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Statufier les familles d’accueil ?

Occupé depuis plusieurs années par les questions relatives à l’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). , Jean-Claude CÉBULA, psychologue clinicien, introduit les différents statuts des accueillants actuellement en vigueur.

Aborder le statut des familles d’accueil revient le plus souvent à commenter les dispositions plus ou moins explicites qui régissent leur situation. S’intéresser au statut des accueillants est également un moyen pour définir les pratiques d’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). et pour en comprendre certains des enjeux et effets. Ainsi, la mensualisation des assistantes maternelles permet de circonscrire la préoccupation financière liée à la présence des enfants pour privilégier l’écoute de leurs difficultés à participer aux projets.

Le statut n’a pas pour objet de statufier ces personnels particuliers dans des modes d’action rigides, mais doit permettre au contraire de situer la place, le rôle, les responsabilités de chacun, et servir de support à une réflexion générale sur l’accueil familial, ses orientations et ses effets.

Aujourd’hui, des textes réglementent plus ou moins précisément les droits et devoirs des usagers et des accueillants. L’accueil familial est devenu un dispositif au service de bénéficiaires pour accompagner, soigner, éduquer... Cette définition n’empêche pas l’accueil familial dans son quotidien d’être envahi par tous les registres du sujet dans son rapport à l’autre. Dans l’accompagnement de ces processus psychiques, s’appuyer sur un statut précis de l’accueillant devient un levier pour penser et distinguer les mouvements affectifs de chacun. Le statut et ses incidences (rémunération, professionnalisation, formation) utilisés comme ”garde-fou” doivent permettre une connaissance partagée des processus et rappeler qu’il s’agit d’une activité dans laquelle plusieurs partenaires sont impliqués.

Selon les bénéficiaires, mineurs ou adultes, diverses dispositions sont applicables. Aux besoins des enfants et de leurs parents répond le statut de l’assistant(e) maternel(le). Cette appellation et ce statut, outre le fait d’insister sur la dimension de l’assistance et de préciser les conditions dans lesquelles cette aide peut être dispensée, permettent d’interroger tout le dispositif d’accueil familial des enfants. Prendre en charge des enfants, les protéger, les élever, les soigner, revient aussi à s’occuper de situations familiales perturbées, à suppléer et assister des parents en difficultés, autant de niveaux d’action auxquels chacun doit contribuer. Les assistant(e)s maternel(le)s trouvent leur justification et leur place comme professionnelles travaillant avec d’autres professionnels.

Si aux besoins reconnus des enfants il a été répondu par un statut précis, il n’en est pas de même pour l’accueil familial des adultes. Celui-ci reste une pratique privée, certes contrôlée, mais qui de ce fait ne donne pas aux accueillants la reconnaissance et le statut qu’ils sont en droit de demander. Il ne s’agit pas, sauf exceptions, d’une pratique sociale définie, s’inscrivant comme une alternative aux autres modes de prise en charge de personnes âgées ou handicapées. Il reste beaucoup à faire pour penser des dispositifs cohérents et pour faire partager l’intérêt, voire la nécessité de les développer.

Seul l’accueil familial thérapeutique AFT
Accueil Familial Thérapeutique
Des personnes souffrant de troubles mentaux peuvent être prises en charge au domicile de particuliers formés, agréés et employés par des établissements psychiatriques.
pour concrétiser des ambitions soignantes a dû préciser la place et le rôle des accueillants dans cette entreprise. Leur employeur institutionnel, un établissement hospitalier le plus souvent, a donc eu la nécessité de clarifier leurs droits et leurs devoirs.

Les grandes lignes du statut des accueillants sont définies par l’âge des bénéficiaires de l’accueil. Néanmoins, d’autres dispositions répondent à des situations particulières : les accueillants de toxicomanes bénéficient de considérations spécifiques. En marge de l’accueil familial, les lieux de vie et les tiers digne de confiance répondent à des besoins sociaux, thérapeutiques ou judiciaires singuliers.

Tout ceci fait parfois un peu désordre, renforçant les clivages et cantonnant artificiellement les êtres dans des besoins ou des étapes de leur vie qui ne peuvent qu’évoluer avec le temps. Le moment est venu de réfléchir à un statut unique de l’accueillant, assistant en accueil familial, doté de spécificités liées et adaptées à l’âge ou aux difficultés des populations bénéficiaires.

P.-S.

L’Accueil familial en revue
N° 1 - le statut des familles d’accueil

Article extrait de "L’accueil familial en revue" n°1 (février 1996), que vous pouvez télécharger ici.