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2014 : L’accueil d’handicapés lui permet de sauver sa ferme

Auteur : Brigitte Beaumert, La Chronique Républicaine, 11 novembre 2014 - Saint-Hilaire-des-Landes (35 - Ille-et-Vilaine).

Comment s’en sortir sur une petite exploitation ? Fabienne Bouffort a trouvé la solution. Elle accueille des personnes handicapées et s’assure un complément de revenus.

Défendre l’agriculture paysanne et montrer que l’on peut s’en sortir sur un exploitation de 30 ou 40 ha… C’est le cheval de bataille de la Confédération paysanne. La semaine dernière, elle a invité le sous-préfet Jean-Yves Fraquet à découvrir le mode de vie d’une agricultrice de Saint-Hilaire-des-Landes.

La vie n’a pas fait que cadeaux à Fabienne Bouffort. En 2002, elle perd son mari et se retrouve seule avec ses trois enfants et une exploitation agricole sur les bras.

Comment vivre à quatre sur les produits d’une ferme de 36 ha de sol sableux, argileux et caillouteux, avec 32 vaches laitières et des porcs ? Une rencontre avec la Confédération paysanne lui permet de s’ouvrir sur d’autres systèmes d’exploitation. Mais la crise laitière, en 2009, l’oblige à trouver un mode de diversification.

Pour Fabienne, à la ferme du Breil, la solution s’appelle accueil social ou accueil paysan. En juillet 2009, elle obtient un premier agrément pour accueillir un adulte handicapé adulte handicapé Pour avoir la qualité de personne handicapée au sens de la loi, celle-ci doit avoir soit un taux d’Incapacité permanente partielle (I.P.P.) égal ou supérieur à 80%, soit un taux d’I.P.P. compris entre 50 et 80 % ET une reconnaissance d’inaptitude au travail. . Puis un deuxième agrément suivra.

Désormais, André et Hervé font partie de la famille. Ils habitent chez Fabienne qui les aide, les nourrit, les emmène à leurs activités.

« Ils participent aussi à la vie de la ferme, pour le soin aux animaux, le bois et le jardin notamment »

« Ils font partie de la famille »

Le complément de revenus (1.400 € par mois et par personne comprenant salaire, frais d’hébergement et de nourriture) n’est pas négligeable pour Fabienne et lui a permis de sauver son exploitation. Mais ce n’est pas sa seule motivation.

« L’accueil m’a apporté beaucoup : le partage, l’ouverture vers des gens différents. Des liens très forts se sont noués entre nous, Hervé et André font partie de la famille »

Pour bien recevoir ses pensionnaires, l’agricultrice a dû faire des travaux d’aménagement : « je voulais qu’ils soient bien logés, avec leur chambre et une salle de bain » explique-t-elle.

« On peut vivre sur une petite exploitation »

Si Fabienne est passionnée par ce qu’elle fait, il lui faut toutefois une sacrée dose de courage et d’énergie. Avec des journées à rallonge.

« Je commence à travailler sur l’exploitation à 5 h puis je reviens m’occuper des personnes que j’héberge, pour la toilette et le petit-déjeuner. Puis j’emmène Hervé au CAT et je retourne le chercher à 17 h »

Sans oublier toutes les autres tâches qui lui incombent sur son exploitation…

Elle reste toutefois optimiste et volontaire puisqu’elle va accueillir une troisième personne et cherche à faire évoluer son exploitation, peut-être en arrêtant la production porcine.

Pour la Confédération paysanne, l’accueil paysan (d’enfants, de touristes, de personnes fragilisées…) est l’une des solutions permettant à de petites exploitations de survivre. Ainsi, assure Gaétan Dubreil :

« On entend trop souvent dire qu’une exploitation de 30 ou 40 ha n’est pas viable. Nous, nous voulons prouver que l’on peut faire du lait sur une petite exploitation et s’en sortir »

Pratique :