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79 - Deux Sèvres : Une famille pour accueillir des personnes âgées

Auteur : Dominique Hérault, La Nouvelle République, 15 janvier 2013.

Cécilia et David Brémond envisagent d’accueillir trois personnes âgées à leur domicile. Un choix de vie utile aux familles à la recherche d’une solution.

Les enfants du couple Brémond sont prêts à partager les joies d’une famille avec les personnes âgées qui viendront lorsque l’homologation sera obtenue. Les jeux de société sont déjà sortis.

Accueillir des personnes âgées chez soi, c’est le choix de Cécilia et David Brémond, domiciliés à Brion-près-Thouet (Deux-Sèvres). « On a vu trop de personnes âgées qui ne sont pas à leur aise en maison de retraite. Moi, je ne veux pas que ma mère aille en établissement ! ».

A 31 ans, Cécilia Brémond a décidé de s’investir totalement dans l’hébergement et le soin aux personnes âgées dans sa propre maison. Son idée, elle l’a mûrie depuis une dizaine d’années avec son mari, David, 40 ans.

Tous les deux veulent réorienter leur vie : David souhaite arrêter son métier de routier et Cécilia, employée à la cantine scolaire, veut travailler à la maison. Objectif : créer une petite maison de retraite à la maison. A taille humaine.

Les enfants sont d’accord

« C’est un choix très réfléchi », explique David. « J’avais été élevé par ma grand-mère et je me suis occupé d’elle aussi longtemps que j’ai pu. Avec Cécilia, on veut la même chose : offrir la meilleure vie aux anciens ».

David et Cécilia n’ont pas été les seuls à décider : les cinq enfants du couple ont été sollicités : « Ils sont d’accord pour vivre avec des personnes âgées », note Cécilia. « Les enfants, c’est aussi un plus pour les anciens. Il y aura une présence, des jeux, des échanges ».

Pour mettre leur projet à exécution, les deux Brionnais ont fait construire une maison, avec trois chambres adaptées. Mais là, problème : « Personne ne nous a donné de conseils. On a cherché par nous-mêmes avec l’architecte qui a conçu la maison, les fournisseurs de matériels pour personnes âgées, etc. ».

Sans « mode d’emploi », le couple Brémond a œuvré avec beaucoup de bon sens : chambres vastes et lumineuses, douche à l’italienne dans chaque chambre, seuils de niveaux (pas si simple !), etc. « Pour l’aspect pratique, nous avons expérimenté l’accessibilité avec une personne en fauteuil roulant. On espère que ça va passer auprès de la commission ».

Déjà des demandes

Il revient, en effet, à l’administration du Conseil général de se prononcer sur l’homologation dans quelque temps. Elle tiendra compte de la fonctionnalité, de l’ergonomie et du confort des lieux mais aussi du contexte familial. Pour ça, Cécilia et David se disent parés : « On est prêt à partager entièrement notre vie de famille ».

Et la demande est là : assez peu connu en Deux-Sèvres, l’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). , mieux personnalisé, coûte moins cher aux familles. « A peine la dalle de notre maison était-elle sèche qu’on avait déjà une douzaine de demandes. Mais ce n’est pas nous qui décidons ». Le concept, qui n’est pas nouveau, séduit de plus en plus.

repères

à suivre

L’exemple de la Vienne

Le département voisin de la Vienne est, apparemment, à la pointe de l’accueil des personnes âgées, hors maisons de retraite. Plusieurs types d’accueil familiaux sont disponibles.

Parmi les plus anciens, l’accueil familial au domicile personnel. Une des pionnières, Marylène Floriot, de Beuxes, a beaucoup contribué à son essor. La Vienne recense 187 familles d’accueil, en diminution en raison du vieillissement des accueillants et les exigences de confort. « On commence à remonter », note Marylène Floriot. L’association a créé des maisons d’accueil familial associatif (MAF MAF Maisons (généralement gérées par des groupements de Coopération Sociale et Médico-Sociale) permettant le regroupement de plusieurs accueillants familiaux agréés. ) : il s’agit de construire des maisons adaptées et d’y placer deux familles d’accueil qui peuvent accueillir au total six personnes âgées. Les familles d’accueil paient un loyer à l’association et perçoivent les rétributions.

Les communes s’y sont mises, elles aussi. Elles ont retapé d’anciennes écoles ou des presbytères pour y placer des familles d’accueil qui reçoivent des personnes âgées. En 2013 doivent s’ouvrir celles de la Roche-Rigault, Mouterre-Silly et Sceaux-en-Loudun.

Dominique Hérault