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> Extrait :
(...) L’UDAF a donc imaginé faire accueillir par des familles au chômage, dans une zone franche, des psychotiques, des gens atteints de névroses, des alcooliques mais aussi des gens déstructurés et asociaux qui n’avaient plus ou peu de liens avec leur famille. L’objectif était de recréer des liens et du lien, d’éviter que les personnes retournent en milieu hospitalier, aux urgences psychiatriques, mais aussi d’aider des familles usées à être un peu libérées.
Une personne seule, homme ou femme, ou un couple, sans travail, sont recrutés comme familles gouvernantes sur la base de leurs compétences d’écoute et après avoir reçu une formation délivrée par l’Union Départementale des Associations Familiales, le Comité Régional d’Éducation pour la Santé et le Centre Hospitalier Universitaire. Elles sont devenues de véritables professionnelles. La famille occupe un logement, et trois ou quatre accueillis habitent le logement du dessus, du dessous ou à côté.
Le travail de la famille, hormis la préparation des repas et l’entretien du linge, consiste en une présence rassurante et permanente, un partage des activités et des loisirs. Elle n’est pas là pour tout faire, mais pour stimuler, pour faire avec.
Aujourd’hui, trente-cinq personnes sont salariées dans ce service et cent vingt personnes sont accueillies. Les familles sont rémunérées mille trois cents euros par mois grâce à la mise en commun de l’AAH et de l’ACTP des accueillis.
(...) Ces familles dépendent de la convention collective des employés de maison, et chaque accueilli est employeur.
(...) Cette prise en charge par des familles gouvernantes n’exclut pas des chutes et rechutes, mais chacun le sait. Les progrès des accueillis vers l’autonomie sont sensibles même s’ils sont lents.
Les bailleurs sociaux sont plutôt défavorables à l’accueil de personnes en difficultés psy- chiques dues à la maladie. Avec cette formule, ils ont une tranquillité. Quant aux voisins, ils ont saisi la démarche et sont eux aussi... accueillants.
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