint-Rémy-lès-Chevreuse, « la vie continue »
- L’accueil familial, alternative en Seine-et-Marne
- La prise en charge : chiffres et pistes de financement
- Assurance-dépendance obligatoire en Flandre
- La réforme de la dépendance en débat
Extrait :
L’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). , alternative à la maison de retraite en Seine-et-Marne
Ancienne infirmière de nuit, Joëlle Duval [adhérente de Famidac] s’est reconvertie dans l’accueil familial pour conjuguer nécessités financières et « amour des rencontres »
Marcelle, ancienne antiquaire âgée de 90 ans, reçoit, en pantoufles, dans un confortable canapé. Pour la dernière partie de sa vie, elle a choisi l’accueil familial. « Je suis restée six mois en maison de retraite. La plupart des autres pensionnaires étaient atteints d’Alzheimer. Et il y avait tellement d’infirmières qu’on ne pouvait pas vraiment nouer une relation avec elles, explique-t-elle. Ici, on est un peu en famille. C’est bien plus humain. »
Après une première rencontre, suivie d’une deuxième pour signer le contrat, Marcelle a décidé, voilà un an, de poser ses valises aux Ormes-sur-Voulzie (Seine-et-Marne), chez Joëlle Duval, 52 ans. Elle vit aujourd’hui dans cette grande maison aux allures de ferme avec d’autres personnes âgées. Joëlle Duval et son mari habitent à l’étage.
En bas se trouvent les pièces communes, où l’on peut se retrouver autour d’un feu de cheminée, et les chambres des « accueillis ». Là, Marcelle s’est recréé un petit univers avec tous les objets qui lui sont chers. « C’était un déchirement de quitter ma maison, mon nid. Ces souvenirs me ramènent un peu dans mon monde », explique-t-elle.
"Ca leur coûte moins cher qu’une maison de retraite"
En face, la chambre de Renée, 87 ans. La vieille dame vient de finir sa période d’essai d’une durée d’un mois. C’est décidé, elle prolonge son contrat. « D’avoir quelqu’un qui veille comme ça sur nous, c’est génial », se rassure la pensionnaire, qui a l’impression, depuis quelque temps, de commencer à perdre un peu la tête. Une troisième résidente va les rejoindre à partir du 9 janvier.
Le principe de l’accueil familial est simple : des personnes âgées qui ne veulent plus ou ne peuvent plus rester chez elles s’installent, moyennant paiement, au domicile d’une personne ou d’un couple formés à cet effet et ayant reçu l’agrément du conseil général.
« Les personnes qui nous choisissent le font aussi parce que cela leur coûte moins cher qu’une maison de retraite, observe Joëlle Duval. Elles paient 2 000 € par mois, somme qui inclut le loyer, mon salaire et les frais d’entretien, au lieu de 3 000 € environ en établissement. »
L’accueil n’est pas toujours facile
Cette ancienne infirmière de nuit a choisi de faire ce métier pour conjuguer nécessités financières et, dit-elle, « amour des rencontres ». Pour Gisèle, 82 ans, qui a choisi de venir ici de façon temporaire – deux mois l’hiver, un mois l’été – pour échapper à la solitude, Joëlle Duval « vit vraiment son métier. Elle donne tout. »
Le rôle de l’accueillant ? Assurer à ses pensionnaires le gîte et le couvert, les aider à se vêtir ou à faire leur toilette, selon les besoins. Mais pas seulement. De fait, l’accueil n’est pas toujours facile. Joëlle, qui fait ce métier depuis cinq ans, se souvient de cette femme qui avait fait une tentative de suicide la veille du mariage de sa fille, d’une autre qui l’avait insultée devant toute sa famille le jour de Noël. L’état de santé de certains pensionnaires peut aussi s’aggraver. À ce moment-là, Joëlle Duval préfère passer la main aux établissements spécialisés.
Cette entreprise, qui peut représenter une alternative à la maison de retraite, a toutefois ses limites. Être accueillant familial
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accueillants familiaux
Agréés pour prendre en charge à leur domicile des personnes âgées ou handicapées adultes n’appartenant pas à leur propre famille, les accueillants familiaux proposent une alternative aux placements en établissements spécialisés.
demande un véritable équilibre dans sa vie personnelle, une disponibilité constante, une grande capacité d’écoute et d’attention. Qualités que tout le monde n’a pas. Les chiffres de Seine-et-Marne sont édifiants : de 90 accueillants familiaux en 2003, on n’en comptait plus que 68 en 2009.
Marine COURTADE