- Répartition sur le territoire (à proximité du domicile des personnes accueillies, donc pas de "déracinement")
- Créations de places en quelques mois (le temps de recruter et de former les accueillants)
- Aucun investissement immobilier à la charge de la collectivité (utilisation de pièces disponibles au domicile des accueillants)
- Charges de fonctionnement réduites
- Création d’emplois de proximité, y compris dans des territoires dits "défavorisés"
- Maintien (voire développement) d’activité pour les professionnels de santé du secteur intervenant à domicile (médecins, infirmiers, kiné...) et pour les petits commerces locaux
- Libération et "remise sur le marché" des logements initialemment occupés par les personnes dépendantes maintenues à domicile
- Préservation de relations et d’activités "intergénérationnelles" au sein des familles, au village...
Encore faudrait-il que cette solution soit connue et que les accueillants soient convenablement formés, accompagnés, soutenus par des équipes de professionnels compétents... Et que nos élus en prennent conscience !
Voir également
Accueils familiaux et développement local
Qui osait imaginer, il y a quelques décennies seulement, l’essor économique induit par le tourisme en France ? Par son chiffre d’affaire, cette activité est aujourd’hui la première "industrie" de nombreux départements... Dans certains secteurs, ses pointes d’activités saisonnières concurrencent malheureusement l’implantation de familles qui vivraient et travailleraient "au pays" douze mois sur douze.
Inversement, et bien avant qu’on entende parler de tourisme vert ou "d’accueil social", de nombreuses familles paysannes trouvaient dans les activités d’accueil un précieux complément de revenus : nourrices d’enfants de familles aisées (les enfants de familles urbaines fortunées étaient envoyées à la campagne pour y consolider leur santé) ou "de l’assistance", hébergement de malades ou de convalescents en quête de "bon air" à l’époque où la tuberculose était encore un fléau ...
Les personnes âgées vivaient encore avec leurs enfants, les handicapés se rendaient utiles à la maison ou au village, les enfants de l’assistance fréquentaient l’école communale et travaillaient aux champs.
Avec le déclin des activités agricoles, les villages se sont vidés de leurs habitants permanents. Les personnes âgées finissent désormais leurs jours en maisons de retraite. Les handicapés physiques ou mentaux, les jeunes en difficulté ont leurs instituts spécialisés. Les établissements de soins, de cures et de repos se sont multipliés - et la société s’épuise à financer le fonctionnement de tous ces organismes !
Le pari de l’association Famidac est d’inverser cette tendance, en favorisant les accueils permanents en secteurs ruraux par des familles vivant ici douze mois sur douze.
Tant par souci d’économie que pour le bien-être des personnes concernées, la société recherche à présent des solutions alternatives, généralement bien moins coûteuses : suivi en milieu ouvert, hospitalisation à domicile, placements en familles, réinsertion dans le monde du travail... Cette tendance est une nouvelle chance donnée aux espaces ruraux, lieux d’intégration préservés de nombreux handicaps urbains.
La loi N° 89-475 du 10 juillet 1989 donnait un cadre juridique à l’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). de personnes âgées ou handicapées adultes. Celle du 17 mai 1977 a institué le statut d’assistant maternel agréé, concernant l’accueil de mineurs. Car personne ne veut d’un simple retour en arrière : heureusement, ces activités sont de nos jours encadrées, vérifiées, contrôlées.
L’accueil familial social ou thérapeutique en milieu rural convient tout particulièrement aux personnes valides mais peu autonomes. Moins onéreux que les placements en institutions, l’accueil familial social ou thérapeutique est une source d’économies pour la société, favorise le maintien d’activités en milieu rural et participe au développement économique local.
L’accueil de deux "pensionnaires" génère en moyenne un chiffre d’affaire de 120.000 F, directement réinjecté dans l’économie locale. Des ruraux sans emploi, dont la principale fortune est une vaste demeure et du bonheur à partager, y trouvent à domicile un complément d’activité leur évitant de quitter le pays ou de demander le RMI... Pour d’autres, il s’agit avant tout d’une ouverture sociale leur permettant de rompre leur isolement.
Dans tous les cas, on partage ses activités quotidiennes et le bonheur de vivre au pays ; le village se repeuple, les commerces élargissent leur clientèle, l’école ne fermera pas...
Étienne Frommelt (1997)