Payés 25 euros par jour, les accueillants familiaux
accueillant familial
accueillants familiaux
Agréés pour prendre en charge à leur domicile des personnes âgées ou handicapées adultes n’appartenant pas à leur propre famille, les accueillants familiaux proposent une alternative aux placements en établissements spécialisés.
de l’Hérault poussent un coup de gueule
Les familles qui accueillent chez elles des personnes âgées ont manifesté mardi matin devant l’Hôtel du département à Montpellier. Elles demandent que l’on augmente leur salaire journalier, fixé par le Département.
Note de Famidac : uniquement pour les personnes accueillies bénéficiant d’aides sociales départementales.
Vingt-cinq euros par jours. L’équivalent de deux heures et demi de travail payées au Smic. C’est ce que gagnent Philippe et Julia, accueillants familiaux dans l’Hérault, pour s’occuper de Christiane, 79 ans, Françoise, 90 ans, et Monique, 90 ans également. Très loin de leur réalité quotidienne.
Note de Famidac : leur rémunération journalière est, en fait, de 2,5 SMIC horaire par personne accueillie, soit au minimum 7,5 SMIC horaire (= 65,50€ net) par jour pour l’accueil de ces 3 personnes. A ce montant peuvent s’ajouter, le cas échéant, des indemnités de sujétions particulières (de 3,71 à 14,64 € brut par personne et par jour).
Le salaire mensuel net moyen est de 860€ pour l’accueil d’une personne moyennement dépendante (=2.581€/mois pour l’accueil de 3 personnes), sans compter les indemnités d’entretien et de mise à disposition des pièces (en moyenne 750€/personnes, donc 2.250€ pour 3 personnes).
Total : 4.831€/mois...
Ils manifestaient mardi matin devant le Conseil départemental de l’Hérault avec l’association des familles d’accueil du 34 pour alerter sur leur situation.
"On travaille 24h/24, on n’a pas de congés, pas de dimanches, et en plus on est payés un euro de l’heure ! Mais ça ne tient pas debout", dénonce Philippe Humblot.
Note de Famidac : les accueillants familiaux ont pourtant, depuis 2002, droit à des congés - à charge pour eux de les programmer et d’organiser leur remplacement.
Et 1€ de l’heure et par personne accueillie = 3€ de l’heure, 24h/24, pour 3 personnes accueillies
L’association demande que le nombre d’heures de travail prises en compte soit plus élevé.
Des journées marathon
Pour lui et sa famille, la journée commence dès 7h30, avec le petit déjeuner des trois pensionnaires. "On fait la toilette, l’habillage, le nettoyage des chambres et on prépare le repas. Nous on s’occupe de leur sécurité, de leur assurer la subsistance, la compagnie". En dix ans, ils se sont occupés d’une cinquantaine de personnes, nuit et jour.
Note de Famidac : quel turn-over ! 50 personnes accueillies en 10 ans. Sortons notre calculette : avec 3 places agréées, en admettant qu’elles soient en permanence "au complet" (chose rare), ça fait une durée moyenne de 7 mois d’accueil par personne. Ce rythme de départs ou de décès est effectivement infernal... et, à moins de se spécialiser dans les accueils palliatifs et les accompagnements de fin de vie, totalement anormal !
"Je suis tout le temps réveillée, explique Julia. Même si on m’appelle et que je fais la sieste, qu’on veut aller au toilette, qu’on veut faire ci ou ça, qu’on veut être accompagnée, qu’il faut vider le seau... c’est du travail énorme !"
Note de Famidac : c’est le sort des accueillants familiaux prenant en charge plusieurs personnes lourdement dépendantes ; en couple, on peut toutefois se relayer et se répartir les tâches !
Le montant de la prise en charge n’a pas évolué en 10 ans, contrairement au coût de la vie.
Note de Famidac : Erreur : le montant du SMIC, réévalué chaque année, est passé de 8,82€ (en 2009) à 10,03 € (en 2019).
Pour cette famille, l’équilibre est précaire. Ils doivent prendre en charge des particuliers qui souhaitent passer leur retraite en pension, au détriment de retraités moins favorisés, pris en charge par l’Aide sociale.
Note de Famidac : passage totalement incompréhensible pour des non-initiés...
"C’est pas juste, je n’ai pas envie de m’occuper que de personnes qui ont une bonne retraite. Le Département doit s’occuper et loger ceux qui n’ont pas les moyens. Comme les autres."
Impossible de travailler à côté pour compenser. Ils craignent de devoir arrêter l’accueil des retraités.
Note de Famidac : pour compenser moralement, il est avant tout recommandé d’éviter le burn-out
- en prenant régulièrement des congés
- en accueillant des personnes moins lourdement dépendantes, appréciant de partager nos sorties et loisirs familiaux...
Pour compenser financièrement (gagner plus), un des membres du couple peut occuper un emploi "extérieur" - sans toutefois laisser l’autre crouler sous la tâche, avec un trop grand nombre d’accueillis "lourds".
Que retiendront les auditeurs de cette émission et les lecteurs de cet article ?
Les personnes ne connaissant pas parfaitement l’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). se diront qu’il n’est vraiment pas raisonnable de confier une personne dépendante à des accueillants sous-payés, débordés, démotivés, à bout de souffle.
Nos élus (nationaux et départementaux) ainsi que les services administratifs connaissant nos conditions de travail se diront qu’une fois de plus, des accueillants se lamentent, pour qu’on s’apitoie sur leur sort, en racontant vraiment n’importe quoi.
C’est totalement contreproductif : ce type de communication donne une image désastreuse des accueils familiaux !
Pour que nos revendications soient crédibles et efficaces, soyons avant tout sincères, clairs, nets et précis...