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63 - Puy de Dôme : La chaleur d’un foyer

Extrait du magazine du Conseil Général, "Puy-de-Dôme en mouvement" n° 77 (Juillet 2006), en ligne sur le site puydedome.fr

De la même façon qu’il existe des familles d’accueil pour enfants, des familles peuvent être agréées pour accueillir des personnes âgées ou adultes handicapés adultes handicapés Pour avoir la qualité de personne handicapée au sens de la loi, celle-ci doit avoir soit un taux d’Incapacité permanente partielle (I.P.P.) égal ou supérieur à 80%, soit un taux d’I.P.P. compris entre 50 et 80 % ET une reconnaissance d’inaptitude au travail. . L’exemple de Marie-Jeanne Madeuf, à Tauves.

Goûter en famille pour Catherine (à gauche), Madeleine (à droite) et Marie-Jeanne.

En cette chaude matinée de juin, c’est avec bonheur que l’on pénètre dans la maison de Bernard et Marie-Jeanne Madeuf, à proximité des rues commerçantes de Tauves. Dans la vaste pièce principale, à l’ombre des volets tirés, Catherine et Madeleine, respectivement âgées de 82 et 79 ans, regardent la télévision tout en tricotant.

Par des portes ouvertes, on aperçoit deux chambres sobrement meublées. Marie-Jeanne, 49 ans, s’acquitte de ses tâches ménagères. Une bonne odeur s’échappe de la cuisine voisine. Le tout compose une scène de vie de famille.

Une famille pas ordinaire puisqu’aucune parenté ne lie ces trois femmes rassemblées dans le cadre de « l’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). de personnes âgées ou adultes handicapés ».

« J’ai été hospitalisée pendant trois mois. L’hôpital ne voulait pas que je sorte pour rentrer chez moi », raconte Catherine, arrivée de sa Pologne natale en 1930 : son mari était mineur à Messeix. « J’aime mieux être ici qu’à la maison de retraite. »

Madeleine, elle, était dans un établissement. Célibataire sans enfant, elle y avait été placée suite au décès de son frère chez qui elle vivait. Aujourd’hui, elles vivent toutes les deux chez les Madeuf, leur famille d’accueil famille d'accueil Terme désuet et imprécis remplacé, depuis 2002, pour l’accueil d’adultes âgés ou handicapés, par l’appellation accueillant familial. Saisir "famille d’accueil" sur un moteur de recherche conduit à des sites traitant de placements d’enfants et/ou d’animaux maltraités : cherchez plutôt "accueil familial" ou "accueillants familiaux" ! .

« Je connais bien les personnes âgées, explique Mme Madeuf. J’étais aide à domicile depuis 1993 ». C’est l’enneigement de l’hiver 2005 qui l’a poussée à quitter ce métier :
« Nous habitions à La Tour-d’Auvergne où mon mari est éleveur. La circulation était trop
galère. En outre, les conditions de travail n’étaient pas toujours agréables : certaines personnes n’ont aucun confort. J’avais l’impression de ne pas être efficace. Je préfère travailler chez moi. Mon mari a tout de suite été d’accord. »

Du coup, le couple a déménagé à Tauves, dans une maison mieux adaptée pour cette
activité. Le rez-de-chaussée est réservé à Catherine et Madeleine, qu’ils accueillent à
temps plein. « Elles participent à ma vie et donnent un coup de main dans les limites de leurs possibilités, raconte Marie-Jeanne. Nous déjeunons ensemble. Elles aiment bien me suivre en voiture pour les courses ou lorsque je vais faire le jardin à La Tour-d’Auvergne. »

Lorsque Marie-Jeanne doit s’absenter, un membre de sa famille vient la remplacer auprès de Catherine et Madeleine : « Notre réseau familial et amical les a très bien acceptées. Le week-end, quand on reçoit du monde ou lorsque l’on va dans la famille, elles sont avec nous, sauf lorsque Catherine est chez sa fille. Parfois, elle reçoit des
visites ici ».

Pour lui permettre d’exercer cette activité, le Conseil général a délivré à Mme Madeuf,
en septembre dernier, un agrément famille d’accueil pour deux personnes. « J’ai fait une
demande pour une troisième personne, un adulte handicapé adulte handicapé Pour avoir la qualité de personne handicapée au sens de la loi, celle-ci doit avoir soit un taux d’Incapacité permanente partielle (I.P.P.) égal ou supérieur à 80%, soit un taux d’I.P.P. compris entre 50 et 80 % ET une reconnaissance d’inaptitude au travail. de préférence.
Avec trois personnes, j’aurai plus de possibilités pour me faire remplacer lorsque j’aurai besoin de souffler. »

L’heure du repas approche. Catherine et Madeleine vont bientôt mettre la table. En fin
d’après-midi, lorsque la chaleur sera tombée, elles iront marcher devant la maison,
comme chaque jour...


CONTACT :
Les familles qui souhaitent devenir familles d’accueil pour des personnes âgées ou adultes handicapés peuvent contacter le Conseil général au 04.73.42.20.80.

Cliquez ici pour télécharger la version originale de cet article (format PDF). Un bel exemple de promotion de l’accueil familial par un Conseil Général, ce magazine étant distribué gratuitement à tous les résidents de ce département.


Deux guides pour relancer la tradition des familles d’accueil

Article des Actualités Sociales Hebdomadaires (ASH)

Défendant une tradition locale en perte de vitesse, le conseil général a présenté, lundi 11 décembre (2006) , deux guides de l’accueil familial de personnes âgées ou handicapées adultes. Il s’agit de redonner "un second souffle" à cette pratique, qui constitue "une alternative au placement en établissement".

L’accueil familial souffre en effet des "contraintes liées à l’hébergement d’une personne dépendante", et "rares sont les familles qui souhaitent aujourd’hui s’engager dans cette voie", déplore le Puy-de-Dôme, dans son dossier de presse.

"Les avantages par rapport à l’accueil en structures collectives se mesurent en critères affectifs et humains" , a notamment déclaré son président socialiste, Jean-Yves Gouttebel, au cours d’une conférence de presse, en présence des deux associations mandatées par le département pour assurer le suivi des personnes placées, la Croix-Marine Auvergne et les Amis des enfants et des adultes handicapés de la Combraille.

Quelque 352 personnes - 70 personnes âgées et 282 personnes handicapées - sont ainsi, actuellement, accueillies par 200 ménages agréés, eux-mêmes vieillissants (la plupart ont déjà plus de 60 ans), selon les études menées dans le cadre du schéma d’organisation sociale et médico-sociale en faveur des enfants, adolescents et adultes handicapées 2006-2010, adopté en juin dernier.

Des familles d’accueil vieillissantes

De fait, parmi les personnes accueillies, beaucoup étaient des enfants placés par les services de l’aide sociale à l’enfance (ASE), rappelle le conseil général, en soulignant le particularisme local des familles de mineurs qui "ont également, longtemps, assumé cette tâche par solidarité et pour assurer un complément de rémunération au foyer".

Pour rendre cette profession plus attractive, le département a déjà revalorisé, en 2005, de 44 à 80 % selon son montant, la rémunération des familles, calculée en fonction du degré de dépendance de la personne accueillie. Elle est donc désormais comprise entre 33,91 et 56,10 euros bruts par jour (voir ci-dessous).

Aujourd’hui, c’est par le biais de la communication que le conseil général tente de promouvoir le métier d’accueillant familial accueillant familial
accueillants familiaux
Agréés pour prendre en charge à leur domicile des personnes âgées ou handicapées adultes n’appartenant pas à leur propre famille, les accueillants familiaux proposent une alternative aux placements en établissements spécialisés.
, avec la publication d’un premier guide destiné aux professionnels et d’un second en direction des candidats à un emploi à domicile.
Tous deux donnent, de façon plus ou moins détaillée, la définition et les avantages de l’accueil familial, les démarches à effectuer pour devenir accueillant familial, les caractéristiques de la relation entre accueillant et personne accueillie, ou encore les catégories de personnes pouvant être accueillies dans ce cadre.
Le guide à l’usage des professionnels fournit, en plus, différents documents administratifs, en annexe.

Ces guides sont disponibles au conseil général (renseignements auprès du service des établissements au 04.73.42.24.57), dans les centres locaux d’information et de coordination gérontologique (CLIC), les mairies et les centres de circonscription d’action sociale et médico-sociale.


Le coût total de l’accueil familial s’est élevé, en 2006, pour le conseil général, à 1,12 million d’euros pour l’hébergement des personnes handicapées et 89.000 euros pour celui des aînés, et 3.234 euros pour la formation de leurs hôtes, selon le département. Sans oublier le paiement des prestations confiés à la Croix-Marine et aux Amis des enfants et adultes handicapés de la Combraille, qui se situent, respectivement, à 462.044 et 83.663 euros.


Tarifs "aide sociale départementale" en janvier 2007 :

  • GIR 1 : 56,10 € / jour
  • GIR 2 : 49,76 €
  • GIR 3 : 43,42 €
  • GIR 4 : 40,25 €
  • GIR 5 et 6 : 33,91 €
  • Loyer à 4,83 €