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21 - Côte d’Or : Monique, petite sœur des plus fragiles

Auteur : Cyrill BIGNAULT, "Le bien public", 13 mars 2007

Venir en aide aux autres et surtout les plus fragiles. Un sacerdoce pour Monique Rigogne, 63 ans, une habitante de Courtivron. « J’aime rendre les gens heureux. Toute petite, je faisais les courses des personnes âgées dans ma rue de Poligny, dans le Jura. Puis, vers 9 ou 10 ans, je me rendais tous les jeudis à l’hôpital pour m’occuper des personnes en fin de vie, leur chanter des chansons. ».

Même si Monique épouse une carrière de comptable, elle ne cessera de s’occuper d’enfants handicapées, de personnes âgées, mais aussi de membres de sa famille - à commencer par ses parents.

« Une mère »

A 55 ans, elle découvre que l’on peut accueillir des personnes âgées ou handicapées chez soi. Après quelques aménagements dans sa maison, elle postule auprès du conseil général qui gère ce service. Motivations, entretiens avec une assistante sociale, une infirmière, un psychologue et un médecin, mais aussi visite de son domicile, sont les passages obligés pour recevoir le sésame de la commission d’agrément, validé par le président du Département pour cinq ans. C’est chose faite en juillet dernier.

Depuis le 1er octobre, Jeanne, 71 ans, souffrant de polyarthrite invalidante, a rejoint son domicile, suivi de Pierre, 79 ans, atteint de la maladie d’Alzheimer. Tous les deux vivaient auparavant à Talant.


La journée de Monique commence tôt le matin. Service du petit-déjeuner, suivi des médicaments, vaisselle, nettoyage, toilettes, préparation du repas. rythment la matinée. « Je suis comme une mère. Pour faire ce métier, il faut aimer les gens, mais aussi avoir toujours le moral et ne jamais baisser les bras », précise-t-elle.

Pierre l’aide parfois à essuyer la vaisselle ou à vider les cendres de la cheminée. « L’après-midi, Jeanne se repose. Sinon, c’est télé ou promenade avant la collation de 16 heures ». Une fois par semaine, ses pensionnaires reçoivent la visite de leurs proches.

« Un échange »

Parfois, le jeune voisin de Monique, également agréé, vient garder ses protégés pendant qu’elle file faire une course. « Les personnes susceptibles de venir à la maison sont déclarées auprès du conseil général », souligne à ce propos Monique. Chaque mois, une personne chargée du suivi de l’accueil se rend sur place et le Département fait également des visites de contrôles.

Quant à la rémunération, elle est encadrée par la loi. « Elle varie entre 1 300 et 1 500 euros par mois et par personne accueillie à temps plein », précise Christine Nonciaux, médecin-conseil autonomie référent pour l’Accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). adulte au conseil général. « Nous avons environ 120 familles d’accueil pour environ autant de personnes accueillies ».

L’aspect matériel n’est pas tout. « On apprend beaucoup des gens. C’est un échange », insiste Monique. « On se rend compte que la vie de certaines personnes est précaire. Il faut mettre du soleil dans chacun de leur jour ».

Cyrill BIGNAULT

Contact : Monique Rigogne, tél. 03.80.75.16.82

(*) L’Accueil familial adulte (AFA) fait partie du service Soutien à domicile du conseil général au 03.80.63.64.14.