L’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). offre une solution humaine à des personnes âgées ou handicapées. Alternative à la maison de retraite ou au foyer, cette formule se développe dans l’Aisne.
Ensemble, c’est tout
Une cuisine toute simple. Au mur, un puzzle figurant un paysage tropical et quelques assiettes décorées. Un aquarium, quelques poissons. Une toile cirée à motif floral. Autour de la table, Raoul, Anne, Hélène et Riselane. Dans son berceau, dort le fils de celle-ci, Iannis.
Une réunion de famille ? Pas vraiment. Riselane Boumadra, 29 ans, est accueillante familiale (et adhérente de Famidac). Son métier ? Héberger, nourrir, promener, distraire, consoler, écouter, bref, vivre avec Raoul, Anne, Hélène.
Raoul, dans son fauteuil roulant, parle peu : ce qu’il aime, lui, c’est aller faire son tour dehors, devant la maison, située rue Wallon- Satizelle, à Holnon. Hélène, 51 ans, a gardé la fraîcheur de son âme d’enfant. Dans sa chambre, d’ailleurs, nounours et poupées de chiffon sont en bonne place. Après une vie passée en foyer, Hélène s’est coulée dans l’accueil familial avec bonheur. “Moi, je reste ici !” explique-t-elle en accompagnant sa phrase d’un vigoureux poing sur la table. Ici, auprès de Riselane et des autres.
Anne, 90 ans, est la plus diserte : normal, c’est une ancienne directrice d’école, à l’esprit aussi vif que ses yeux. Dans le couloir, la porte à droite ouvre sur son univers, impeccablement propre et rangé : des meubles en bois, des livres, des photos anciennes au mur, un bouquet de fleurs d’hortensias fraîchement coupées.
Riselane elle, semble être née avec un sourire aux lèvres. “Vraiment, je ne me vois pas faire autre chose !” explique- t-elle. Après une expérience en maison de retraite, elle passe son diplôme d’aide-soignante. Elle découvre l’accueil familial par un article de journal. Et elle rencontre sa vocation. “Là, on peut vraiment s’occuper des gens. Dans une structure plus lourde, c’est difficile, on n’a pas le temps.”
Evidemment, le travail est prenant. Matériellement, déjà : pour Riselane, s’enchaînent ménage, cuisine, lessive, repassage… Accueillant familial
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Agréés pour prendre en charge à leur domicile des personnes âgées ou handicapées adultes n’appartenant pas à leur propre famille, les accueillants familiaux proposent une alternative aux placements en établissements spécialisés.
est plus qu’un métier. On vit ensemble. Ce qui n’empêche pas d’avoir sa vie de famille, bien sûr - pour preuve, le petit Iannis - mais s’occuper de personnes âgées ou handicapées relève d’un véritable choix de vie. “L’important, c’est d’être à l’écoute, d’être là pour eux, quand ils n’ont pas le moral, par exemple. Et puis de leur proposer des petites activités, des promenades…”
Pour les repas, pris ensemble, il faut contenter tout le monde, et, selon l’ancienne directrice d’école, “pour une jeune de son âge, elle se débrouille pas trop mal”.
Autour de la toile cirée, la conversation s’anime. Comme dans une famille. Le petit Iannis se réveille. Anne sourit. “C’est la vie qui continue”.
Anne, 90 ans : "on se sent vraiment libre"
Ancienne directrice d’école à Holnon, Anne est une jeune nonagénaire. En pleine forme, oui, mais pas suffisamment pour continuer à vivre seule dans sa grande maison, située juste en face de chez Riselane. “C’est difficile de quitter sa maison, son environnement… mais… on vieillit…” soupire-t-elle.
Accueillie depuis deux ans, elle trouve bien des avantages à la formule : “les appartements sont vides, alors chacun les meuble à son goût. Là, je suis vraiment chez moi. Je peux m’occuper du jardin, si je veux me faire un petit café à la cuisine, c’est possible ; je peux recevoir des gens quand j’en ai envie. Je pense qu’on peut vraiment garder sa personnalité, ici, parce que l’on a une grande liberté, que l’on ne retrouve pas forcément dans une structure plus grande.”
Bien sûr, elle est lucide : choisir l’accueil familial demande “une ouverture d’esprit. On vit avec des gens différents, il faut les accepter tels qu’ils sont.”
L’accueil familial en bref
L’accueil familial est un dispositif qui permet à des personnes agréées (les “accueillants”), d’accueillir chez elles, en permanence, des personnes âgées ou handicapées (les “accueillis”). Les accueillants sont rémunérés directement par les accueillis, qui peuvent bénéficier des aides sociales habituelles du Conseil général.
Dans le département, 54 personnes ont l’agrément d’accueillant familial, délivré par le Conseil général de l’Aisne. Actuellement, 12 personnes âgées et 37 handicapées sont accueillies.
Pour devenir accueillant, la procédure est stricte : entretien de motivation, visites au domicile… “Une demande d’agrément sur cinq seulement aboutit”, souligne Murielle Lécuyer, assistante sociale chargée de l’accueil familial au Département. Les domiciles des accueillants doivent répondre à des normes strictes.
Avant de confier une personne à un accueillant, plusieurs rencontres sont organisées, “pour voir si les caractères, les personnalités, sont compatibles.” Cela permet d’éviter au maximum les échecs.
Contact : 03 23 24 60 14