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26 - Drôme : pour vieillir presqu’en famille

Auteur : Fabrice HEBRARD, Le Dauphiné, 23/10/2009.

Dans ce coin de Valence, Gisèle et Gérôme Michel ont transformé leur maison en famille d’accueil famille d'accueil Terme désuet et imprécis remplacé, depuis 2002, pour l’accueil d’adultes âgés ou handicapés, par l’appellation accueillant familial. Saisir "famille d’accueil" sur un moteur de recherche conduit à des sites traitant de placements d’enfants et/ou d’animaux maltraités : cherchez plutôt "accueil familial" ou "accueillants familiaux" ! un peu particulière. Ici, pas d’enfants placés mais des personnes âgées, souffrant de pathologies les empêchant de demeurer seules chez elles.

Ainsi, Lucienne Sage, 95 ans, Raymonde Malandran, 88 ans, et depuis deux mois seulement Aimée Ducros, 95 ans vivent chez ce couple de quinquagénaires pas comme les autres, 24 heures sur 24 et sept jours sur sept.

Photo Fabrice HEBRARD / Le Dauphine Libéré

« Je ne vais pas faire la java tous les soirs, c’est sûr ! »

L’histoire de Gisèle et Gérôme, c’est celle d’un remariage heureux. L’une est aide-soignante, l’autre est peintre en bâtiment. La première était de plus en plus malheureuse en travaillant dans des foyers déshumanisés. Le second prêt à l’aider à construire son rêve : aménager leur maison de manière à recevoir à domicile des personnes âgées dépendantes et devenir ainsi "famille d’accueil".

« Ça fait 12 ans que je voulais faire ça. Depuis que le travail en maison de retraite est davantage de la gestion que de la chaleur humaine. J’ai même failli prendre un blâme parce que je parlais trop avec les pensionnaires ! »

Alors quand il y a 10 ans, Gisèle et Gérôme découvrent la maison idéale, lui se lance dans les travaux nécessaires à l’aménagement. « J’ai eu la malchance de perdre ma maman à l’âge de 7 ans, d’une leucémie foudroyante » confie Gisèle. Sans doute, ajoute-t-elle, son bonheur de s’occuper des autres est née dans ces moments-là. Quand elle s’est retrouvée aînée en charge d’une fratrie.

Alors non. Les obligations dues à ce métier ne lui pèsent pas. « Je ne peux pas m’absenter facilement, je ne vais pas faire la java tous les soirs, c’est sûr, puisque je dois m’occuper d’elles tout le temps et que seules 3 personnes peuvent me remplacer... Mais je suis bien plus épanouie depuis qu’on a créé cette famille d’accueil ! »

Gérôme acquiesce, et les trois mamies assises avec Gisèle au sortir de la petite sieste de l’après-midi n’ont pas l’air de s’en plaindre...

Trois c’est d’ailleurs le nombre maximum d’accueillis possible. « Et c’est largement suffisant si on veut bien s’en occuper ! » Ici, pas d’oubli en chambre, ni de queue leu leu dans les couloirs à l’heure du goûter. On plie le linge, on cuisine ensemble, on regarde la télé si l’émission vaut le coup. Bref on vit. Presqu’en famille ! La preuve, le passage surprise de Roland, fils d’Aimée, venu faire un bisou à sa maman. Heureux et soulagé de savoir sa mère couler des jours tranquilles à deux pas de chez elle.

« Ici, quand une personne a des visites, toutes en profitent ! » Et quand les enfants de Gisèle et Gérôme passent, ils ont droit à 3 mamies en plus de la "vraie" (qui ne vit pas là) rien que pour eux !

REPÈRES PRATIQUE

Le dispositif d’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). de personnes âgées (et adultes handicapés adultes handicapés Pour avoir la qualité de personne handicapée au sens de la loi, celle-ci doit avoir soit un taux d’Incapacité permanente partielle (I.P.P.) égal ou supérieur à 80%, soit un taux d’I.P.P. compris entre 50 et 80 % ET une reconnaissance d’inaptitude au travail. ) existe dans la Drôme depuis janvier 1989 avec la mise en place d’une procédure de "label" des familles d’accueil. Il existe 46 accueillants familiaux accueillant familial
accueillants familiaux
Agréés pour prendre en charge à leur domicile des personnes âgées ou handicapées adultes n’appartenant pas à leur propre famille, les accueillants familiaux proposent une alternative aux placements en établissements spécialisés.
de personnes âgées et 41 personnes âgées accueillies dans la Drôme. Les chambres (9m² minimum) doivent être équipées de lits médicalisés, et d’un coin douche/toilettes. La grille de salaire est fixée par le Département. Les personnes accueillies paient en fin de mois. Le montant dépend du degré de dépendance de la personne. Les prix peuvent aller de 950 euros à 1600 euros par mois.

REPÈRES AU QUOTIDIEN

Un cabinet d’infirmiers s’occupe des toilettes des vieilles dames. Certaines ont conservé la visite de leurs dames de compagnie. Coiffeuses, pédicure, ostéopathe, kinésithérapeute passent régulièrement.

REPÈRES LOTO EN FAMILLE

Deux fois par an Gisèle organise un loto avec les familles de ses "résidentes".