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Circulaire DGS/PS 3/DAS n° 99-320 du 4 juin 1999 relative à la distribution des médicaments

NOR : MESP9930244C (Texte non paru au Journal officiel)
www.sante.gouv.fr

Date d’application : à réception.

Références :

  • Code de la santé publique, article L. 372.
  • Décret n° 93-345 du 15 mars 1993 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier.

La ministre de l’emploi et de la solidarité à Mesdames et Messieurs les préfets de région (directions régionales des affaires sanitaires et sociales) ; Monsieur le préfet de Corse (direction de la solidarité et de la santé de la Corse et de la Corse-du-Sud) ; Mesdames et Messieurs les préfets de département (directions départementales des affaires sanitaires et sociales) ; Mesdames et Messieurs les directeurs d’agence régionale d’hospitalisation (pour information)

Le suivi quotidien de traitements médicamenteux, lorsque les personnes concernées ont recours à des tiers pour les aider à accomplir des actes de la vie courante, pose la question de savoir à qui peut être confiée la distribution de médicaments, en particulier quand ces personnes sont hébergées dans des établissements sociaux et médico-sociaux ou assistées à leur domicile. Les divergences d’interprétation des dispositions de l’article L. 372 du code de la santé publique (notions d’exercice illégal de la médecine et d’habilitation des professions paramédicales à pratiquer les actes médicaux) et des dispositions du décret du 15 mars 1993 relatif aux actes et à l’exercice de la profession d’infirmier m’ont conduit à saisir le Conseil d’État pour recueillir son avis sur la question.

La présente circulaire a pour objet de tirer les conséquences de l’avis que cette assemblée a rendu le 9 mars 1999, dans l’attente de la refonte en cours du décret n° 93-345 du 15 mars 1993, dont le Conseil d’État a souligné la nécessité.

Le Conseil d’État a estimé que la distribution de médicaments, lorsqu’elle correspondait à l’aide à la prise d’un médicament prescrit apportée à une personne empêchée temporairement ou durablement d’accomplir ce geste, ne relevait qu’exceptionnellement du champ d’application de l’article L. 372 ; les restrictions exceptionnelles évoquées par le Conseil d’État correspondant soit au mode d’administration (par exemple une injection), soit au médicament lui-même (nécessité d’une dose très précise de la forme administrable).

La distinction ainsi établie repose, d’une part, sur les circonstances, d’autre part, sur le mode de prise et la nature du médicament. D’une manière générale, l’aide à la prise n’est pas un acte relevant de l’article L. 372, mais un acte de la vie courante, lorsque la prise du médicament est laissée par le médecin prescripteur à l’initiative d’une personne malade capable d’accomplir seule ce geste et lorsque le mode de prise, compte tenu de la nature du médicament, ne présente pas de difficultés particulières ni ne nécessite un apprentissage.

Il apparaît ainsi que la distribution de médicaments dûment prescrits à des personnes empêchées temporairement ou durablement d’accomplir ce geste peut être dans ce cas assurée non seulement par l’infirmier, mais par toute personne chargée de l’aide aux actes de la vie courante, suffisamment informée des doses prescrites aux patients concernés et du moment de leur prise.

Inversement, lorsque la distribution du médicament ne peut s’analyser comme une aide à la prise apportée à une personne malade empêchée temporairement ou durablement d’accomplir certains gestes de la vie courante, elle relève de la compétence des auxiliaires médicaux habilités à cet effet, en application des dispositions de l’article L. 372. En ce qui concerne les infirmiers, ceux-ci seront compétents soit en vertu de leur rôle propre, soit en exécution d’une prescription médicale (art. 3 et 4 du décret n° 93-345 du 15 mars 1993 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier). Le libellé de la prescription médicale permettra, selon qu’il sera fait ou non référence à la nécessité de l’intervention d’auxiliaires médicaux, de distinguer s’il s’agit ou non d’actes de la vie courante.

Je vous serais reconnaissant de bien vouloir porter à la connaissance des responsables des établissements concernés la présente circulaire.

Le directeur de l’action sociale,
P. Gauthier
L’adjoint au directeur général
de la santé,
E. Mengual

P.-S.

Voir également
Sur www.service-public.fr : Qui peut administrer des médicaments à un patient à domicile ? - Vérifié le 22 juillet 2014 - Direction de l’information légale et administrative (Premier ministre)

Un aide-soignant ou une aide à domicile peuvent administrer des médicaments à domicile mais à certaines conditions :

  • que le médecin qui a prescrit les médicaments ait laissé l’initiative de les prendre au malade,
  • et que la prise du médicament ne présente aucune difficulté liée à sa nature.
    Dans ces conditions (médicaments prescrits, prise sans difficulté, sans apprentissage particulier), la distribution peut être assurée par toute personne chargée de l’aide à la vie courante. Elle doit avoir été préalablement informée des doses et des moments de prise.

La distribution du médicament comprend l’acte de donner le médicament en respectant la prescription ou celui de prendre le médicament dans le pilulier préparé par l’infirmier(ère).

L’article L313-26 du Code de l’action sociale et des familles :

Au sein des établissements et services mentionnés à l’article L. 312-1, lorsque les personnes ne disposent pas d’une autonomie suffisante pour prendre seules le traitement prescrit par un médecin à l’exclusion de tout autre, l’aide à la prise de ce traitement constitue une modalité d’accompagnement de la personne dans les actes de sa vie courante.
L’aide à la prise des médicaments peut, à ce titre, être assurée par toute personne chargée de l’aide aux actes de la vie courante dès lors que, compte tenu de la nature du médicament, le mode de prise ne présente ni difficulté d’administration ni d’apprentissage particulier.
Le libellé de la prescription médicale permet, selon qu’il est fait ou non référence à la nécessité de l’intervention d’auxiliaires médicaux, de distinguer s’il s’agit ou non d’un acte de la vie courante.
Des protocoles de soins sont élaborés avec l’équipe soignante afin que les personnes chargées de l’aide à la prise des médicaments soient informées des doses prescrites et du moment de la prise.