Six ans que son père Michel est accueilli par Simone et sa fille Marina, à Sainte-Dode (Gers) dans leur belle et fonctionnelle maison familiale. Michel vient d’un village voisin et sa fille Valérie a préféré la formule « famille d’accueil famille d'accueil Terme désuet et imprécis remplacé, depuis 2002, pour l’accueil d’adultes âgés ou handicapés, par l’appellation accueillant familial. Saisir "famille d’accueil" sur un moteur de recherche conduit à des sites traitant de placements d’enfants et/ou d’animaux maltraités : cherchez plutôt "accueil familial" ou "accueillants familiaux" ! » plutôt que la maison de retraite, pour confier cet octogénaire souffrant d’Alzheimer.
« Ici, papa est comme en famille, j’ai une confiance absolue » dit Valérie. Simone Despaux qui a l’agrément depuis 27 ans et sa fille Marina, qui l’a eu plus récemment, « couvent » à elles deux six personnes âgées dépendantes.
« Aimer les autres, avoir de l’empathie... »
Cette famille d’accueil est l’une des 98 agréées par le Conseil départemental qui gère l’Accueil Familial
Accueil familial
Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois).
Social. 98 accueillants familiaux
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Agréés pour prendre en charge à leur domicile des personnes âgées ou handicapées adultes n’appartenant pas à leur propre famille, les accueillants familiaux proposent une alternative aux placements en établissements spécialisés.
chez qui 135 personnes âgées ou adultes en situation de handicap, du Gers mais pas seulement et dont 60% ont plus de 60 ans, ont trouvé « refuge ».
Et bien davantage si l’on en juge par la qualité de l’accueil chez Simone et Marina. « 365 jours par an, jour et nuit à leur service » disent-elles. « Ici aucune des personnes décédées ces 27 dernières années, n’a été retrouvée morte seule dans son lit » affirme Simone. C’est dire que si « la vraie famille » n’était pas présente à l’heure du dernier soupir, c’est la famille accueillante qui tenait la main.
Les infirmières interviennent matin et soir, un médecin de Trie est aussi très réactif quand nécessaire. Les « bons repas » familiaux sont partagés comme tous les autres bons moments et les moins bons.
La ferme avec ses 40 hectares est le vaste jardin des résidents dont certains sont là depuis plus de 10 ans. « Il faut aimer les autres, il faut de l’empathie, beaucoup d’empathie, avoir la vocation » disent les accueillantes.
En même temps qu’elle mord à belles dents dans les merveilles de Simone, Irène nous confirme qu’elle est « bien et heureuse ici ». A ses côtés, la vice-présidente du conseil départemental...
Gisèle Biémouret [1], elle aussi gourmande des « merveilles » de la maison, explique que cette forme d’accueil est encore peu développée « mais la loi Marisol Touraine relative à l’adaptation de la société au vieillissement vise à la développer ». D’autant c’est « une formule souple qui permet généralement, par la proximité géographique du lieu d’accueil, un maintien des liens tissés entre la personne accueillie et son environnement antérieur ».
Ce que confirme Valérie pour Michel, son papa, ainsi « pas déraciné ». De plus, le prix de la journée en maison d’accueil étant moindre qu’en maison de retraite, les familles et les finances publiques sont gagnantes.