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Famidac, l'association des accueillants familiaux
et de leurs partenaires

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Rhône-Alpes : forum régional, 15 et 16 mai 2008

Association des accueillants familiaux du Rhône
5, rue Paul Cazeneuve - 69008 LYON
Tél. 06.07.90.87.39 ou 04.78.74.87.79

Avec le soutien de

Ville de Lyon
AG2R
Apicil

L’association Famidac

L’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois).  :
Un métier et une solution d’avenir pour personnes âgées ou handicapées adultes

15 & 16 mai 2008

Espace Citoyen, Mairie du 8ème arrondissement de Lyon - 12, avenue Jean Mermoz

Compte rendu

68 participants le premier jour et de 60 le deuxième jour de ce 1er forum régional de l’accueil familial en Rhône Alpes...

Pour ces deux journées de débats et d’échanges, tous les acteurs de la profession avaient répondu présents pour nous faire part de leur vision de l’accueil familial, des évolutions qu’ils envisagent pour la profession.

Madame Rosso-Debord, députée de Meurthe-et-Moselle, chargée par le gouvernement d’une mission de réflexion sur l’accueil familial salarié et sur la rédaction des décrets d’application de la loi 2007-290 du 5 mars 2007, Monsieur Louis Pelaez, nouveau conseiller général du Rhône, Monsieur Pierre Hemon, adjoint au maire de Lyon en charge des personnes âgées et Madame Sylvie Guillaume, adjointe au Maire de Lyon et Conseillère régionale, furent les seuls élus présents au Forum. Les absences des élus des 7 autres départements et dans une large mesure des élus (député(e)s, conseiller(e)s) ont été particulièrement remarqués et dénoncés. Pourquoi ne se sont-ils pas déplacés ? (manque d’intérêt, méconnaissance des problèmes de vieillissement !!!!!)...

Les débats commencent, la première journée, avec l’intervention de Claire Helly, représentante de l’association France Alzheimer dans le Rhône. Elle explique l’importance du rôle des accueillants familiaux accueillant familial
accueillants familiaux
Agréés pour prendre en charge à leur domicile des personnes âgées ou handicapées adultes n’appartenant pas à leur propre famille, les accueillants familiaux proposent une alternative aux placements en établissements spécialisés.
auprès des malades d’Alzheimer
, qui constitue une solution alternative intéressante. Solution que l’association ne manque pas de communiquer aux familles qu’elle côtoie. Toutefois, par peur de la maladie, beaucoup d’accueillants refusent de s’occuper de ce type de pathologie très lourde. Pour palier à cette crainte, France Alzheimer, tout comme la profession, souhaiterait voir la mise en place d’une relation plus formalisée, conduisant même à l’organisation de formations.

Les départements prennent alors la parole pour expliquer la gestion de l’accueil familial par les collectivités. En effet, les lois de décentralisation accordent aux conseils généraux des compétences en matière d’accueil des personnes âgées et handicapées adultes. Quant les fonctionnaires n’ont pu se déplacer, les accueillants familiaux du département en question expliquent leur fonctionnement.

Un constat s’impose : les différences de traitement d’un département à l’autre sont grandes. Madame Bertrand, accueillante familiale dans l’Ardèche nous dépeint un portrait stupéfiant où les agréments ne sont pas suivis de formation, pourtant obligatoires.

Le Rhône et l’Isère font office de modèles. Ces deux départements, impliqués dans l’accueil familial, s’efforcent encore de faire avancer la profession, envisageant la mise en place de formations continues mais aussi d’aides à l’installation pour les accueillants.

Les discussions se poursuivent et se rejoignent sur un constat : la demande pour un accueil en famille est forte mais les professionnels agréés renoncent rapidement. Comment expliquer ce turn-over ? La nécessité d’une enquête régionale sur le sujet s’impose et se profile. L’idée est reprise par Sylvie Guillaume, adjointe au Maire de Lyon et Conseillère régionale, qui s’engage en temps que relais auprès du Conseil régional en faveur de cette enquête et souhaite par ailleurs envisager un financement régional des formations initiales mais aussi continues.

Cette première matinée se clôture sur un exemple fort intéressant : l’accueil familial thérapeutique AFT
Accueil Familial Thérapeutique
Des personnes souffrant de troubles mentaux peuvent être prises en charge au domicile de particuliers formés, agréés et employés par des établissements psychiatriques.
. Madame Dechanet, accueillante familiale thérapeutique dans le Var témoigne sur sa profession qui diffère sensiblement du métier d’accueillant familial social pour personnes âgées ou handicapées adultes. Salariées d’institutions psychiatriques, elle accueille des malades stabilisées à son domicile. Une cohabitation qui se passe si bien qu’elle a obtenu une dérogation pour accueillir 4 personnes – contre 3 initialement prévu par la loi. Madame Dechanet souligne la constante présence d’équipes médicales prêtes à intervenir, un soutien précieux sans lequel elle ne pourrait travailler.

L’après midi est marquée par l’intervention de Suzanne Moutin, formatrice en auxiliaire de gériatrie
 [1].
Elle s’exprime sur la nécessité d’une formation initiale avant l’agrément et une formation continue à tout au long de la carrière d’accueillant. Les thèmes de ces dernières peuvent être divers : comment soulager la douleur ? Comment gérer la relation avec la famille ou encore le deuil, l’approche de la mort, ou les différences culturelles et leurs conséquences sur la vie quotidienne …

Exposé passionnant, intéressant grandement les accueillants familiaux comme les départements. Ces derniers souhaitant en effet s’en inspirer dans la rédaction du cahier des charges des formations initiales.

Les débats s’axent alors sur le caractère diplômant des formations qui contribuerait à donner un statut à la profession d’accueillant familial. Même si la validation des acquis le permet aujourd’hui, elle n’est pas suffisante et à un coût qui reste à la charge de l’accueillant familial. Un moment de détente envisage alors la mise en place d’une formation organisée et financé par les associations de la région.

La fin de la journée s’articule autour de discussion sur l’évolution de la profession. Le besoin d’une mise en réseau des professionnels, d’un statut, d’une protection en cas de chômage et d’un système de remplacement efficace alimentent les discussions. Les suggestions fusent : des remplaçants itinérants, des organismes d’accueil de jour pour soulager les accueillants, prendre part aux réunions des Conseils généraux pour participer pleinement au développement du métier… Monsieur Jallon, de l’UDA, propose même une réflexion sur le nom de la profession. D’après lui, accueillant familial ne représente pas assez le caractère professionnel du métier et n’inspire pas la confiance, d’où le manque de développement de l’accueil familial.

La seconde journée est marquée par la présence de Madame Rosso-Debord, députée de Meurthe-et-Moselle. A l’écoute des accueillants familiaux, elle affirme le besoin d’accroître les possibilités d’accueil en famille sans pour autant dénaturer le métier. Concernant l’accueil familial salarié, Madame la Députée énumère les possibilités existantes que sont le Chèque emploi service universel (CESU) ou la salariat auprès d’institutions ou d’associations.

Le CESU peut ainsi être utilisé pour les accueillants familiaux en tant que mode de paiement pour la partie salaire et sujétions particulières sujétions particulières L’indemnité en cas de sujétions particulières est, le cas échéant, justifiée par la disponibilité supplémentaire de l’accueillant liée à l’état de santé de la personne accueillie. .
 [2]
Il faut réfléchir de quelle manière les sujétions particulières peuvent être incluses dans le salaire. Il leur assure une indemnisation en cas de chômage.

V. Rosso-Debord rejoint le point de vue des accueillants sur la nécessité de concevoir l’accueil comme un choix mutuel : on ne peut pas imposer aux professionnels une personne âgée ou handicapée adulte. L’accueil familial reste avant tout une histoire de feeling et de relation humaine.

Déplorant l’absence de suivi dans certains départements, Madame la Députée souligne sa volonté de faciliter les démarches et la visibilité de la profession via un guichet unique notamment. Son rapport sera rendu le 30 Juin [3]
à Xavier Darcos, Ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité.

Après l’intervention, les réactions sont nombreuses. Tous les professionnels s’accordent sur la crainte de voir disparaître le cercle familial au profit de petites structures organisées.

Claire Foullhié-Roulon, accueillante familiale dans la Drôme depuis 16 ans souligne l’impact fort de l’exercice du métier sur la famille. Cette dernière, chamboulée, doit se réorganiser. Elle souhaite ainsi que la famille soit replacée au cœur du processus et d’appréhender le métier avant tout comme une rencontre mutuelle. Pour cela, légiférer n’apparaît pas comme la solution adéquate. Il ne faut pas oublier que l’accueil familial diffère en fonction des familles, des personnes accueillies. Il est difficile d’envisager de poser des cadres à cette profession sans tuer sa particularité : « le supplément d’âme ». Les professionnels veulent avant tout être bien accompagnés, au cas par cas, pour pouvoir faire face aux situations délicates rapidement.

La fin des discussions permet d’éclaircir les accueillants sur des soucis du quotidien : la déclaration d’impôt, les aides à l’aménagement des domiciles, la compatibilité des agréments, les contrats de travail … Ces incertitudes mettent en évidence le besoin d’un réseau d’entraide entre professionnels qui sont à l’heure actuel trop souvent isolés.

La volonté de se réunir à nouveau dès l’année prochaine séduit tous les participants, clairement impliqués dans le développement de l’accueil familial. Ce prochain forum aura ainsi lieu dans le département de l’Isère qui s’est d’ores et déjà montré intéressé pour l’accueillir.

Les avis des participants

Programme (pour mémoire)

15 mai 2008

9 heures : Accueil des participants.

9 heures 30 : Présentation de la journée.

9 heures 45 : Formation initiale et continue + conditions d’agrément ou de renouvellement

10 heures 45 : Pause

11 heures : Le suivi médico-social des personnes accueillies + le contrôle des accueillants : principaux problèmes constatés.

12 heures 30 : Déjeuner

13 heures 45 : Besoins constatés, perspectives de développement ou d’évolution de l’AF

14 heures 45 : Pause

15 heures : Suite Besoins constatés, perspectives de développement ou d’évolution de l’AF

17 heures : Clôture de la journée.

16 mai 2008

9 heures : Accueil des participants.

9 heures 30 : Présentation de la journée et synthèse de la 1ère journée.

10 heures : Accueil des futur(e)s accueillant(e)s

10 heures 30 : Qu’est ce que l’accueil familial ?
Présentation par des accueillant(e)s familial(e)s et point de vue des accueillis

11 heures : Pause

11 heures 15 : Le point de vue des associations.

12 heures 15 : Déjeuner

13 heures 45 : L’accueil familial : un enjeu pour l’avenir

15 heures 15 : Questions avec la salle

16 heures 30 : Clôture de la journée.