Le manque de places en maison de retraite est une réalité. Il existe une autre solution souvent moins chère : l’accueil dans une famille. Agathe Masson est accueillante familiale à Saint Michel Chef Chef en Loire-Atlantique.
"Accompagnatrice de vie", c’est ainsi qu’ Agathe Masson définit son métier. Est-ce vraiment un métier d’ailleurs ? Plutôt une philosophie de vie. Tout a commencé en 2009, Agathe était alors psychomotricienne et accompagnait des enfants handicapés. Mais elle a toujours voulu travailler avec des adultes alors Agathe a demandé un agrément pour accueillir chez elle des personnes âgées. "J’aime les accompagner dans leur vie quotidienne, les aider, faire en sorte qu’ils gardent la pêche" dit-elle avec un large sourire.
Agathe et son mari ont souhaité donner tout le confort à leurs « accueillis ». Ils ont donc fait agrandir leur maison de plein pied située à St Michel Chef Chef en Loire-Atlantique et créé deux chambres, un petit salon et une salle de bain supplémentaires.
Louis 81 ans et Michelle 83 ans ont chacun leur chambre au fond du couloir qui mène à cette extension. Et le petit salon leur permet de recevoir des amis ou de la famille en toute indépendance.
Un agrément donné par le Conseil Départemental
En Loire-Atlantique une vingtaine de familles d’accueil pour personnes âgées sont répertoriées et suivies par l’Association de Réflexion Gérontologique de la Seilleraye. Car si l’agrément est donné par le Conseil Départemental pour une durée renouvelable de 5 ans, le suivi est assuré par cette association qui gère les bulletins de salaire et la bonne marche des relations accueillants/accueillis.
L’augmentation du nombre des personnes âgées et le manque de place en EHPAD (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ont favorisé l’émergence de telles solutions alternatives. Mais attention c’est un métier exigeant. Un travail 24h sur 24 et seulement quatre semaines de congés dans l’année.
Quant à la rémunération, elle dépend du nombre de personnes accueillies et de leur niveau de dépendance. Comptez 30 €/jour + les frais de repas et de mise à disposition d’une chambre. Ce n’est pas le Pérou ! Et si l’accueillant veut s’offrir un weekend, il doit trouver un remplaçant et le rémunérer lui-même.
Moins cher qu’une maison de retraite
Pour l’accueilli, c’est une alternative à la maison de retraite. Et le coût est moins élevé. Louis apprécie cet environnement familial. Le matin, il continue d’aller faire son Loto et un petit tour en bord de mer à Tharon, puis il rentre, reste un moment dans sa chambre pour faire un mot fléché (force 5 !) et il vient ensuite dans la cuisine déjeuner avec Agathe qui a préparé le repas. Michelle est là aussi qui a mis le couvert. "Quand toute la famille est là, nous prenons le repas ensemble et nous discutons" apprécie Michelle.
L’après-midi, ces trois-là se retrouveront souvent autour de la table pour une partie de cartes. Agathe assure aussi les rendez-vous médicaux et propose des sorties de temps en temps. Michelle rend visite de son côté au club du 3ème âge de la commune. Chacun peut garder dans la mesure de ses capacités son indépendance.
Dernière chose, c’est un engagement familiale pour l’accueillant. Lorsqu’elle a choisi cette reconversion, Agathe a emmené avec elle dans cette aventure son mari et ses trois enfants. Mieux vaut que tout le monde soit d’accord pour un tel choix de vie.